Éditorial
Pourrions-nous vivre sans manger ? Question incongrue en apparence, cette interrogation rejoint pourtant plus qu’il n’y paraît le sujet du présent numéro. L’alimentation, en effet, a entre autres fonctions de permettre un apport énergétique à notre corps. Cet apport, indispensable, il nous faut le gérer avec soin : trop peu, c’est la famine, de trop mauvaise qualité, c’est la malnutrition, et trop, c’est l’obésité.
Nos sociétés pourraient-elles vivre sans énergie ? Pas plus que nous ne pourrions vivre sans manger : ne serait-ce que pour fabriquer l’exemplaire de la revue que vous avez entre les mains – même si quelques mauvaises langues diront que l’on aurait très bien pu s’en passer ! – il a fallu consommer diverses énergies. Mais tout comme pour notre propre alimentation, il n’est pas sans intérêt de se demander s’il n’y a pas un optimum à la quantité d’énergie que la société doit consommer : trop peu, c’est la régression, mais trop, et c’est » l’obésité énergétique « , à savoir divers dangers de long terme, qui nous guettent. Si l’optimum en ce qui concerne l’apport énergétique qui transite par notre alimentation peut être connu en ordre de grandeur, où et comment situer celui qui concerne nos activités » modernes » ? Combien d’énergie devons-nous consommer, pour en faire quoi, et quels risques connus acceptons-nous pour cela ?
Nous avons une modeste mais double ambition en vous proposant ces articles :
- qu’ils vous aident à » déblayer le terrain « , en précisant certaines notions, cadrant certains sujets, afin d’ouvrir le débat bien plus que de le refermer,
- que vous terminiez leur lecture avec plus de questions qu’en commençant.
Ce n’est en effet qu’au prix d’une réflexion personnelle – et donc de multiples questions – que se forgent les conclusions solides, celles auxquelles il est facile d’adhérer puisque l’on a été partie prenante dans leur élaboration. Et des conclusions solides, dans ce domaine qui nous posera de redoutables défis au cours du siècle qui commence, il en faudra à chacun, pour que la collectivité puisse décider au mieux de » l’optimum énergétique » qui doit être le nôtre.
Comme les précédents numéros de X‑Environnement, celui-ci est une œuvre collective. Il doit bien évidemment beaucoup aux signataires des articles (dont certains sont aussi membres du groupe), et que je remercie vivement, mais il doit aussi aux autres membres qui ont pris en charge une partie de la » chasse aux auteurs « , activité chronophage et parfois ingrate (Jean Coiffard, Richard Lavergne, Franck Le Gall). Je les en remercie également, et sur ce, je souhaite une très bonne lecture à tous.
____________________________________
Groupe X‑Environnement : www.x‑environnement.org – l’ensemble du présent numéro peut s’y retrouver.