Diriger authentiquement avec l’IA un nouveau pari pascalien

Dossier : ExpressionsMagazine N°798 Octobre 2024
Par Étienne de ROCQUIGNY (X89)

Jusqu’où ira l’épopée de l’IA, véri­table pro­vo­ca­tion anthro­po­lo­gique ? Diver­tis­se­ment insen­sé face aux véri­tables drames de notre temps, au détri­ment du cli­mat ou de la rela­tion humaine authen­tique ? Au contraire, les IA pour­raient-elles renou­ve­ler la rai­son d’être et la dura­bi­li­té des entre­prises ? Com­ment leurs diri­geants pour­raient-ils ser­vir leur voca­tion pre­mière – l’art de don­ner un cap, un sens – face au double piège du déni et de la boulimie ?

L’IA, mer­veille d’efficacité, n’a aucun sens… autre que celui que les per­sonnes humaines lui don­ne­ront. Prendre un cap sen­sé avec l’IA est pro­ba­ble­ment la déci­sion la plus impor­tante, où les diri­geants sont appe­lés à user de leur qua­li­té humaine exclu­sive : le libre arbitre. Domp­ter ces machines aus­si fas­ci­nantes qu’envahissantes pour l’essentiel des métiers : une ques­tion essen­tielle si l’on veut construire un lea­der­ship dura­ble­ment enga­geant. Sans tra­hir la mis­sion majeure de l’entreprise, mais au contraire en la ser­vant avec une audace inéga­lée, affron­tant le ques­tion­ne­ment légi­time de jeunes géné­ra­tions sur le sens de leur travail.

L’ingénieur-philosophe-entrepreneur

Une ques­tion inté­grale, qui ne sau­rait igno­rer ni la tech­no­lo­gie, ni l’éthique, ni l’art du mana­ge­ment… mais plus pro­fon­dé­ment encore ni l’épistémologie, la phi­lo­so­phie et l’anthropologie. C’est là que Blaise Pas­cal, génie qua­dri­cen­te­naire, semble un spar­ring part­ner incroya­ble­ment pro­phé­tique. Car il fut l’un des rares phi­lo­sophes à avoir éga­le­ment été un immense scien­ti­fique autant qu’un pro­li­fique ingé­nieur-fai­seur. Il n’est autre que l’inventeur de la déci­sion pro­ba­bi­liste et du pre­mier cal­cu­la­teur méca­nique, autant d’éléments clés de l’IA moderne. Il est le grand pen­seur du diver­tis­se­ment, de l’incertitude, du pari. Peu savent qu’il fut un stu­pé­fiant entre­pre­neur en série aus­si auda­cieux que for­tu­né, depuis la Pas­ca­line (un flop com­mer­cial) jusqu’aux Car­rosses à cinq sols (un immense suc­cès), l’invention de la pla­te­forme, sorte de Bla­Bla­Car du XVIIe siècle (cf. Le sens de l’IA à l’é­cole de Pas­cal entre­pre­neur, Boleine, 2023).

À quoi bon donner du sens ?

Citons une objec­tion limi­naire : la ques­tion serait inutile. L’innovation tech­no­lo­gique est a prio­ri utile, l’argent doit aller là où les mar­chés se déve­loppent, au client de juger in fine, non pas à l’entrepreneur, au-delà de la simple exi­gence de léga­li­té ! S’il y a une sage humi­li­té à remettre à l’empirisme et à la liber­té contrac­tuelle la valeur d’une tech­no­lo­gie, la réponse est un peu courte concer­nant l’IA : que le sens émerge sim­ple­ment de la liber­té entre­pre­neu­riale sup­po­se­rait déjà des mar­chés ouverts et trans­pa­rents. Dif­fi­cile à tenir face aux oli­go­poles algo­rith­miques, aux ten­ta­tions de pou­voir affé­rentes et aux modèles éco­no­miques occultes du mar­ché de l’attention. C’est éga­le­ment se méprendre sur la réa­li­té de l’engagement humain ; comme en a tra­gi­que­ment témoi­gné le grand psy­chiatre Vik­tor Frankl, le sens est la condi­tion de sur­vie face aux graves périls des camps de la mort, un res­sort essen­tiel face à des rup­tures aus­si sys­té­miques que l’IA. Ce point est fon­da­men­tal. L’auteur de ces lignes l’a vécu tant de fois : alors même que la valeur tech­ni­co-éco­no­mique a été prou­vée auprès des clients, la trans­for­ma­tion algo­rith­mique se bloque si les col­la­bo­ra­teurs n’y trouvent pas un sens.

