ETYO une expertise pluridisciplinaire pour une logistique performante et durable

Dossier : Vie des entreprises - Logistique et supply chain, les infrastructures du numériqueMagazine N°800 Décembre 2024
Par Alexandre STERLIN
Par Etienne PAGE

Avec des exper­tises qui lui per­mettent d’appréhender la Sup­ply Chain via le prisme immo­bi­lier, logis­tique et déve­lop­pe­ment durable, ETYO pro­pose aux entre­prises en quête de per­for­mance un accom­pa­gne­ment à forte valeur ajou­tée. Alexandre Ster­lin, fon­da­teur et diri­geant du groupe ETYO, et étienne Page, direc­teur de la filiale ETYO Logis­tics Solu­tions, nous en disent plus.

Quel est le positionnement du groupe ETYO ?

Alexandre Ster­lin : J’ai fon­dé ETYO il y a douze ans. Aujourd’hui, ETYO est deve­nu un cabi­net de conseil recon­nu sur le mar­ché pour ses 3 exper­tises : immo­bi­lier, pro­cess et déve­lop­pe­ment durable.

À l’origine, ETYO est un AMO, c’est-à-dire un cabi­net d’assistance à maî­trise d’ouvrage, dont le cœur de métier est d’accompagner ses clients maîtres d’ouvrage dans le déve­lop­pe­ment de pro­jets com­plexes dans le sec­teur de l’immobilier. Entre 2012 et 2017, ETYO a ain­si tra­vaillé sur le mon­tage et la réa­li­sa­tion de nom­breux pro­jets d’entrepôts logis­tiques. Dans le cadre de cette acti­vi­té, nous avons pu obser­ver un phé­no­mène d’automatisation des pro­ces­sus internes de ces entrepôts.

À par­tir de 2017, la créa­tion de la filiale ETYO Logis­tics Solu­tions a per­mis au groupe ETYO d’apporter un accom­pa­gne­ment glo­bal à nos clients sur ces enjeux immo­bi­liers et pro­cess. Ils ont ain­si la pos­si­bi­li­té de faire appel à un seul AMO qui maî­trise toute la chaîne de valeur, plu­tôt que de sol­li­ci­ter un conseil pour la par­tie immo­bi­lière et un autre pour la par­tie pro­cess, ce qui peut com­plexi­fier la ges­tion de pro­jets avec un risque de mau­vaise inté­gra­tion des contraintes res­pec­tives, mais aus­si géné­rer du retard sur les plan­nings et des surcoûts.

« La création de la filiale ETYO Logistics Solutions a permis au groupe ETYO d’apporter un accompagnement global à nos clients sur ces enjeux immobiliers et process. »

Sur un plan plus opé­ra­tion­nel, pour mener ces pro­jets, nous met­tons à la dis­po­si­tion de nos clients, un direc­teur de pro­jet unique et une équipe plu­ri­dis­ci­pli­naire qui couvre toute la chaîne de valeur du pro­jet, aus­si bien sur le plan immo­bi­lier qu’en termes d’automatisation des processus.

En 2020, avec la créa­tion d’ETYO Green Insight, nous y avons ajou­té l’expertise en déve­lop­pe­ment durable, deve­nue incon­tour­nable sur l’ensemble de nos projets.

Aujourd’hui, ETYO emploie près de 100 per­sonnes et a plus de 300 clients. En 2024, nous réa­li­sons un chiffre d’affaires de 15 mil­lions d’euros. Mal­gré les dif­fi­cul­tés du sec­teur de l’immobilier, le groupe ETYO connaît depuis plu­sieurs années une très forte crois­sance. En moyenne, via nos 3 enti­tés, nous gérons près de 350 pro­jets par an.

Revenons plus particulièrement sur le cœur de métier d’ETYO Logistics Solutions. Quels sont les maillons de la chaîne de valeur que vous couvrez ?

étienne Page : Nous inter­ve­nons essen­tiel­le­ment sur de grands pro­jets de construc­tion ou réno­va­tion d’usines et d’entrepôts logis­tiques. En amont, nous par­tons géné­ra­le­ment d’une étape de réflexion col­lec­tive qui se tra­duit par l’élaboration d’un sché­ma direc­teur logis­tique, qui doit être régu­liè­re­ment mis à jour. Dans cette démarche, il s’agit d’optimiser le posi­tion­ne­ment de l’entrepôt afin de mini­mi­ser les coûts de trans­port, de déter­mi­ner la meilleure confi­gu­ra­tion pour atteindre le niveau de ser­vice atten­du, notam­ment en termes de délais d’approvisionnement, d’anticipation et de ges­tion des rup­tures de stock…

