Enjeux économiques et citoyens d’une filière Big Data européenne

Dossier : L'EuropeMagazine N°692 Février 2014
Par François BOURDONCLE (84)

LES ENJEUX DU TRAITEMENT DES DONNÉES MASSIVES

Les don­nées dont nous par­lons ici sont issues de sources très variées. Ain­si, quand nous réa­li­sons un achat en ligne, le site du com­mer­çant est à même de nous faire des recom­man­da­tions ciblées sur des pro­duits proches, ou asso­ciés, à ceux qui nous inté­ressent, et cela grâce à une ana­lyse sta­tis­tique du par­cours d’achat de tous ses autres clients.

Ce com­mer­çant est mon­dial, traite des mil­lions de tran­sac­tions par jour sur des cen­taines de mil­liers de pro­duits et des dizaines de mil­lions de clients. Pour­tant, les sug­ges­tions sont à la fois immé­diates et extrê­me­ment per­ti­nentes la plu­part du temps.

REPÈRES
PRISM, Ups­tream, INDECT, Trap­wire, etc., les pro­grammes de sur­veillance des flux de don­nées par les États ont mis au pre­mier plan média­tique les pré­oc­cu­pa­tions des popu­la­tions quant à l’utilisation de leurs don­nées pri­vées, mais aus­si les rela­tions entre États, la défiance se ren­for­çant sur les enjeux de sécu­ri­té indus­trielle ou natio­nale. Mais comme toute révo­lu­tion indus­trielle, l’entrée de notre civi­li­sa­tion dans l’ère du « tout numé­rique » ne se résume pas à ses risques poten­tiels, et la cris­pa­tion légi­time sur la pro­tec­tion de la vie pri­vée ne doit pas mas­quer les fan­tas­tiques enjeux éco­no­miques et citoyens que repré­sente le trai­te­ment intel­li­gent des don­nées mas­sives, plus connu sous le nom de « Big Data ».
À cet égard, l’Europe et la France dis­posent de deux atouts majeurs : des ingé­nieurs géné­ra­listes ayant une com­pé­tence forte inter­na­tio­na­le­ment recon­nue en mathé­ma­tique et en infor­ma­tique, ain­si qu’une poli­tique his­to­ri­que­ment exi­geante de confi­den­tia­li­té et de pro­tec­tion des don­nées, à l’instar de la loi Infor­ma­tique et Liber­tés, qui pour­rait, à terme, contri­buer à faire de la marque made in Europe un gage de confiance et un atout à l’exportation de nos solu­tions Big Data.

Une chance économique

Les quan­ti­tés de don­nées et centres de cal­cul pour les trai­ter en « temps réel » sont l’un des aspects du Big Data, c’est-à-dire la capa­ci­té à sto­cker, ana­ly­ser, et inter­ro­ger de très grandes quan­ti­tés de don­nées afin d’en faire res­sor­tir une infor­ma­tion per­ti­nente et sur­tout « utile ».

Les quan­ti­tés de don­nées et centres de cal­cul pour les trai­ter sont l’un des aspects du Big Data

Et si la ges­tion tech­nique de ces don­nées est aujourd’hui un ter­rain assez bien bali­sé par de nom­breuses start-ups tech­no­lo­giques, et que donc les oppor­tu­ni­tés se font rares, les idées de mises en œuvre sec­to­rielles de ces tech­no­lo­gies sont en revanche encore à inven­ter, et cela repré­sente une chance éco­no­mique consi­dé­rable pour notre pays, notam­ment à l’exportation.

Tout autant, du reste, pour nos grands groupes qui se doivent de réus­sir cette nou­velle « révo­lu­tion numé­rique » pour res­ter dans la com­pé­ti­tion mon­diale, que pour de nou­veaux acteurs qui, à l’instar d’une socié­té comme Cri­téo, ont le poten­tiel de deve­nir des acteurs globaux.

Informations commerciales

Les entre­prises ont un accès natu­rel aux infor­ma­tions d’usage de leurs clients. Elles peuvent éga­le­ment ache­ter des bases de don­nées, ano­ny­mi­sées ou non, à d’autres entreprises.

