Faire et refaire. Essais
En décembre 2018, La Jaune et la Rouge publiait un In memoriam de Paul Andreu, grand architecte mais aussi romancier et peintre. Le livre Faire et refaire comprend une quarantaine de ses textes, de 1980 à 2018. La richesse de leurs idées novatrices interdit de les résumer. Plusieurs commentent ses « trente-cinq années aéroports » (à Roissy et pour de nombreux autres sites dans le monde) puis ses travaux en Chine (tels que l’Opéra de Pékin). L’architecture, le métier d’architecte, le « désir d’architecture » sont les thèmes centraux. Membre de l’Académie des beaux-arts (exceptionnel pour un X !), Paul Andreu affirme que « les théories suivent la pratique et ne la précèdent pas » et prône la recherche de l’improbable, en particulier par le dessin. Pour lui, faire et refaire doit ménager les évolutions et éviter les répétitions. Sa vaste culture scientifique, littéraire et artistique transparaît avec discrétion mais profondeur. En préface, son ami astrophysicien trouve relativistes ses constructions, leurs espaces étant liés à la vitesse. Partant d’un éloge de la lenteur par Kundera, Paul Andreu observe que la faible valeur économique du temps nécessite des « effets tunnel », comme en physique des particules. Pour lui, l’architecture est une création artistique, « une chose mentale », ce que disait très exactement Léonard de Vinci de la peinture. Enfin, retraçant son cursus, il évoque d’abord Lao Tseu et alors on se rappelle que « le but c’est le chemin ». Ce livre nous permet d’en retrouver les jalons et les enseignements.