Hyperbole rhétorique

Dénier la ques­tion du sens, c’est aus­si igno­rer la dyna­mique pro­fonde à l’œuvre dans l’IA. Bien plus qu’une course mer­ce­naire, ce n’est rien moins qu’une quête qua­si mes­sia­nique pour les plus har­dis de la Sili­con Val­ley, le tech­no­so­lu­tion­nisme, voire le trans­humanisme. D’où sur­vient d’ailleurs le piège rhé­to­rique posé par les termes de l’intelligence arti­fi­cielle. Véri­table chef‑d’œuvre du mar­ke­ting tech­no­lo­gique, ten­sion entre deux concepts que tout semble oppo­ser, l’IA ouvre à la quête ou à l’effroi méta­phy­sique, sou­vent les deux mêlés. Varia­tion sur le thème si pas­ca­lien de l’oxymore « grandeur/misère, infini/rien ». Pour lever des cen­taines de mil­liards, il faut enflam­mer l’imagination, maî­tresse (…) de faus­se­té, d’autant plus fourbe qu’elle ne l’est pas tou­jours. Comme Pas­cal l’a si bien com­pris, la rhé­to­rique mène le monde.

Tour de Babel

Mais ce pitch hyper­bo­lique est très coû­teux, rap­pe­lant le mythe de la tour de Babel. Un immense chan­tier s’est lan­cé : une tour gigan­tesque pour aller – qui sait – jusqu’au ciel (sky is the limit). Désir mimé­tique, il faut en être pour se faire un nom (sic). Qu’importe si l’on consomme des mon­tagnes de bitume (l’hydrocarbure fos­sile de l’époque) à empi­ler les briques (les tokens de l’architecture « sca­lable ») pour « pas­ser à l’échelle » en nombre d’étages ; l’aventure est fas­ci­nante ; c’est là que l’on fera car­rière. Pata­tras, la tour s’effondre – méta­phore de la quête de la tech pour la tech, une pers­pec­tive aus­si gran­diose qu’ambiguë. Une quête auto­ré­fé­ren­cée ne menant nulle part, jusqu’à assé­cher les liqui­di­tés… Ce bou­li­misme mimé­tique est si cou­rant, les diri­geants se lais­sant séduire par des data scien­tists aiman­tés par la sophis­ti­ca­tion des modèles, en per­dant l’objectif réel pour l’entreprise. Au détri­ment du bud­get, de la réa­li­té de l’adoption et même de l’empreinte carbone.

Déni ou fatalité

Second piège : le déni, qui rap­pelle l’histoire tra­gique des lud­dites. « Mon métier ne se fera pas via des auto­mates : un savoir-faire unique et quelques règle­ments cor­po­ra­tistes me pro­tègent de l’IA. D’ailleurs les clients n’en veulent pas… » Même si le prix s’effondre ? À vou­loir gar­der son emploi, on le per­dra. L’histoire éco­no­mique n’est pas tendre avec le refus des gains réels de pro­duc­ti­vi­té. Insen­sé serai-je si je refuse long­temps de mieux réa­li­ser ma mis­sion en réin­ven­tant les emplois de res­sources dans l’intérêt bien com­pris du client, en inté­grant les bien­faits nom­breux de l’automatisation bien pen­sée (délais, prix, régu­la­ri­té du ser­vice…). Troi­sième écueil, plus sour­nois encore : la fata­li­té néo­dé­ter­mi­niste. Il serait vain de résis­ter à la toute-puis­sance des algo­rithmes qui vont inéluctable­ment tout pré­dire et tout opti­mi­ser. D’ailleurs, c’est tra­gi­que­ment sou­hai­table pour enfin régu­ler la dan­ge­reuse irra­tio­na­li­té de com­por­te­ments humains détrui­sant la pla­nète… et si fati­gants à gouverner.

