ENEDIS : le numérique et l’innovation au service de la transition énergétique
Le secteur de l’énergie vit une véritable révolution numérique.
Comment cela se traduit-il au sein d’Enedis ?
Le secteur est en pleine mutation et est confronté à une multitude de sujets émergents tels que la mobilité, l’autoconsommation ou encore la gestion des données…
Conscient de ces enjeux, Enedis a créé il y a environ 3 ans une direction du Numérique, que je dirige aujourd’hui, et qui est composée d’une équipe de plus de soixante personnes, dont une quarantaine de data spécialistes.
Plus particulièrement, mon périmètre d’action couvre la gestion et la gouvernance des données, la reconstitution des flux de consommation, de l’innovation (innovation interne émanant de nos collaborateurs, mais aussi ouverte, en étant le résultat de notre collaboration avec notre écosystème composé de start-ups, de PME, d’institutionnels…).
Enfin, aux côtés de la DRH, nous menons un travail de fond sur la transformation et l’évolution des méthodes de travail.
Comment cela se traduit-il en interne ?
Le numérique permet de renforcer notre performance industrielle. Par exemple, nous travaillons beaucoup sur la maintenance prédictive qui nous permet de gagner en réactivité en cas de panne et qui nous offre aussi la possibilité d’intervenir avant même qu’une panne ne survienne sur le réseau.
La digitalisation contribue aussi à la transition énergétique à travers les nouvelles technologies qui optimisent l’exploitation du réseau, la réalisation de nos activités ou encore notre capacité à raccorder les énergies renouvelables à notre réseau. Enfin, elle nous permet de proposer aux nouveaux acteurs de l’industrie des agrégateurs qui vont leur donner la possibilité de concevoir de nouvelles offres plus riches et plus précises au service de leurs clients en se basant sur la data.
C’est, par ailleurs, ce que le compteur communiquant nous permet de faire. Grâce aux données de nos clients, nous sommes capables de leur proposer de nouveaux services qui vont leur permettre de devenir acteurs de leur consommation énergétique.
En termes de partenariats, comment cela s’articule-t-il ?
Récemment, au CES de Las Vegas, nous avons pu présenter le fruit de nos différents partenariats numériques. Nous contribuons au hub numérique développé par La Poste en permettant son alimentation par les données énergétiques de nos clients avec leur accord. Le projet est encore au stade expérimental, mais son déploiement ne devrait plus tarder.
NOUS TRAVAILLONS BEAUCOUP SUR LA MAINTENANCE PRÉDICTIVE QUI NOUS PERMET DE GAGNER EN RÉACTIVITÉ EN CAS DE PANNE.
En parallèle, nous collaborons avec des start-ups sur différents sujets : objets connectés visant à renforcer la sécurité de nos agents ; l’intelligence artificielle pour lire, exploiter et traiter les masses d’informations (contrats et photos) pour concevoir et développer des produits à forte valeur ajoutée.
Enfin, avec les 170 représentants de la distribution énergétique française (gaz et électricité), nous avons créé, l’agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Énergie), que je préside. Il s’agit d’une agence de services digitaux qui met à disposition de ses membres des ressources (essentiellement des data spécialistes, des algorithmes, des outils et une expérience), un pôle d’excellence et de compétences pour le déploiement de leurs propres services numériques.
Enedis, à l’instar de l’ensemble des acteurs de la distribution énergétique, est conscient de l’importance du numérique et de la pertinence de l’open data au service de tous pour optimiser la distribution d’énergie sur le territoire français.
Dans cette démarche, quels sont les enjeux auxquels vous êtes confrontés ?
Le principal enjeu est de faire évoluer nos méthodes de travail. Quelles que soient les technologies ou les compétences dont nous disposons, nous devons transformer notre façon de travailler.
Aujourd’hui, il n’est plus possible de s’appuyer sur des méthodes verticales pour favoriser l’intégration de nouvelles technologies ou l’appropriation de nouvelles compétences. Il s’agit aussi de travailler de manière plus collaborative, pas uniquement au sein de son équipe, mais aussi en s’intéressant à ce qui se fait dans d’autres départements.
Dans cette optique, nous avons mis en place une plateforme collaborative dédiée « la Ruche ». Nos collaborateurs peuvent y déposer des idées que nous faisons évoluer en leur proposant un accompagnement, un coaching pour qu’elles deviennent de véritables projets auxquels viennent s’adjoindre les compétences d’autres salariés de tout le territoire autour de thématiques comme la comptabilité ou encore la sécurité…
« La Ruche » est un véritable vecteur de transformation et d’innovation, alors que d’année en année, de plus en plus d’idées sont proposées par nos 38 000 collaborateurs.
Un autre enjeu est celui de réussir l’industrialisation de nos Proof Of Concepts (POCs) : entre l’innovation et l’industrialisation, existe un processus que nous avons choisi de professionnaliser sans pour autant limiter l’esprit entrepreneurial et toujours dans l’optique de mettre l’innovation au service de nos collaborateurs, de nos clients et de nos partenaires.
Vos perspectives ?
EN BREF
-
38 500 salariés
-
Près de 1 000 sites implantés dans tous les départements métropolitains
-
36 millions de clients
-
1,4 million de kilomètres de lignes électriques
-
12 millions d’interventions chez les clients en moyenne chaque année
-
Plus de 95 % des achats réalisés en France
-
Un parc total de 360 000 installations d’énergies renouvelables et une puissance de 20 Gigawatts
-
3 milliards de données collectées/stockées
-
Plus de 8 millions de compteurs Linky installés depuis le 1er décembre 2015
Depuis 3 ans, Enedis a pris une longueur d’avance à l’échelle européenne en termes d’optimisation des données de ses 37 millions de clients (anonymisées, profilées). Notre ambition est de conserver notre leadership et favoriser la transition énergétique.
Nous allons donc poursuivre nos efforts pour gagner en ouverture d’esprit, en transversalité, mais aussi pour promouvoir des méthodes de travail différentes, innovantes et collaboratives.
Nous sommes aussi toujours à la recherche de compétences et d’expertises notamment des data scientists, des statisticiens et des personnes motivées, curieuses et intéressées par le sujet de l’énergie et du Big Data.