Éditorial
Les modifications de notre environnement mettent-elles en grave danger la santé de l’espèce humaine, voire sa survie ? Sommes-nous cernés par l’augmentation rapide de maladies terrifiantes au point de devoir exclure de plus en plus de produits « modernes », présumés coupables ? Sur quoi se basent ces évaluations de nombres de morts dont notre comportement collectif et nos activités d’ingénieurs seraient responsables ? Ces valeurs sont-elles fiables ?
L’incidence sur l’existence de chacun et sur l’évolution, voire la nature, de la société, des décisions prises sur la base des évaluations d’experts, est trop importante pour que l’on renonce à toute analyse critique de la validité des choix et à une transparence de leurs modalités d’élaboration et de mise en œuvre. D’autre part, l’obligation récente d’inclure dans les études d’impact l’examen des conséquences pour la santé manifeste l’extension dans ce domaine des responsabilités professionnelles.
Le groupe X‑Environnement, en association avec le Club Intermines Environnement, ne prétend pas apporter des réponses irréfragables. Il a essayé plus modestement de permettre à chacun de dégager quelques éléments de réflexion en organisant des réunions-débats avec des personnalités compétentes sur le thème « environnement et santé publique ».
Ce numéro spécial ne saurait résumer une dizaine d’heures d’exposés-débats. Nous avons donc demandé à quelques personnalités d’exposer des points de vue complémentaires et résumé certains exposés. Les principaux points soulevés lors des débats sont évoqués dans un article final par notre camarade Malaval (52) chargé de l’organisation des réunions sur le thème.
Les articles ne vous apporteront ni certitudes, ni recettes, mais une invitation à la réflexion.
Madame Courvalin, directeur de recherche au CNRS, coordonnatrice des recherches sur les incidences de l’environnement sur la santé au ministère chargé de l’environnement, le docteur Yves Coquin, chargé de la veille sanitaire à la direction générale de la santé, le docteur Claude Lambré, chef de département à l’INERIS, messieurs Michel Jouan, responsable santé-environnement du réseau national de santé publique, et Jean Zettwoog, président du Club Intermines Environnement, nous ont aidés de leurs conseils et de leur recommandation auprès des conférenciers. Qu’ils en soient vivement remerciés ainsi que les personnalités qui ont accepté de nous présenter les problèmes de leur compétence et de participer aux débats :
• le professeur Étienne Fournier, membre de l’Académie nationale de médecine, ancien chef de clinique toxicologique, messieurs André Cicolella, chargé de projet à l’INERIS et Denis Hémon, directeur de recherches épidémiologiques et statistiques sur l’environnement et la santé publique à l’INSERM, pour la réunion sur les méthodes générales d’évaluation des risques sanitaires,
• monsieur Jean-Michel Wal, directeur du laboratoire d’immuno-allergie alimentaire INRA-CEA, le professeur Jean-Paul Escande, biologiste et chef du service dermatologie de l’hôpital Cochin et le professeur Alain Grimfeld, chef du service de pneumologie pédiatrique à l’hôpital Trousseau et président du Comité de la prévention et de la précaution, pour la réunion sur les risques d’allergies,
• madame Michèle Rivasi, fondatrice du CRIIRAD, messieurs Jacques Pradel, ingénieur conseil, Dominique Laurier, biostatisticien à l’IPSN, Jérôme Pellissier Tanon, chroniqueur, et le docteur Philippe Pirard, épidémiologiste à l’IPSN, pour la réunion sur le radon,
• madame Marie-France Renou-Gonnord, docteur ès sciences, chercheur au laboratoire des mécanismes réactionnels à l’École polytechnique, messieurs Cord’homme et Hubert de Chefdebien, ingénieurs à la CNIM et le docteur Denis Bard, épidémiologiste, professeur à l’École nationale de la santé publique, pour la réunion sur les dioxines,
• le professeur Philippe Hartemann, directeur du laboratoire d’hygiène et de recherche en santé publique de la Faculté de médecine de Nancy, le docteur Robert Garnier, centre de toxicovigilance de l’hôpital Fernand Widal, messieurs Guy Huel, directeur de recherche à l’INSERM, unité de recherches en épidémiologie et biostatique, et Antoine Montiel, responsable de la mission scientifique pour la qualité des eaux à la SAGEM, pour la réunion sur la teneur en plomb de l’eau de boisson.