Le nez de Cléopâtre

Et pour­tant « le nez de Cléo­pâtre, s’il eût été plus court, la face du monde en serait chan­gée ». Pas­cal, celui-là même qui inven­ta la déci­sion pro­ba­bi­liste en espé­rance et l’inférence par récur­rence – deux com­po­santes clés de l’IA, nous rap­pelle que le monde est pro­fon­dé­ment indé­ter­mi­né. Les grands bas­cu­le­ments de l’histoire ne sont pas tout à fait ter­mi­nés. Hara­ri décri­vait dans Homo Deus en 2015 une humani­té en passe de tout contrô­ler, tels des dieux, rin­gar­di­sant les grandes épi­dé­mies : pata­tras, la Covid-19 n’a‑t-elle pas chan­gé la face du monde ? La faute au virus qua­si nano­mé­trique qui rap­pelle le ciron, l’animalcule des Pen­sées ou le cygne noir de Nas­sim Taleb – har­di de sou­te­nir que l’IA aurait pu le pré­dire, quand bien même elle accé­lé­ra ensuite la recherche du vaccin.

Esprit et automate

L’IA sup­pose des régu­la­ri­tés pro­fondes dans le réel sou­te­nant l’efficacité des modèles, tout par­ti­cu­liè­re­ment l’IA pro­ba­bi­liste domi­nante. Il faut une forme de sta­tion­na­ri­té des phé­no­mènes mal­gré les fluc­tua­tions d’un conte­nu tex­tuel, d’un visage ou d’un com­por­te­ment d’achat. Tant que nous conti­nuons de par­ler et d’agir comme aupa­ra­vant, tant que la nature ou l’économie se trans­forment selon des lois phé­no­mé­no­lo­giques d’un pas­sé mesu­rable – fussent-elles com­plexes, aléa­toires, selon des chaînes mul­tiples de lois condi­tion­nelles, pour­vu que leurs dis­tri­bu­tions évo­luent len­te­ment – une telle IA fon­dée sur ce que Pas­cal appe­lait la géo­mé­trie du hasard fait des merveilles.

“L’IA suppose des régularités profondes dans le réel.”

Bien que nous n’expliquions pas bien encore l’indécente effi­ca­ci­té des archi­tec­tures neu­ro­nales pro­ba­bi­listes, force est d’admirer l’étonnante cap­ture des récur­rences de nos com­por­te­ments. De fait, « Nous ne sommes pas qu’esprit, mais éga­le­ment auto­mates » : l’intuition pro­phé­tique de Pas­cal est conforme aux avan­cées des neu­ros­ciences. Le cer­veau humain éco­no­mise son éner­gie en fonc­tion­nant en infé­rence auto­ma­tique, réser­vant à de rares occa­sions les méca­nismes cog­ni­tifs avan­cés. Dans sa cri­tique du Sys­tème tech­ni­cien, Jacques Ellul moquait l’illusion de liber­té appor­tée par un objet tech­nique. L’asservissement mou­ton­nier de la tech fait de nous des auto­mates sous influence : une logique qu’Amazon, Ope­nAI et tant d’autres ont si bien comprise.