Suivre les populations
Chaque sec­teur, chaque indus­trie, mais aus­si l’État, génère à pré­sent en abon­dance des don­nées tra­dui­sant son acti­vi­té. Les États accèdent à l’intégralité de ces don­nées via inter­cep­tion et accords avec les prin­ci­paux four­nis­seurs d’accès. Des réqui­si­tions judi­ciaires per­mettent dans tous les pays de mener des enquêtes individualisées.
Ils peuvent cor­ré­ler ces don­nées avec celles d’autres sources qui leur sont propres, comme les camé­ras de sur­veillance, les bases de don­nées admi­nis­tra­tives, etc. Cela répond prin­ci­pa­le­ment à des enjeux judi­ciaires, ou de sécu­ri­té natio­nale, mais a de fait conduit à la mise en place d’outils extrê­me­ment puis­sants et sys­té­ma­tiques de sui­vi des populations.

Ces infor­ma­tions com­mer­ciales ou « métier » sont uti­li­sées pour l’optimisation de la plu­part des pro­ces­sus de l’entreprise, et la varié­té des usages est grande : rela­tion client, sup­port tech­nique, mar­ke­ting, vente, ges­tion de stocks, finance, fac­tu­ra­tion, logis­tique, etc.

L’apport récent de don­nées géo­lo­ca­li­sées (télé­phones por­tables et autres objets connec­tés) apporte une dimen­sion temps réel qui per­met des usages inno­vants aus­si bien dans le domaine per­son­nel que dans un domaine aus­si inat­ten­du que la main­te­nance des ber­lines haut de gamme, qui sont main­te­nant dotées de GPS et de puces GSM émet­tant à inter­valle régu­lier des don­nées de télémaintenance.

Enfin, les acteurs majeurs amé­ri­cains de l’Internet (Apple, Google, Micro­soft, Face­book, Ama­zon, etc.) col­lectent éga­le­ment des don­nées extrê­me­ment riches, y com­pris, et cela n’est pas sans poser ques­tion, hors de leurs fron­tières naturelles.

Enjeux citoyens

Si l’enjeu pour les entre­prises est clair, les enjeux pour l’État (san­té publique, ges­tion des res­sources, des infra­struc­tures, de l’énergie, des trans­ports, de l’emploi, des finances publiques, du sui­vi et du sco­ring des entre­prises, etc.) sont tout aus­si consi­dé­rables, et devraient per­mettre l’adoption pro­gres­sive d’une approche prag­ma­tique, fon­dée sur des faits éta­blis, de la mise en œuvre des poli­tiques publiques, approche qui a bien trop sou­vent fait défaut ces der­nières décen­nies dans notre pays.

Empreinte d’usage
Cha­cun de nous, via son usage des réseaux (télé­com­mu­ni­ca­tion, mais aus­si éner­gie, trans­port, etc.) génère une empreinte d’usage impor­tante, dont la somme sur l’ensemble de la popu­la­tion atteint une taille phénoménale.

Il va sans dire que l’enjeu citoyen de la mise en œuvre de telles poli­tiques publiques est abso­lu­ment majeur, et va impo­ser à nos élites, nos poli­tiques et nos gou­ver­nants une révo­lu­tion men­tale que l’on peut sans risque qua­li­fier de copernicienne.

Qui plus est, la mon­tée en puis­sance de l’Open Data, c’est-à-dire l’accès libre à cer­taines don­nées, notam­ment publiques, va per­mettre l’émergence d’un nou­veau type de jour­na­lisme, le « jour­na­lisme des don­nées » qui va, là aus­si, per­mettre de pas­ser au crible les effets de l’action publique et faire mon­ter d’un cran le niveau d’exigence citoyen sur l’exécutif cen­tral et les col­lec­ti­vi­tés locales.

