Expertise & assurance : des spécialistes des risques industriels et commerciaux à la pointe des enjeux de demain
Dérèglement climatique, transition environnementale et énergétique, relocalisation des industries stratégiques, réindustrialisation du pays, émergence de nouvelles technologies… sont autant de sujets qui redessinent l’industrie et la gestion des risques avec de nouveaux périls qui émergent et d’autres qui s’intensifient et deviennent plus fréquents. Face à ces évolutions, les assurances et leurs experts doivent repenser leur approche de la gestion et de la prévention des risques.
Dominique Brossais, directeur général de Naudet, décrypte pour nous la situation et revient sur le positionnement de son entreprise.
Acteur leader de la gestion des risques industriels et commerciaux depuis plus de 30 ans, votre entreprise a été aux premières loges pour apprécier les évolutions de ce secteur. Qu’avez-vous pu observer ?
Nous faisons face à une succession de bouleversements qui a modifié la typologie des sinistres et son économie. Au cours des 15 à 20 dernières années, nous avons d’abord observé une plus grande complexité des sinistres, notamment sur le plan technique, qui a guidé nos choix vers des recrutements d’ingénieurs issus de grandes écoles de plus en plus pointus. En parallèle, les pertes financières induites par ces sinistres se sont accrues, ce qui nous a conduit à constituer un important pôle financier.
Précédemment, un tiers des enjeux relatifs à un sinistre majeur était d’ordre financier et les deux tiers restant concernaient les biens matériels. Aujourd’hui, nous observons l’inverse : les dommages matériels représentent un tiers des enjeux alors que les préjudices financiers représentent dorénavant les deux tiers d’un sinistre majeur. Cette évolution notable s’explique entre autres par le phénomène de mondialisation qui a entraîné une baisse du nombre de sites de production et une plus grande susceptibilité aux interdépendances. Ainsi quand une usine est à l’arrêt, les conséquences sont immédiatement plus importantes avec des répercussions en chaîne souvent mondiales.
« Les dommages matériels représentent un tiers des enjeux alors que les préjudices financiers représentent dorénavant les deux tiers d’un sinistre majeur. »
Le même phénomène s’observe pour les rappels de produits, les volumes impactés sont devenus très conséquents. En effet, si une plateforme unique fournit et équipe l’ensemble d’un secteur d’activité (automobile, aéronautique…), ce sont des milliers, voire des millions de produits, qui peuvent être rappelés. Cette recherche d’efficacité et d’optimisation sur le plan économique impacte fortement les assureurs qui doivent pouvoir prendre en considération l’évolution de ces risques.
En parallèle, nous observons une aggravation des phénomènes climatiques, et sommes à l’aube d’importantes évolutions imposées aux industriels pour préserver durablement l’environnement et la santé. Dans le domaine de la santé, certains effets secondaires de la chimie deviennent mieux connus et remettent en cause des filières entières, telles que les PFAS, « polluants éternels » aux effets critiques pour la santé qui sont déjà sources de réclamations collectives de la part de victimes (class actions). Dans le domaine de l’environnement, les transitions écologiques et énergétiques en cours font émerger de nouvelles technologies et par conséquent de nouveaux risques.
Les assureurs et les experts doivent appréhender le développement et l’utilisation de nouvelles technologies, comme l’hydrogène comme nouveau vecteur d’énergie, ou l’usage de plus en plus généralisé des batteries. à cela s’ajoute une volonté de réindustrialisation et de relocalisation des industries stratégiques en France qui induit également une prise en compte et une anticipation des risques industriels. Ces évolutions impactent le secteur de l’assurance et ses acteurs et nécessitent d’adapter la manière d’appréhender demain les risques commerciaux et industriels.
Quels sont votre positionnement et vos principales expertises ?
Nous sommes une société de service indépendante, au capital français, opérant sur un marché de niche. Nous sommes sollicités par les assureurs pour des sinistres complexes et à forts enjeux que nous appréhendons au travers d’une approche sur-mesure. Chaque année, nous intervenons en moyenne sur 2 000 sinistres et traitons plus de 4 milliards d’Euros d’enjeux financiers.
Leader dans ce domaine, nous privilégions la discrétion et la confidentialité.