Bombes épistémologiques

Une logique impla­cable… jusqu’à ce qu’une petite catas­trophe change tout. Car, si l’on rouvre le dos­sier épis­té­mo­lo­gique, toutes choses res­tent rien moins qu’incertaines face aux grandes rup­tures de la science moderne (l’indétermination d’Heisenberg, le chaos déter­mi­niste de Lorenz, voire l’incomplétude de Gödel…) Autant de bombes épis­té­mo­lo­giques face à la pré­ten­tion de tout pré­dire par le cal­cul. Des abysses d’indéter­mination face aux modèles gros­siers rédui­sant le cer­veau – et donc la conscience – à des archi­tec­tures de per­cep­trons connec­tés. La fami­lia­ri­té fonc­tion­nelle du simu­lacre des Trans­for­mers (Atten­tion is all you need) n’y suf­fit pas. Il est har­di de pen­ser que le pro­gramme de pré­vi­sion, de recom­man­da­tion ration­nelle et de contrô­la­bi­li­té uni­ver­selle soit sans limites. Mal­gré la pos­si­bi­li­té d’un déter­mi­nisme caché (ce que Pop­per qua­li­fiait d’hypothèse irré­fu­table, dif­fi­cile à ran­ger dans la caté­go­rie des sciences), il fau­drait encore que les régu­la­ri­tés com­plexes du réel soient effec­ti­ve­ment cal­cu­lables. Jusqu’où le réel est-il suf­fi­sam­ment obser­vable pour être appris ? Sachant l’hypersensibilité aux détails du chaos déter­mi­niste, quelle bombe de consom­ma­tion éner­gé­tique fau­drait-il pour les cal­cu­ler ? Témé­raires ceux qui nous pensent à l’abri des cata­strophes grâce au triomphe de la rai­son algo­rithmique. Illu­sion connexe d’une jus­tice par­faite grâce à une IA défi­ni­ti­ve­ment débar­ras­sée de ses biais : la jus­tice n’est pas plus cal­cu­lable que le réel, tant elle est affaire de dilemmes et déli­bé­ra­tions face à l’incomplétude des preuves.

Risque et incertitude

On retrouve là d’une cer­taine manière la dis­tinc­tion fon­da­trice entre risque et incer­ti­tude. Le pre­mier concept regroupe le réel régu­lier, même s’il est en par­tie aléa­toire : le risque est cal­cu­lable au sens pro­ba­bi­liste, les pro­ba­bi­li­tés y sont appre­nables – ou assu­rables si l’on pré­fère. Le second ren­voie à toute l’épaisseur du réel sur­pre­nant, sans sta­tis­tique ni récur­rence appre­nable. L’entrepreneur tech y navigue la plu­part du temps. Remet­tons la ten­ta­tion néo­dé­ter­mi­niste à sa juste place : une thèse rhé­to­rique habile au ser­vice de levées de fonds gigan­tesques, une hypo­thèse sédui­sant cer­tains mais très incer­taine. Sans dénier les prouesses des algo­rithmes pré­dic­tifs, il n’y a pas de rai­son de leur délé­guer l’intégralité du réel.