UN ENJEU MONDIAL POUR TOUS LES SECTEURS

L’impact du Big Data sur les entre­prises va aller plus loin qu’un gain de productivité

Mais le Big Data n’est pas seule­ment un enjeu impor­tant pour notre pays, c’est éga­le­ment un enjeu mon­dial dans tous les sec­teurs de l’industrie et des ser­vices, notam­ment ceux qui n’ont pas été encore for­te­ment tou­chés par la révo­lu­tion numé­rique, comme l’ont été par exemple le com­merce de proxi­mi­té, la presse, l’industrie du disque, le tou­risme (notam­ment avec la réser­va­tion en ligne), ou très bien­tôt la télé­vi­sion et le cinéma.

Des études éco­no­miques montrent que l’impact des tech­no­lo­gies de l’information a été déter­mi­nant dans l’amélioration de la pro­duc­ti­vi­té des entre­prises jusqu’à la fin des années 1990, via par exemple le déploie­ment des ERP ou de la busi­ness intel­li­gence, et que, depuis les années 2000, l’innovation s’opère sur­tout dans le domaine grand public (Inter­net, moteurs de recherche, télé­pho­nie mobile, réseaux sociaux, etc.), et revient aujourd’hui en boo­me­rang dans les entre­prises par des vagues comme les réseaux sociaux d’entreprise ou le BYOD (bring your own device).

Attention au choc

Or, l’impact du Big Data sur les entre­prises va aller beau­coup plus loin qu’un simple gain de pro­duc­ti­vi­té, et va modi­fier en pro­fon­deur leurs modèles d’affaires et leurs gammes de pro­duits. L’analyse des don­nées mas­sives va être le moyen par lequel la révo­lu­tion numé­rique va s’inviter dans les sec­teurs de l’économie qui y avaient échap­pé jusqu’à pré­sent.

Et le choc risque d’être bru­tal, avec des risques de désta­bi­li­sa­tion com­plète de grands groupes éta­blis, mais aus­si avec la pro­messe de créa­tion de nou­veaux « acteurs de la don­née » ayant le poten­tiel de deve­nir des lea­ders mondiaux.

LA FRANCE À L’AVANT-GARDE

S’il est vrai que les dés sont aujourd’hui jetés pour les logi­ciels d’infrastructure dans le domaine du Big Data (et la France a du reste quelques belles réus­sites à son pal­ma­rès), le mar­ché à venir du Big Data va en revanche se décli­ner sec­to­riel­le­ment dans des sec­teurs impor­tants comme la banque, l’assurance, l’énergie, la san­té, la dis­tri­bu­tion, le manu­fac­tu­ring, les télé­com­mu­ni­ca­tions, les trans­ports, l’environnement, et même des sec­teurs peut-être plus inat­ten­dus comme l’agriculture, le tou­risme, le luxe, ou encore la beauté.

Et ces mar­chés sont entiè­re­ment à prendre.

Une chance à saisir

Quand les acteurs de la don­née prennent le pouvoir
Grâce à votre smart­phone Androïd, Google pos­sède un nombre d’informations sur votre vie quo­ti­dienne abso­lu­ment incroyable. Com­ment ne pas ima­gi­ner que cette socié­té ait un jour la volon­té de mettre sur le mar­ché des offres d’assurance tota­le­ment révo­lu­tion­naires, adap­tées à votre pro­fil de risque indi­vi­duel, fra­gi­li­sant les assu­reurs tra­di­tion­nels comme elle a fra­gi­li­sé les opé­ra­teurs de télé­com­mu­ni­ca­tions, trans­for­mant pro­gres­si­ve­ment ces der­niers en simples opé­ra­teurs d’infrastructures interchangeables ?

Nous ne sommes donc pas en retard, et nous avons d’autre part de nom­breux atouts, comme, par exemple, des ingé­nieurs géné­ra­listes de haut niveau, for­més à l’informatique, aux mathé­ma­tiques et aux sta­tis­tiques, qui sont très lar­ge­ment plé­bis­ci­tés au niveau inter­na­tio­nal, à com­men­cer par la City et Wall Street. Ne serait-il pas intel­li­gent de leur per­mettre de réus­sir en France en aidant nos entre­prises à maî­tri­ser le Big Data ?