À par­tir de là, nous inter­ve­nons éga­le­ment sur l’étude de fai­sa­bi­li­té qui vise à opti­mi­ser le fonc­tion­ne­ment logis­tique et la per­for­mance glo­bale d’un site avec un focus sur la den­si­té du sto­ckage et l’efficacité des opé­ra­tions. Au-delà de l’optimisation de ces deux leviers de per­for­mance, nous tra­vaillons sur l’ergonomie des postes de tra­vail et la réduc­tion de la péni­bi­li­té, des enjeux clés alors que le sec­teur peine à recru­ter. Il s’agit aus­si de prendre en compte la dimen­sion envi­ron­ne­men­tale, en opti­mi­sant notam­ment la consom­ma­tion éner­gé­tique. L’objectif est d’avoir un pro­jet qui soit ver­tueux pour l’ensemble des par­ties pre­nantes : l’entreprise, les opé­ra­teurs et les équipes, mais éga­le­ment les rive­rains et l’environnement.

Il s’agit ensuite de lan­cer les appels d’offres per­met­tant d’identifier les édi­teurs infor­ma­tiques, les inté­gra­teurs d’automatisation… Nous accom­pa­gnons enfin nos clients dans la contrac­tua­li­sa­tion tech­nique puis la réa­li­sa­tion des études détaillées du pro­jet, avant d’en assu­rer le pilo­tage en tant qu’assistant à maî­trise d’ouvrage.

Quel est le profil de vos équipes ?

E.P : Au sein de l’entité ETYO Logis­tics Solu­tions, nous avons une quin­zaine de consul­tants. Ils ont tous un pro­fil d’ingénieurs. Ils sont spé­cia­li­sés en indus­trie ou en logis­tique, mais ont géné­ra­le­ment une exper­tise spé­ci­fique com­plé­men­taire en infor­ma­tique, en main­te­nance, en finance, en ges­tion du changement…

La double cas­quette de nos ingé­nieurs et la syner­gie entre nos filiales nous per­mettent de cou­vrir toutes les facettes de ces pro­jets qui, sur le plan tech­no­lo­gique, se démarquent par la mul­ti­pli­ci­té et la com­plexi­té de leurs inter­faces… Grâce à la plu­ri­dis­ci­pli­na­ri­té de nos équipes, nous sommes en mesure de sécu­ri­ser cha­cun de ces volets et d’interagir avec les dif­fé­rentes par­ties pre­nantes afin de coor­don­ner au mieux toutes les étapes du projet.

Aujourd’hui, autour de quels enjeux et problématiques vos clients vous sollicitent-ils ?

A.S : Nos clients recherchent avant tout un par­te­naire expert et de confiance pour déve­lop­per leurs pro­jets com­plexes dans un contexte mar­qué par une pénu­rie de main‑d’œuvre, une raré­fac­tion du fon­cier, une régle­men­ta­tion de plus en plus stricte et une mécon­nais­sance de ces pro­jets de la part des élus, des acteurs ter­ri­to­riaux et des associations.

Notre inter­ven­tion vise à sécu­ri­ser la fai­sa­bi­li­té et la confor­mi­té de leur pro­jet, sa réa­li­sa­tion aus­si bien sur le plan immo­bi­lier que pro­cess, mais aus­si la bonne prise en compte des enjeux liés au déve­lop­pe­ment durable.

E.P : Concrè­te­ment, nous les aidons à adres­ser 4 enjeux majeurs. Sur un plan stra­té­gique d’abord, nous accom­pa­gnons la réin­dus­tria­li­sa­tion et la relo­ca­li­sa­tion des chaînes de valeur afin de réduire leur expo­si­tion aux ten­sions et crises inter­na­tio­nales. Sur un plan humain, nous assis­tons nos clients pour gagner en attrac­ti­vi­té dans un contexte où les métiers de la logis­tique souffrent encore d’une image péjo­ra­tive. D’autre part, sur le plan opé­ra­tion­nel, les entre­prises font face à de très fortes pres­sions pour s’aligner sur la pro­po­si­tion de valeur des géants du e‑commerce, aus­si bien en termes de réduc­tion des coûts que des délais de livrai­son. Nous tra­vaillons avec elles en ce sens. Enfin, sur le plan envi­ron­ne­men­tal, nous inté­grons les contraintes éco­lo­giques, notam­ment en termes d’artificialisation des sols avec la loi ZAN qui réduit consi­dé­ra­ble­ment le fon­cier dis­po­nible pour cette typo­lo­gie de projets.

Pouvez-vous nous partager des cas d’usage et des projets menés par ETYO ?

E.P : Nous accom­pa­gnons depuis de nom­breuses années Auto­dis­tri­bu­tion, un acteur impor­tant du mar­ché des pièces déta­chées auto­mo­biles. C’est un uni­vers com­plexe carac­té­ri­sé par un réfé­ren­tiel très large et des contraintes très fortes en termes de rapi­di­té de livrai­son, afin de réduire la durée d’immobilisation des véhi­cules à répa­rer. Nous avons notam­ment tra­vaillé sur l’optimisation de leur site logis­tique et, depuis, nous nous ins­cri­vons dans une démarche d’amélioration conti­nue pour conti­nuer à opti­mi­ser les opérations.