Le retour du libre arbitre, de la raison et du cœur

L’IA pro­voque notre atten­tion sur le mys­tère de l’indétermination. N’est-ce pas là où l’on peut voir l’une des condi­tions de notre libre arbitre, ce qui nous sépare fina­le­ment de la machine plus pro­fon­dé­ment encore que notre intel­li­gence ou notre créa­ti­vi­té ? La pos­si­bi­li­té de la liber­té, si encore nous la sai­sis­sons, sans nous repo­ser par rési­gna­tion ou par paresse sur le mode auto­ma­tique, autant pour l’IA que pour notre propre fonc­tion­ne­ment céré­bral. C’est là que l’on peut reprendre la main pour don­ner du sens à l’aventure algo­rith­mique. Ces machines fas­ci­nantes ne sont pas sans limites ; l’humanité pos­sède une digni­té sans égale, dépas­sant l’intelligence ration­nelle, celle de la volon­té authen­tique et du libre arbitre. Selon Pas­cal, le cœur est le lieu de l’intime convic­tion plus que des simples émo­tions. Les déci­sions radi­cales le mobi­lisent, plu­tôt que la rai­son vouée à pré­dis­po­ser ou confir­mer : le cœur a ses rai­sons que la rai­son ne connaît point. Des­cartes et la ratio­na­li­té dis­cur­sive, l’esprit de géo­mé­trie, l’inférence algo­rithmique sont nos auxi­liaires mais, sans le cœur, sans l’esprit de finesse, la rai­son auto­ré­fé­ren­cée devient folle. La rhé­to­rique de l’IA nous détourne vers la fausse piste d’une ratio­na­li­té toute puis­sante déclas­sant la per­sonne humaine au pro­fit du meilleur des mondes. Là où, au contraire, les machines ration­nelles sont d’une aide concrète pour ser­vir hum­ble­ment les peines de l’humanité et de la pla­nète. Sous la direc­tion de per­sonnes humaines, bien plus que des enti­tés intel­ligentes, des êtres de volon­té, appe­lés à don­ner un sens à leur action sans s’illusionner sur le contrôle d’un monde lar­ge­ment incalculable.

Servir grâce à l’IA sans asservir

C’est très exac­te­ment dans ce contexte qu’il faut diri­ger avec l’IA. Quit­ter ses illu­sions pour mettre pragmatique­ment les auto­mates numé­riques appre­nants et inter­ac­tifs au ser­vice de ce pour quoi on a entre­pris – lais­sant l’intelligence au registre de la com­mu­ni­ca­tion. Les béné­fices sen­sés sont légion : l’IA au ser­vice de l’efficacité éner­gé­tique, face à la gabe­gie monu­men­tale qui menace le cli­mat, par le machine lear­ning des besoins en temps réel et l’optimisation sto­chas­tique des actifs éner­gétiques renou­ve­lables inter­mit­tents ; l’IA au ser­vice de l’économie cir­cu­laire ou des trans­ports durables, aux défis logis­tiques et com­pu­ta­tion­nels immenses ; l’IA assis­tant les par­cours de san­té, le diag­nos­tic médi­cal ou la recherche de médi­ca­ments ; l’IA sim­pli­fiant mas­si­ve­ment la charge admi­nis­tra­tive qui déshu­ma­nise tant le recru­te­ment, l’hôpital ou la jus­tice. Mettre l’IA au ser­vice de la rai­son d’être de l’entreprise, sans dénier les immenses prouesses, mais sans jamais renon­cer ni à com­prendre ni à exer­cer plei­ne­ment son libre arbitre. Ce qui sup­pose une véri­table dis­ci­pline du dis­cer­ne­ment des algo­rithmes, de l’alignement entre ceux-ci et le sens que l’on veut leur don­ner, de l’approfondissement des com­pé­tences plu­tôt que de leur lobo­to­mi­sa­tion. Ce qui demande une véri­table impli­ca­tion des par­ties pre­nantes : dis­cer­ner par la rai­son et le cœur les peurs, les tra­hi­sons, les rêves et les quêtes, pour expé­ri­men­ter sur le ter­rain une stra­té­gie de l’IA sen­sée. Sans contre­dire nul­le­ment l’optimisation du modèle éco­no­mique, bien au contraire. Tant d’expériences vécues de trans­formation le démontrent, dans la géo­tech­nique, le recru­te­ment et même dans l’eau potable au Sahel.

Ser­vir par l’IA sans asser­vir, en étant suf­fi­sam­ment fier pour en par­ler à sa nièce de sept ans. Un véri­table pari pas­ca­lien, le pari de l’action libre et sen­sée que Pas­cal entre­pre­neur s’appliqua à lui-même : « Or, quand on tra­vaille pour demain, et pour l’incertain, on agit avec rai­son, car on doit tra­vailler pour l’incertain. »

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