Ensemble, on accélère

Dossier : ÉditorialMagazine N°712 Février 2016
Par Bruno ANGLES (84)
Par Denis RANQUE (70)

Après un dia­logue d’une grande qua­li­té le gou­ver­ne­ment à défi­ni la mis­sion de l’E­cole et laisse a son pré­sident le soin de la tra­duire en plan stra­té­gique pré­cis, chif­fré et financé. 

La venue de trois ministres le 15 décembre 2015 à l’X mar­que­ra pour long­temps l’histoire bicen­te­naire de l’École poly­tech­nique. Il est bien natu­rel que l’État, pre­mier « action­naire » mais aus­si pre­mier « client » de cette ins­ti­tu­tion, lui défi­nisse sa mis­sion et son orien­ta­tion stra­té­gique au ser­vice de la nation, tout en lais­sant au Conseil d’administration, sur la pro­po­si­tion de son pré­sident Jacques Biot, la res­pon­sa­bi­li­té de les tra­duire en un plan stra­té­gique pré­cis, chif­fré et financé. 

Comme l’a expri­mé le ministre de la Défense, « il s’agit d’attirer les meilleurs élèves scien­ti­fiques fran­çais, et de leur offrir une for­ma­tion recon­nue inter­na­tio­na­le­ment pour son excel­lence, au béné­fice de la nation ». 

Nous tenons à sou­li­gner d’une part la très grande qua­li­té du dia­logue avec le gou­ver­ne­ment et avec Ber­nard Atta­li, et d’autre part la très étroite col­la­bo­ra­tion entre l’X, la FX et l’AX qui ont per­mis d’atteindre un résul­tat par­ti­cu­liè­re­ment satisfaisant. 

Ce plan capi­ta­lise sur les valeurs de l’X : excel­lence, inter­dis­ci­pli­na­ri­té, lien étroit avec la recherche, rat­ta­che­ment encore ren­for­cé au minis­tère de la Défense, ser­vice de l’intérêt géné­ral, rigueur scien­ti­fique, recru­te­ment basé, confor­mé­ment aux valeurs du mérite répu­bli­cain, sur un concours très sélec­tif et qui a dura­ble­ment voca­tion à le rester. 

Mais il va plus loin pour accroître l’ouverture, déjà très mar­quée, de l’X à l’international : attrac­tion des meilleurs ensei­gnants-cher­cheurs inter­na­tio­naux, mise en place dès 2016 d’un mas­ter poly­tech­nique en anglais, pas­sage de 100 à 150 par an du nombre d’élèves étran­gers sui­vant le cur­sus poly­tech­ni­cien – sans tran­si­ger, bien sûr, sur l’excellence du recru­te­ment –, ouver­ture en 2018 d’un bache­lor, qui ne consti­tue­ra en rien une admis­sion sur titre au cycle d’ingénieur poly­tech­ni­cien mais per­met­tra en revanche d’alimenter en bons can­di­dats les filières mas­ters ou le recru­te­ment uni­ver­si­taire sur titre. 

Ces dis­po­si­tions seront com­plé­tées par la mise en place d’une Alliance de grandes écoles, fon­dée notam­ment sur les proxi­mi­tés géo­gra­phiques exis­tantes ou pré­vues, en vue d’accroître leur visi­bi­li­té et leur attrac­ti­vi­té inter­na­tio­nales, en tirant par­ti des domaines d’excellence de cha­cune d’elles.

Cette alliance, com­po­sante de l’Université Paris Saclay, ren­for­ce­ra le poten­tiel déjà consi­dé­rable de celle-ci ; elle pour­ra éga­le­ment s’ouvrir à d’autres écoles, qui entre­tiennent de longue date des coopé­ra­tions majeures avec l’X. L’accent encore accru sur l’entrepreneuriat, l’internat de la réus­site accueillant 60 élèves bour­siers des classes pré­pa­ra­toires, et une éva­lua­tion régu­lière de la qua­li­té des recru­te­ments uni­ver­si­taires vien­dront com­plé­ter le dispositif. 

Le minis­tère de la Défense s’engage pour sa part à hau­teur de 60 mil­lions d’euros dans les cinq années à venir pour accom­pa­gner l’ensemble de ces ini­tia­tives. Au nom de la Fon­da­tion et des dona­teurs, consti­tués pour l’essentiel par les anciens élèves, qui ont su contri­buer pour 35 mil­lions d’euros à la cam­pagne pré­cé­dente de levée de fonds, nous rele­vons le défi de « mat­cher » l’effort de l’État par un effort égal de 60 mil­lions de dons sur les cinq pro­chaines années, en pro­ve­nance des anciens et des entre­prises. Nous comp­tons sur vous.
 

La lettre de mis­sion du ministre de la Défense pour l’É­cole polytechnique

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