Ces sinistres requièrent une expertise pointue et des compétences avérées. D’un point de vue opérationnel, nous sommes organisés en branches d’activité et couvrons ainsi les principaux savoir-faire de l’industrie française : industrie ; agroalimentaire et agriculture ; énergie ; nucléaire ; électricité ; aviation ; ferroviaire ; défense et aérospatial ; finance et fraudes ; marine ; bâtiment ; génie civil ; cyber ; recherche de causes ; imagerie satellite ; rappels de produits.
Très réactifs, nous avons la capacité à mobiliser, dans des délais très courts, une équipe d’experts composée des meilleurs spécialistes ingénieurs ou financiers, multilingues et pluridisciplinaires, afin d’accompagner les assureurs de l’industrie française quelle que soit la localisation du sinistre.
D’ailleurs, quelques mots sur votre empreinte géographique.
Naudet travaille tous les ans dans une centaine de pays, principalement en Europe, en Afrique, en Asie, et Amérique Nord et Sud. Nous nous appuyons si nécessaire sur un réseau de partenaires qui complète au travers de ses implantations notre couverture géographique.
Lire aussi : Cabinet Naudet : expertise, compétence et internationalisation
Qu’en est-il de votre activité Forensics ?
Au cœur de l’ADN de Naudet, on retrouve avant tout un savoir-faire technique et financier reconnu de tous, ce qui nous distingue de l’expertise anglosaxonne qui va rechercher les compétences techniques chez des forensics. Nous sommes une équipe d’une centaine de personnes, principalement ingénieurs et financiers, effectif qui nous permet de garantir à nos clients une très grande réactivité et surtout une totale maîtrise du processus d’expertise. Nous disposons en propre d’un laboratoire de métallurgie, d’un bureau de calcul intégré disposant de la meilleure suite logicielle, d’outils de simulation, d’acquisition et de traitement de l’image (scanner 3D). Nos compétences, notre capital humain et nos outils représentent notre plus grande valeur ajoutée et notre principal vecteur de différenciation.
Au cours des dernières années, nous avons tous pu voir que le dérèglement climatique impacte la question de la gestion des risques. Comment appréhendez-vous ce sujet ? Pouvez-vous nous donner des exemples ?
Le dérèglement climatique est une source supplémentaire de sinistre. Nous observons, en effet, une amplification et une intensification de phénomènes climatiques, et qui touchent des zones géographiques qui jusque-là étaient épargnées. C’est notamment le cas des mini-tornades ou des épisodes de grêles qui sont particulièrement destructeurs pour les bâtiments et les infrastructures. Très connus et répandus aux États-Unis, ces phénomènes se produisent dorénavant aussi en Europe. Ainsi, l’épisode de grêle de l’été 2022 s’était traduit par un couloir de grêle de 1 km de large et 10 km de long, qui a lourdement endommagé tous les bâtiments sur son passage. Il est prédit que de tels événements climatiques extrêmes se reproduiront plus fréquemment dans le contexte de changement climatique. Dans ces situations, nous faisons preuve d’une très grande réactivité pour mobiliser nos équipes afin d’évaluer les dommages et validons les réparations pour minimiser l’ampleur des pertes financières.
Face à ces évolutions de votre secteur d’activité, quelles pistes explorez-vous ?
Nous recrutons des ingénieurs spécialisés pour répondre à ces nouveaux risques. Il y a deux ans, nous avons renforcé notre positionnement dans le secteur de l’aviation et de l’aéronautique avec le rachat d’un cabinet spécialisé.
Actuellement, nous structurons un département agriculture et agroalimentaire avec un positionnement international, ce qui n’existe pas actuellement.
Au sein de vos équipes d’experts, on retrouve des ingénieurs. Quels sont les profils que vous recherchez pour renforcer vos équipes ?
Chaque année, nous recrutons en moyenne 2 à 3 ingénieurs techniques ou financiers issus de l’industrie. Nous recherchons des personnes qui ont une vision globale des enjeux, une compréhension fine des implications financières qui en résultent dans des relations multipartites (réassureurs, assureurs, courtiers, industriels, financiers, Dreal…). De plus, nous attachons une importance toute particulière aux aptitudes à évoluer en équipe et en interaction avec tous les acteurs de l’assurance. Si vous vous reconnaissez dans ce profil, n’hésitez pas à nous contacter (contact@naudet.fr).