Du bon usage des commémorations
Chaque année, les services du ministère de la Culture établissent une liste d’une cinquantaine de personnages ou d’événements qu’ils estiment, à l’occasion d’un anniversaire, dignes de bénéficier de célébrations nationales d’un éclat particulier. La cuvée 2011 est particulièrement digne d’examen puisqu’elle comprend quatre polytechniciens, André Dewavrin (dit le colonel Passy, X 1932, né en 1911), Urbain Le Verrier (X 1831, né en 1811), Louis Vicat (X 1804, décédé en 1861), et Henri Vicariot (X 1930), principal auteur de l’aéroport d’Orly-Sud inauguré en 1961.
La Jaune et la Rouge a souhaité, à leur propos, mettre autant l’accent sur les leçons que l’on pouvait tirer de leur vie et les prolongements de leur action que sur les beautés pourtant remarquables de leurs biographies. L’évocation de Louis Vicat nous conduira à traiter des dernières évolutions techniques des ciments et bétons. L’hommage au colonel Passy, un des tout premiers compagnons du général de Gaulle à Londres, nous rappelle l’épopée des trente-trois polytechniciens nommés Compagnons de la Libération et nous donne l’occasion de lire, dans ce numéro, le beau texte du dernier d’entre eux encore parmi nous, Étienne Schlumberger, sur l’esprit de la Résistance. La carrière d’Urbain Le Verrier, découvreur de Neptune, est rappelée ailleurs.
Quatre destins et quatre types de carrières polytechniciennes. Le scientifique, Le Verrier, capable de se mettre très jeune au niveau des meilleurs de sa discipline avant de faire bénéficier sa communauté de nouvelles percées. Le fonctionnaire de corps d’État, Vicariot, amené un jour à prendre la responsabilité d’un grand chantier public et à le gérer avec un professionnalisme digne des meilleurs chefs d’entreprise. L’inventeur, Vicat, sachant tirer parti de ses fonctions et de ses compétences pour découvrir de nouveaux matériaux, et qui aura la joie de voir son fils, X lui aussi, créer une entreprise éponyme toujours active. Et l’officier enfin, Dewavrin, refusant en 1940 la défaite, et mettant ses capacités d’organisation comme sa volonté indestructible et son courage physique au service d’une loyauté supérieure. Oui, quatre parcours d’exception, illustrant à la fois ce que peuvent être les valeurs polytechniciennes et la grande liberté offerte aux X pour les utiliser de leur mieux au service du pays.
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Un ingénieur des Mines disparait.
J’ai le regret de vous informer du décès de Georges Edouard Delannoy, ancien élève de l’Ecole Polytechnique (X42), ingénieur (« du fond » et « du jour ») des mines d’Alès (47−64), directeur commercial des HBL (64−68), directeur du CERCHAR (68−81), directeur des Houillères du Bassin de Centre-Midi 81–85, en son domicile parisien le 19.09.2001. Par son attitude exemplaire et son action efficace, il consacra toute sa vie à la promotion de son école et à l’avenir des métiers des mines. GLD scripsit.