Nous avons éga­le­ment la chance d’avoir quelques très belles suc­cess sto­ries comme Cri­téo, socié­té cotée au NASDAQ, ou encore Withings, qui est l’un des lea­ders mon­diaux de l’Internet des objets, qui va être l’un des grands pour­voyeurs de don­nées dans le futur.

Nous dis­po­sons éga­le­ment de dis­po­si­tifs comme le Cré­dit d’impôt inno­va­tion, qui rend la France par­ti­cu­liè­re­ment attrayante pour les opé­ra­tions de R&D, sur­tout en conjonc­tion avec l’excellence de notre sys­tème éducatif.

Enfin, avec la loi Infor­ma­tique et Liber­tés, la France a été pion­nière dans la prise de conscience de l’importance de la pro­tec­tion des don­nées per­son­nelles. Et même si cette loi a sou­vent été vécue comme une contrainte par les indus­triels, la sen­si­bi­li­té euro­péenne sur ce sujet peut, et doit, deve­nir un atout à l’exportation dans le domaine du Big Data.

Fai­sons du made in France, ou mieux, du made in Europe, un label de qua­li­té dans l’utilisation des données.

Faire émerger une « filière » française du Big Data

Faire du made in Europe un label de qua­li­té dans l’utilisation des données

Le Big Data est en réa­li­té plus un éco­sys­tème qu’une filière au sens tra­di­tion­nel du terme, car il n’a pas voca­tion à avoir un lea­der unique. En tant que chefs de file de cette « filière », la mis­sion qui nous est confiée à Paul Her­me­lin et à moi-même consiste ain­si à iden­ti­fier les leviers que l’État peut action­ner pour favo­ri­ser l’émergence d’un mar­ché du Big Data expor­ta­teur net et créa­teur d’emplois en France, et de faire des recom­man­da­tions aux pou­voirs publics en ce sens.

C’est donc avant tout un objec­tif éco­no­mique et indus­triel, même si la recherche et l’enseignement par exemple ont à l’évidence un rôle clef à jouer, car l’un des axes impor­tants iden­ti­fiés est la for­ma­tion, en nombre, de pro­fils de data scien­tists pos­sé­dant une com­pé­tence hybride infor­ma­tique, machine lear­ning et statistiques.

Aiguiller les entrepreneurs

C’est pour­quoi l’essentiel de l’action des pou­voirs publics doit être pre­miè­re­ment de créer un mar­ché du Big Data dans notre pays, de manière à créer un appel d’air per­met­tant de tirer la filière par l’aval, et deuxiè­me­ment de dimi­nuer autant que faire se peut le time-to-mar­ket des start-ups, maxi­mi­sant ain­si leurs chances de cap­ter le mar­ché et de deve­nir des lea­ders mon­diaux. Nous envi­sa­geons ain­si la créa­tion d’un « Centre de res­sources tech­no­lo­giques » per­met­tant aux entre­pre­neurs, à par­tir d’une idée busi­ness, de créer très rapi­de­ment un pro­to­type de leur technologie.

Et, pour cela, il est essen­tiel que cette struc­ture recense les « bonnes volon­tés » en matière de mise à dis­po­si­tion de don­nées de la part des entre­prises, qu’elles soient publiques, para­pu­bliques, ou bien entiè­re­ment pri­vées, comme dans la grande distribution.

Le rôle de cette struc­ture sera, en réseau avec les pla­te­formes tech­no­lo­giques, les incu­ba­teurs et les fonds d’amorçage exis­tants, d’aiguiller effi­ca­ce­ment les entre­pre­neurs aus­si bien du point de vue de l’accès aux don­nées que de l’accès aux tech­no­lo­gies, pour les aider à aller le plus vite pos­sible. Là aus­si, l’animation de la filière se fera par l’aval, en orga­ni­sant des concours d’innovation sectoriels.

