Trains Régionaux opérés par Transdev en Bavière.

Ferroviaire : comment trouver la bonne voix ?

Dossier : Dossier FFEMagazine N°699 Novembre 2014
Par Francis GRASS (69)

Quel est le cœur de métier de Transdev ?

Trans­dev un des lea­ders mon­diaux de trans­ports publics, com­bi­nant l’ensemble des modes (train, métro, tram­way, bus, auto­car, fer­ries, vélo, marche à pied), pour le compte des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, ain­si que des trans­ports à la demande.

Notre spé­cia­li­té est de gérer l’intermodalité, puisque les pas­sa­gers uti­lisent au moins deux modes dif­fé­rents pour se dépla­cer. Ain­si nous gérons aus­si des par­kings d’échange et des sys­tèmes d’autopartage.

Quelles innovations avez-vous mis récemment en place pour répondre aux mieux à leurs attentes ?

Pour faci­li­ter les dépla­ce­ments, il faut que les col­lec­ti­vi­tés offrent une bonne arti­cu­la­tion des réseaux et une infor­ma­tion inter­mo­dale de qua­li­té et en temps réel. Ce pré­re­quis posé, Trans­dev, avec sa filiale City­way, capi­ta­lise sur les nou­velles tech­no­lo­gies pour pro­po­ser une mobi­li­té inven­tive, marque de son suc­cès en France et à l’étranger : sys­tèmes d’information de pointe, acces­sibles sur inter­net, smart­phones et tablettes pour opti­mi­ser les tra­jets, à titre d’exemple, le sys­tème « Opti­mod », en déve­lop­pe­ment à Lyon, qui intègre pour la 1ère fois des don­nées prédictives.

L’innovation est-elle suffisante, dans votre métier, pour assurer le développement de l’activité ?

L’innovation est bien sûr indis­pen­sable au déve­lop­pe­ment de toute acti­vi­té. Mais, la piste impor­tante de déve­lop­pe­ment est le ferroviaire.

Aujourd’hui, un grand nombre de pays ont ouvert l’exploitation de leur réseau à la concur­rence, mais pas encore la France. C’est ain­si que nous opé­rons des trains régio­naux en Alle­magne depuis près plus de 15 ans, mais aus­si aux Pays-Bas, US, Suède et Nouvelle-Zélande.

Pour faciliter les déplacements, il faut que les collectivités offrent une bonne articulation des réseaux et une information intermodale de qualité et en temps réel.

La récente loi fer­ro­viaire apporte un grand pro­grès avec un ges­tion­naire d’infrastructure inté­gré. Mais si cette loi n’a pas fran­chi le pas de l’ouverture, elle pré­voit néan­moins de créer un cadre social har­mo­ni­sé entre l’opérateur his­to­rique et toutes les autres entre­prises fer­ro­viaires. La négo­cia­tion entre l’UTP et les syn­di­cats a com­men­cé, et la créa­tion d’une conven­tion col­lec­tive est un enjeu majeur, per­met­tant l’ouverture du fer­ro­viaire sans pro­blèmes sociaux.

Quels sont selon vous les enjeux de l’ouverture du rail ?

Le fer­ro­viaire est un enjeu natio­nal. Si on ne le reforme pas, il per­dra en com­pé­ti­ti­vi­té au pro­fit d’autres modes de trans­port (camions, cars, voi­tures), et ce avec tous les impacts éco­no­miques, sociaux ou envi­ron­ne­men­taux que cela suppose.

En effet, dans le cadre des trans­ports régio­naux, les col­lec­ti­vi­tés, de plus en plus en dif­fi­cul­tés finan­cières, ont besoin de réduire les coûts d’exploitation de leurs réseaux, sans rien perdre en qua­li­té de services.

Voi­là pour­quoi, nous sommes convain­cus que l’ouverture à la concur­rence per­met­trait aux régions de réduire leurs charges et per­mettre ain­si de main­te­nir les ser­vices fer­ro­viaires, tout en étant capables de les développer.

Trains Régio­naux opé­rés par Trans­dev en Bavière.

Avez-vous un exemple concret ?

En Alle­magne, les charges des Län­der ont bais­sé sur 10 ans de 3%, quand elles ont aug­men­té de 20% en France ! Nous y sommes le pre­mier opé­ra­teur pri­vé, l’ouverture par les Län­der des trains régio­naux à la concur­rence a per­mis de déve­lop­per le nombre de pas­sa­gers grâce à l’augmentation de la qua­li­té de ser­vices, et dans le même temps, d’augmenter l’offre fer­ro­viaire, grâce au réin­ves­tis­se­ment des éco­no­mies réalisées.

(…) si cette loi n’a pas franchi le pas de l’ouverture, elle prévoit néanmoins de créer un cadre social harmonisé entre l’opérateur historique et toutes les autres entreprises ferroviaires.

La socié­té natio­nale elle-même, la Deutsche Bahn, consi­dère que cette ouver­ture l’a fait pro­gres­ser. Sa part de mar­ché a bais­sé, mais elle fait plus de trains.km qu’avant l’ouverture.

Ain­si, l’ensemble des acteurs est par­ve­nu à créer un cercle ver­tueux dont les béné­fi­ciaires prin­ci­paux sont le pas­sa­ger et le contri­buable, sans par­ler de la créa­tion d’emplois.

Voi­là pour­quoi, il faut don­ner en France toute sa chance au fer­ro­viaire, avec un nou­veau modèle, ouvert à de nou­veaux opé­ra­teurs, comme Trans­dev, qui a, depuis de longues années, des rela­tions par­te­na­riales avec les col­lec­ti­vi­tés locales en France.

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