Après les JO de Paris 2024 : l’European Girls’ Mathematical Olympiad de Bordeaux 2026
La France accueille en avril 2026 l’European Girls’ Mathematical Olympiad, une compétition internationale exclusivement féminine, qui encourage nombre de jeunes filles à se lancer et persévérer dans les mathématiques de haut niveau. L’AX et l’X soutiennent cette initiative qui répond à l’ambition scientifique et sociétale de notre pays. Les parrainages sont attendus nombreux par ailleurs !
Peut-être connaissez-vous l’International Mathematical Olympiad (IMO) : c’est depuis 1959 la plus prestigieuse compétition mathématique pour les lycéens (parfois collégiens) au monde.
Qu’est-ce que l’EGMO ?
Aujourd’hui, chaque IMO réunit plus de 600 participants d’environ 110 pays, mais encore très peu de filles – de 10 à 15 % selon les années. En 2012, 19 pays ont créé une compétition qui leur serait dédiée, sur le modèle de l’IMO (format des épreuves, organisation de la semaine) : l’European Girls’ Mathematical Olympiad (EGMO). L’expérience a prospéré : d’année en année, l’EGMO est devenue une des principales olympiades internationales de mathématiques, et la plus grande qui soit 100 % féminine.
Pour environ 220 participantes de plus de 50 pays, c’est une semaine de rencontres, de découvertes, de passion, où il est autant question de performance que de partage, de compétition que d’amitié, des réussites d’aujourd’hui que des rêves d’avenir, comme en témoigne Hannah Faucheu (X24), qui y a participé en 2021 et en 2022 : « L’EGMO est une expérience incroyable. À travers cette compétition, j’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses femmes scientifiques ambitieuses et inspirantes. Cela m’a construite, me poussant à poursuivre des études scientifiques avec confiance. » Se qualifier pour une telle compétition est, pour beaucoup, déjà un accomplissement en soi, un objectif motivant pendant des années de préparation intensive.
En France, c’est l’association Animath qui pilote la préparation olympique française de mathématiques (POFM), accueillant chaque année environ 200 jeunes, dont certains représenteront un jour le pays à l’IMO, l’EGMO ou d’autres compétitions. Animath coordonne en outre une dizaine d’actions en France et en Afrique francophone, dont deux dédiées aux filles : les Journées « filles, maths et informatique, une équation lumineuse » (avec l’École polytechnique) et les Rendez-vous des jeunes mathématiciennes et informaticiennes.
Comment en arrive-t-on à Bordeaux 2026 ?
Aline : « J’ai eu la chance de participer à l’EGMO 2017, dont j’ai gardé une médaille et surtout d’impérissables souvenirs : la ville-hôte, Zürich, m’a tellement plu que j’y suis retournée en 4A. Devenue bénévole à la POFM en fin de terminale, j’ai découvert le rôle de leader lors de l’EGMO (virtuel) 2021 puis celui de 2023 (Slovénie). Cette même année, en fin de 4A justement, avec le goût pour les projets un peu fous que m’a donné l’X, j’ai saisi au vol une idée : et si la France (donc nous, Animath) organisait une prochaine EGMO ? »
Rémi : « Comme Aline, je suis bénévole pour la POFM depuis fin 2017. Je m’y suis découvert une passion pour l’organisation d’événements toujours plus ambitieux : coordonner les bénévoles pendant l’année, contacter divers centres de stage, organiser l’Olympiade francophone 2025, etc. L’accueil de l’EGMO en 2026 sera pour moi l’aboutissement de toutes ces expériences, et je suis ravi et fier que nous ayons enfin trouvé la motivation et les ressources bénévoles pour nous lancer ! »
Depuis maintenant un an donc, les contours se précisent : la date (du 9 au 15 avril 2026), le lieu (Bordeaux), des soutiens (université de Bordeaux, CNRS-maths), le logo, le programme. Clôturant l’EGMO 2024 en Géorgie, un vote du jury nous a officiellement attribué l’organisation de l’édition 2026 : à nous maintenant de nous montrer à la hauteur de leurs espoirs !