Un réseau de par­tage des expériences
Un moyen inno­vant pour accé­lé­rer le déve­lop­pe­ment du mar­ché pour­rait être la créa­tion, au niveau euro­péen, d’un réseau social de par­tage des expé­riences d’achat inno­vant de manière d’une part à faci­li­ter l’achat des solu­tions inno­vantes par des ache­teurs publics angois­sés par leur res­pon­sa­bi­li­té pénale et les pré­cé­dents (amiante, sang conta­mi­né, etc.), et d’autre part à accé­lé­rer l’effet « boule de neige » d’une pre­mière vente à l’État.
L’aspect euro­péen pour­rait venir dans un second temps par exten­sion de ce réseau social aux pays de l’Union et uti­li­sa­tion d’outils de tra­duc­tion auto­ma­tique pour pal­lier la bar­rière de la langue. Un tel outil don­ne­rait éga­le­ment une cer­taine « exis­tence » au mar­ché unique euro­péen pour les start-ups, alors qu’il se pré­sente aujourd’hui plu­tôt comme une mul­ti­tude de mar­chés indépendants.

Prendre notre destin en main

Bien enten­du, les leviers plus tra­di­tion­nels de l’action publique comme les appels à pro­jet ou l’abondement des fonds d’amorçage ne seront pas oubliés, et les aspects légis­la­tifs et régle­men­taires vont faire l’objet d’une atten­tion toute particulière.

Il importe pour la France de créer au plus tôt un mar­ché inté­rieur du Big Data

À cet égard, le « prin­cipe d’innovation » mis en avant par le rap­port Lau­ver­geon remis au pré­sident de la Répu­blique en octobre 2013 doit nous ser­vir de fil rouge pour défi­nir un « droit à l’expérimentation » sans lequel il sera très dif­fi­cile de faire émer­ger une filière Big Data dans notre pays. À cet égard, il serait illu­soire de croire que de s’interdire le droit d’expérimenter sur l’utilisation inno­vante des don­nées serait un garde-fou contre les dérives potentielles.

À moins que nous ne pre­nions notre des­tin en main et que nous ne déve­lop­pions en Europe des solu­tions fon­dées sur nos normes et nos valeurs, ces solu­tions seront déve­lop­pées outre-Atlan­tique. Nous n’aurons donc plus d’autre alter­na­tive que de nous en ser­vir, sans aucun contrôle sur l’utilisation faite de nos données.

Le même pro­blème se pose du reste pour le Cloud Com­pu­ting, l’informatique dite « dans le nuage » où les don­nées ne sont pas sto­ckées en local mais gérées quelque part sur le réseau pour le compte de l’utilisateur ou de l’entreprise.

Exploiter nos atouts au plus vite

Si le Big Data en est encore au stade des expé­ri­men­ta­tions, par­fois très avan­cées comme aux États-Unis, les socié­tés qui four­nissent les solu­tions tech­no­lo­giques sous-jacentes sont en revanche déjà bien éta­blies, par­fois depuis de nom­breuses années. Exa­lead, socié­té que j’ai cofon­dée en 2000 et qui est aujourd’hui une filiale du groupe Das­sault Sys­tèmes, pra­tique ain­si le Big Data depuis de nom­breuses années via l’indexation en temps réel de peta-octets de don­nées par son moteur de recherche grand public.

Au-delà du mar­ché tra­di­tion­nel des moteurs de recherche d’entreprise, nous fai­sons aujourd’hui le pari que l’Internet des objets va com­plè­te­ment révo­lu­tion­ner la manière dont les pro­duits sont conçus et com­mer­cia­li­sés, ain­si que la manière dont l’innovation va se nour­rir de l’exploitation du sui­vi des pro­duits en condi­tion opérationnelle.

D’autres socié­tés fran­çaises comme Cri­téo, Withings, Talend, et bien d’autres, sont des lea­ders mon­diaux dans leur domaine. Nous ne man­quons donc pas d’atouts et de vigueur.

Tout l’enjeu pour notre pays consiste main­te­nant à uti­li­ser au mieux (et au plus vite) ces atouts, à tous les niveaux, pour créer un mar­ché inté­rieur du Big Data par une prise de conscience de l’impact majeur que ces tech­no­lo­gies vont avoir sur les modèles d’affaires, les gammes de pro­duits, et la rela­tion client d’industries bien éta­blies, et dont il serait illu­soire, et dan­ge­reux, de croire qu’elles sont à l’abri de toute révolution.

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