Flamanville 3, un chantier majeur pour préparer l’avenir
La construction, engagée en 2007, d’un premier réacteur français de troisième génération, l’EPR de Flamanville 3, est cruciale dans ses enjeux industriels : préparer l’avenir, être prêt le moment venu pour pouvoir renouveler les centrales nucléaires en exploitation en France, et conforter le développement international du Groupe EDF.
Depuis le 3 décembre 2007, avec le coulage du premier béton du réacteur EPR de Flamanville 3, le Cotentin est le théâtre d’un chantier d’une ampleur exceptionnelle en France. Plus de 1 500 personnes s’activent quotidiennement sur le site de Flamanville dans la Manche, pour donner forme à ce futur réacteur nucléaire de troisième génération.
REPÈRES
EDF exploite 58 réacteurs nucléaires depuis plus de vingt-cinq ans. Elle a conçu et réalise un réacteur EPR de nouvelle génération avec Flamanville 3.
Un site en bord de mer
Le chantier bat son plein aujourd’hui avec les radiers des principaux bâtiments qui sont terminés et les premiers murs qui commencent à être construits au rythme des trois centrales à béton qui tournent à plein régime sur le site.
Intégrer la compétence des constructeurs et l’expérience des exploitants
Au total, ce sont plus de 400 000 m³ de béton qui seront nécessaires pour construire ce réacteur évolutionnaire dont les performances techniques et environnementales sont encore supérieures à ses prédécesseurs actuellement en exploitation dans le monde, les réacteurs à eau pressurisée ou REP (PWR pour les Anglo-Saxons).
EDF, architecte ensemblier pour la réalisation de l’ouvrage, a choisi ce site normand pour des raisons techniques : c’est un site en bord de mer qui rend plus aisée la réalisation d’un premier exemplaire de réacteur nucléaire et son implantation sur des terrains dont EDF est déjà propriétaire en simplifie les autorisations administratives. De plus, la région s’est montrée très positivement intéressée pour accueillir ce chantier et accompagner sa réussite sur le territoire.
Des enjeux cruciaux
La sécurité d’approvisionnement du pays, en intégrant les contraintes dues au changement climatique et la nécessité de produire de l’électricité sans émission de CO2, conduit à préparer dès aujourd’hui la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Par ailleurs, la réalisation d’une centrale nucléaire est un projet de longue haleine puisque près de cinq ans sont nécessaires à sa construction proprement dite, sans oublier environ trois ans de procédures de concertation et de demandes d’autorisations administratives.
Le réacteur EPR, de conception franco-allemande, a été conçu dans les années 1990 sur la base de plus de 1 300 années réacteurs de retour d’expérience entre les filières françaises à eau pressurisée (les 58 réacteurs du parc nucléaire EDF en France) et en particulier le dernier palier mis en service, les réacteurs dits N4, et la filière allemande avec le Konvoi.
L’objectif de ce projet de réacteur de troisième génération était de concevoir un réacteur qui, en intégrant toute la connaissance des constructeurs et exploitants français et allemands, offrirait les meilleures performances en matière de compétitivité, de sûreté et réduirait au minimum son impact sur l’environnement.
Une phase de concertation
Flamanville 3 a fait l’objet, entre octobre 2005 et février 2006, d’un débat public conformément à la réglementation en matière de démocratie de proximité et d’aménagement du territoire (loi Barnier de 1995 et loi Démocratie de proximité de 2002).
Les emplois du » Grand chantier »
Plus de 2 500 emplois sur le chantier, 300 emplois pérennes ensuite pour son exploitation pendant soixante ans… autant d’enjeux partagés avec les acteurs économiques et politiques de la région au sein d’un programme coordonné par l’État appelé » Grand chantier « .
Durant ces quatre mois, une vingtaine de réunions publiques ont été organisées dans les principales villes de France pour expliquer le projet, ses raisons et ses conséquences et surtout écouter les interrogations du public et tenter de répondre aux quelque 1 000 questions qui ont été posées par plus de 4 000 participants.
EDF a tiré une expérience très riche de ce débat public, prenant, à son issue, des engagements forts en matière de transparence sur la réalisation même du projet et sur les performances techniques du réacteur, mais également en prenant conscience de la nécessité de bâtir un véritable projet avec le territoire du Cotentin en matière d’emplois et d’insertion économique et sociale.
Vue générale ouest-est du chantier en octobre 2008.
Cohérence avec le territoire avec 40% de main d’oeuvre locale
Favoriser l’emploi local et l’insertion des personnes en difficulté
En coopération avec les collectivités locales, les services publics de l’emploi et de la formation, le chantier de construction de Flamanville 3 bénéficie au maximum à la région et à ses habitants. Les principaux contrats ont été conclus avec les fournisseurs en intégrant des clauses particulières pour favoriser l’emploi local et l’insertion des personnes en difficulté : Bouygues, sur le contrat de génie civil principal, qui représente près de la moitié de la main-d’oeuvre du chantier, s’est engagé sur 40 % de main-d’oeuvre locale et près de 5 % d’emplois réservés à des personnes en difficulté. Ainsi, avec des opérations telles que le » Bus de l’emploi « , en coopération avec l’ANPE et le Conseil général de la Manche, ce sont plus de 400 habitants de la région qui ont ainsi été recrutés, formés et employés sur le chantier de Flamanville 3. Une démarche équivalente est lancée pour les métiers de l’électromécanique qui débuteront leurs activités sur le chantier en 2009.
Un creuset de compétences
La construction de Flamanville 3 est effectivement une opportunité pour toute la filière nucléaire française de démontrer et de consolider son savoir-faire. Ainsi, les fournisseurs ont pu se positionner sur près de 150 contrats relativement importants, leur conférant une véritable responsabilité industrielle sur le chantier.
Par ailleurs, les enjeux sont de taille en matière de compétences dans un contexte de renouvellement des salariés avec les nombreux départs à la retraite et le renouveau du nucléaire dans le monde qui amène de nombreux pays à se tourner vers ceux qui possèdent déjà ces compétences d’ingénierie nucléaire.