EDITORIAL : L’ingénieur français
Christian Gerondeau (57), président de l’AX |
L’ingénieur français est l’une de nos richesses nationales. Parmi les grandes nations occidentales, la France est la seule où l’ingénieur figure aussi clairement au premier rang de l’échelle sociale, et où les parents rêvent que leurs enfants accèdent à l’une des « grandes écoles » scientifiques qui leur ouvriront les portes du marché du travail et leur permettront d’exercer pleinement leurs talents dans des domaines très divers au service de la collectivité.
Il nous appartient de maintenir cette tradition face à la concurrence de formations d’autres natures qui ne reposent pas sur les bases scientifiques qui sont les nôtres. Cette considération nationale dont nous bénéficions, c’est à l’histoire et à l’existence de l’École polytechnique que nous la devons. Elle nous donne la vocation d’être une référence mondiale de formation des ingénieurs pour la Chine, l’Inde et les autres pays émergents.
Mais cela ne sera possible qu’au prix d’adaptations et de changements majeurs dans un monde en évolution de plus en plus rapide. C’est ce que j’ai voulu montrer dans un récent rapport consacré à notre École à la demande de Daniel Dewavrin et qui est consultable sur le site de l’AX.
Le monde dans lequel nous vivons n’a plus guère, en effet, de rapport avec ce qu’il était il y a quelques décennies encore. L’essentiel de notre économie ressort désormais du secteur tertiaire, alors que le nombre et la variété des domaines techniques et scientifiques connaissent une véritable explosion qui en rend impossible la connaissance encyclopédique.
L’AX entend contribuer à l’adaptation à ce nouveau monde de notre École, en liaison avec ses instances dirigeantes. C’est l’une des vocations statutaires de l’AX, qui réclame le soutien de ceux de nos camarades qui partagent le sentiment de cette urgence. Elle est prête à les accueillir en son sein, pour concourir à cette évolution, de même que tous ceux qui souhaitent contribuer à ses nombreuses actions.
Il s’agit en définitive de tirer le meilleur parti pour notre pays et pour eux-mêmes des jeunes d’exception et enthousiastes qui accèdent chaque année à notre École à l’issue d’un concours d’une difficulté qui n’a pas d’équivalent ailleurs, et qui font de l’École polytechnique et des autres grandes écoles d’ingénieurs qui s’en inspirent l’un des socles de notre pays.