Une ambition inédite
À l’instar de ses homologues étrangers, la POFM s’implique dans les jurys et comités organisateurs de nombreuses compétitions internationales, en plus d’y concourir. Nous avons lancé en 2020 l’Olympiade francophone de mathématiques, devenue une compétition annuelle (à distance). Animath a par ailleurs organisé (en présentiel) l’International Tournament of Young Mathematicians (ITYM) 2019, puis créé l’European Tournament of Enthusiastic Apprentice Mathematicians (ETEAM) cette année. Pourtant, la France n’a accueilli qu’une seule olympiade internationale sur son sol : l’IMO 1983 (32 pays, 196 compétiteurs, logés au lycée Louis-le-Grand !). L’European Girls’ Mathematical Olympiad 2026 sera donc la plus grande olympiade internationale de mathématiques jamais organisée dans notre pays, qui détient plusieurs médailles Fields, a donné de grands noms à l’histoire des sciences et rayonne par la qualité de sa recherche et ses écoles.
Motiver les filles !
L’EGMO n’est pas qu’une expérience pour ses participantes directes, c’est une motivation pour des centaines de jeunes filles à se lancer et persévérer dans les mathématiques de haut niveau, comme Elsa Lubek (X22, participante à l’EGMO en 2020) : « Lorsque j’ai commencé les mathématiques olympiques, l’EGMO a fortement contribué à me motiver pour suivre sérieusement la préparation olympique, même si j’aimais déjà faire des maths par simple plaisir. Je pense que ma participation et ma médaille m’ont mise en confiance pour la suite de mes études. »
Les pays participants travaillent à la féminisation de leurs préparations olympiques et s’attaquent à la sous-représentation des femmes dans les activités scientifiques, dès le collège. Si la prise de conscience n’est plus à faire en France, la réforme du lycée accentue un décalage : en 2020, 44 % des filles en terminale y préparaient un « bac scientifique » (12 heures de sciences et 5,5 de mathématiques par semaine) ; elles sont 17 % en 2022. Chez les garçons, le taux passe de 63 % à 41 %. Alors que les défis d’aujourd’hui font appel à toujours plus d’ingénieurs et chercheurs pour créer le monde de demain, l’enjeu de l’attractivité des domaines scientifiques pour les jeunes femmes n’a jamais été autant d’actualité.
Parrainez, parrainez, il en restera toujours quelque chose !
En avril 2026, l’European Girls’ Mathematical Olympiad accueillera autour de 500 personnes, gratuitement pour la plupart. Le budget, équivalent à plusieurs années de fonctionnement standard d’Animath toutes actions incluses, reposera essentiellement sur la générosité de sponsors et mécènes.
Parrainer l’EGMO est une occasion unique de mettre en avant pour les dix-huit mois qui viennent, auprès d’un public international, un véritable engagement, une vision des mathématiques comme langage universel et espace d’épanouissement pour tous. C’est un moyen concret d’affirmer la légitimité des jeunes femmes dans les sciences, de récompenser l’effort et l’excellence, de promouvoir la curiosité intellectuelle. Ces valeurs se retrouvent dans l’esprit de l’École polytechnique et c’est un honneur (et une fierté) pour nous d’avoir le soutien de l’AX et du Pôle égalité des chances de l’X dans ce projet.
Comme le dit Elsa : « Notre nation entretient un lien privilégié avec les mathématiques pures, mais le milieu reste malheureusement très genré. Ce sera vraiment un honneur et un beau symbole pour la France d’accueillir l’EGMO 2026. »
Références
- www.imo-official.org
- www.egmo.org
- www.animath.fr
- www.maths-olympiques.fr
- Article de Mélanie Guenais, Université Paris-Saclay, paru dans The Conversation : https://theconversation.com/comment-la-reforme-du-lycee-eloigne-les-filles-des-maths-et-des-sciences-224773
- Pour en savoir davantage sur notre offre de parrainage, vous pouvez consulter le livret ci-contre : https://www.animath.fr/egmo-2026/