Environnement de travail en ligne la performance au défi de la sécurité avec eXo Platform
Créée en 2003, eXo Platform propose un environnement de travail en ligne sécurisé et très fonctionnel. Sa cofondatrice, Veronika Mazour-Mestrallet (99), nous explique l’ambition de son entreprise devant l’hégémonie grandissante de Microsoft 365.
Pourquoi avez-vous créé eXo Platform ?
Depuis quelques années, et la crise COVID a accentué encore le phénomène, les organisations font de plus en plus de place au télétravail. Aujourd’hui, il fait partie du quotidien. Mais la plupart des sociétés ou des administrations se tournent naturellement vers la solution Microsoft 365, qui tend à devenir hégémonique. Or, cette situation pose un certain nombre de problèmes.
Vous voulez parler du Cloud act ?
C’est en effet la première problématique. Cette loi fédérale américaine promulguée en 2018 impose aux acteurs du numérique américains de mettre à disposition des autorités leurs données, même si elles sont stockées à l’étranger pour le compte de tiers, et ce sur simple demande judiciaire. Beaucoup d’organisations y voient une perte de souveraineté menaçante.
“Le digital workplace eXo couvre tous les domaines de travail collaboratif et du télétravail en entreprise, tout en offrant des garanties fortes de sécurité.”
Et par ailleurs, à plus long terme, comment ne pas craindre une domination américaine dans l’espace digital de demain ? Investir dans une technologie non européenne creuserait encore notre dépendance vis-à-vis des États-Unis, alors que nous avons les cartes en main pour faire émerger une industrie du numérique forte et indépendante en Europe.
Dans cette situation, que propose votre plateforme de travail ?
À un niveau fonctionnel, le digital workplace eXo couvre tous les domaines de travail collaboratif et du télétravail en entreprise, tout en offrant des garanties fortes de sécurité. La plateforme propose des outils à destination des communicants : actualités, communautés, gestion de contenu, etc. Bien évidemment, nous fournissons également des outils collaboratifs : espaces, chat, visioconférence, gestion des tâches, co-édition de documents. Les collaborateurs peuvent réagir aux informations et les partager comme ils le souhaitent. La gestion des connaissances est un aspect important de cet outil, qui permet de l’organiser sous forme de documents, de notes, avec un accès facilité pour l’utilisateur, par une recherche unifiée. Enfin, nous avons veillé à donner les moyens d’accroître la productivité et l’engagement des collaborateurs, par une personnalisation, des applications, une gamification, des mécanismes favorisant la reconnaissance.
Quelle est la capacité d’adaptation de cette plateforme par rapport aux spécificités de vos clients ?
C’est un point capital pour nous. Le projet ETVI du ministère des Armées, conduit par Dominique Luzeaux, est très parlant à cet égard. Répondant à un appel d’offres, nous avons su nous adapter avec nos partenaires pour munir le ministère des Armées d’un espace de travail numérique, hébergé dans un cloud privé fabriqué sur mesure, sécurisé pour les besoins du ministère.
De manière générale, si la sécurité est essentielle dans nos projets, digital workplace eXo se distingue aussi par sa capacité d’intégration aux applicatifs métiers, grâce aux nombreuses APIs opensource, qui permettent aux entreprises de maintenir les investissements qu’elless ont déjà fait dans d’autres logiciels. Cette souplesse se reflète aussi dans l’attention que nous portons à l’expérience utilisateur : un environnement de travail doit avant tout avoir une grande facilité d’usage. eXo est vraiment centré sur le collaborateur et c’est un point qui nous distingue vraiment des espaces de travail classiques : nous attachons une grande importance au fait que l’utilisateur puisse se retrouver dans son environnement de travail, ne pas se perdre dans ses applicatifs, et que l’ensemble soit personnalisé autour de lui.
Dominique Luzeaux (84) est directeur de l’Agence du numérique de défense. Il nous explique la mise en place récente d’un espace de travail en ligne pour le ministère des Armées, impliquant la solution eXoPlatform.
Dominique Luzeaux, dans quelles conditions l’Agence du numérique de défense a‑t-elle lancé le projet ETVI (environnement de travail virtuel sur internet) ?
Dès le lendemain de l’annonce du premier confinement, en 2020, j’ai lancé une première consultation pour avoir une solution immédiatement, de manière que les personnels travaillent depuis chez eux. Il fallait être capable de travailler de manière collaborative, être capable de faire de la messagerie, éventuellement des échanges en visioconférence, tout cela sur des contenus non classifiés. Nous avons eu cette solution pendant six mois. À la fin du premier confinement, suite aux retours d’expérience des utilisateurs, j’ai lancé un appel d’offres pour pouvoir échanger avec un niveau de sécurisation le plus proche du « diffusion restreinte », c’est-à-dire le plus haut niveau avant le niveau classifié. Le marché a été attribué, après mise en concurrence, à un groupement solidaire de sociétés françaises CYBERSECANDYOU (mandataire et titulaire de la licence de marque HEXATRUST DISTRIBUTION), CINES, EXO PLATFORM, METSYS et MIND TECHNOLOGIES. La fédération de plusieurs ETI et PME françaises en sous-traitance déclarée (NEURONES, OVHCLOUD, SYNACKTIV, TIXEO) renforce ce dispositif et garantit le respect des exigences de souveraineté nationale.
“C’est la première fois qu’une solution intégrée est homologuée par le ministère des Armées quasiment au niveau des exigences de sécurité « diffusion restreinte ».”
Aujourd’hui, nous avons une solution intégrée, homologuée à un haut niveau de sécurité, hébergée dans un cloud lui-même sécurisé. Sachant que cette solution est en ligne, c’est un excellent niveau de sécurité, et c’est d’ailleurs la première fois qu’une solution intégrée est homologuée par le ministère des Armées quasiment au niveau des exigences de sécurité « diffusion restreinte ».
Pourquoi de telles précautions ?
C’est pour nous un enjeu de souveraineté numérique. Lorsqu’on utilise un outil de travail collaboratif classique, les données sont potentiellement véhiculées dans le monde entier. Mêmes si elles n’étaient pas de niveau classifié, les données échangées dans l’espace de travail en ligne projeté ne devaient pas offrir si peu de garantie quant à leur localisation. Dans l’appel d’offres lancé en juillet 2020, les serveurs devaient être localisés en France avec une obligation de traçabilité des différentes données sur le cloud, de manière à pouvoir s’assurer que les données ne sortent pas du territoire national.
Y avait-il d’autre exigences importantes, en dehors de la sécurité ?
Nous souhaitions une très bonne expérience utilisateur pour tous les outils proposés par la solution intégrée. Par ailleurs, il y avait la question du nombre d’utilisateurs. Nous avons acheté plusieurs milliers de licences. Il fallait donc une disponibilité technique qui permette de faire collaborer une grande quantité d’utilisateurs, ce qui ajoutait une contrainte à l’élaboration de la solution.
En bref
- Entreprise française fondée en 2003 par Benjamin Mestrallet et Veronika Mazour
- Éditeur proposant des solutions de digital workplace pour les entreprises et les administrations
- Siège en France à Paris et un bureau aux États-Unis à San Fransisco
- Environ 100 salariés