Nous tra­vaillons aus­si avec la Biblio­thèque natio­nale de France, dont les flux logis­tiques sont par­ti­cu­liè­re­ment aty­piques par rap­port à des acteurs pri­vés. La den­si­fi­ca­tion de ces archives est un enjeu ren­du pos­sible par la robo­ti­sa­tion. Mais pour conser­ver ces col­lec­tions très fra­giles et sen­sibles, il s’agit aus­si de mettre en place un envi­ron­ne­ment sécu­ri­sé et pro­té­gé, sous hypoxie pour mini­mi­ser le risque de départ de feu. Face à ces spé­ci­fi­ci­tés, nous avons ima­gi­né un sys­tème logis­tique sur mesure des­ti­né au futur pôle de conser­va­tion situé à Amiens, qui va rece­voir les col­lec­tions la BnF sur les pro­chaines décennies.

A.S : Enfin, on peut éga­le­ment citer un autre pro­jet emblé­ma­tique pour FedEx à Rois­sy Charles de Gaulle qui pré­voyait le mon­tage et la réa­li­sa­tion d’un bâti­ment doté de trieurs haute fré­quence pour le cour­rier. C’est un pro­jet par­ti­cu­liè­re­ment com­plexe aus­si bien sur la dimen­sion immo­bi­lière qu’intégration des process.

Dans le cadre de vos interventions, comment intégrez-vous la dimension développement durable et RSE ?

A.S : Nos pro­jets intègrent tou­jours une très forte dimen­sion socié­tale qui se tra­duit par une prise en compte de l’Humain au tra­vers du prisme de l’amélioration des condi­tions de tra­vail des opé­ra­teurs. L’automatisation, qui per­met de déchar­ger les opé­ra­teurs de cer­taines tâches pénibles, comme le port de charges lourdes, sou­lève, par ailleurs, la ques­tion de la recon­ver­sion des opé­ra­teurs et de leur mon­tée en com­pé­tences, mais aus­si la valo­ri­sa­tion des métiers de la Sup­ply Chain et de la logistique.

Sur le plan éco­lo­gique, il s’agit d’optimiser, dès les phases de réflexion et de concep­tion, les entre­pôts pour réduire l’artificialisation des sols et, in fine, l’empreinte envi­ron­ne­men­tale des pro­jets. De plus en plus, dans le cadre du sché­ma direc­teur et de la stra­té­gie logis­tique, nous tra­vaillons avec les entre­prises sur l’optimisation des opé­ra­tions, notam­ment au niveau du trans­port, afin de réduire les émis­sions de carbone.

Et pour conclure, comment vous projetez-vous sur le marché ?

A.S : Mal­gré un contexte éco­no­mique dif­fi­cile, les pers­pec­tives pour ETYO res­tent par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­santes. Nos trois exper­tises com­plé­men­taires et à forte valeur ajou­tée nous per­mettent, en effet, d’avoir un posi­tion­ne­ment for­te­ment dif­fé­ren­ciant sur le mar­ché du conseil.

E.P : Plus par­ti­cu­liè­re­ment, dans le monde de la logis­tique, nous avons iden­ti­fié deux axes de déve­lop­pe­ment. Tout d’abord, le sec­teur de la san­té, où des inves­tis­se­ments sup­plé­men­taires sont réa­li­sés pour opti­mi­ser les flux, gagner en effi­ca­ci­té et en per­for­mance, ren­for­cer la sou­ve­rai­ne­té. Ensuite, le sec­teur de la grande dis­tri­bu­tion, qui offre de nom­breuses oppor­tu­ni­tés. ETYO a, d’ores et déjà, de très belles réfé­rences dans ce sec­teur, dont Leclerc, Inter­mar­ché… Aujourd’hui, ces acteurs ont de très fortes contraintes, mais éga­le­ment d’importantes capa­ci­tés d’investissement, alors qu’ils accé­lèrent l’automatisation de leurs pla­te­formes logistiques.

Puisque nous sommes posi­tion­nés sur un sec­teur qui génère un volume tou­jours plus impor­tant de don­nées, nous nous inté­res­sons aus­si for­te­ment à la Data Science et à l’IA au ser­vice de l’optimisation des pro­cess, des flux et des opé­ra­tions. Enfin, nous sou­hai­tons aus­si nous posi­tion­ner davan­tage sur le seg­ment de la logis­tique urbaine, qui sou­lève de nom­breux enjeux aux croi­se­ments de nos exper­tises, en termes d’adaptation des villes, d’optimisation et de mas­si­fi­ca­tion des flux et de réduc­tion de l’empreinte car­bone.

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