Élémentaire, mon cher Mendeleïev !
« Hé !… hé !… » et nous n’irons pas plus loin ici dans la narration des rafraîchissantes aventures de Lili et de son oncle Ferdinand Nestor, grâce auxquelles maint taupin a pu – au moins l’espace de la prépa – retenir la liste des éléments et leur ordre dans la classification de… Mendeleïev. Mais oui, c’est bien sûr : nous célébrons cette année les 150 ans de la classification périodique qui porte le nom du grand chimiste russe et, du même coup, 2019 a été sacrée « année de la chimie ». Votre revue ne pouvait pas passer à côté de cet événement. Le dossier que nous consacrons à cette discipline nous rappelle le rôle fondateur qu’elle joua au tout début de l’École, alors que les mathématiques et la mécanique – autres de ses piliers – commençaient à peine à se distinguer l’une de l’autre. Il faut dire que la chimie, catalyseur essentiel de la révolution industrielle qui s’annonçait, était encore plus immédiatement nécessaire aux efforts guerriers de notre jeune République.
“Rien ou presque
ne se fait sans chimie”
Son lustre semblait avoir quelque peu pâli depuis quelques années, éclipsée par ses propres succès : sans chimie, pas d’électronique, donc pas d’informatique, pas de biotechnologies, pas de nanotechnologies, pas de toutes ces « …iques » ou « …logies » qui enchantent notre monde moderne. En fait, rien ou presque ne se fait sans chimie, même plus la cuisine et bientôt non plus la procréation ! En élargissant un peu, n’y a‑t-il pas aussi une (al)chimie des sons, des couleurs ou des âmes ? Et que dire de celle des mots, dont l’équipe de rédaction de La Jaune et la Rouge est l’attentive gardienne ?
Mais la chimie, c’est aussi des risques industriels majeurs, comme le spectaculaire incendie de Rouen vient de nous le rappeler. Pour revenir à la sagesse antique, il ne faut décidément pas jouer avec la terre, l’eau, le vent et… surtout le feu !