Focus sur la solution décarbonée compétitive pour le chauffage d’Arkeon Energy
Avec son positionnement unique et différenciant sur le système de chauffage, Arkeon Energy ambitionne de décarboner profondément le bâtiment. Explications de Tanguy Mathon, directeur commercial, marketing et partenariats, co-fondateur d’Arkeon Energy.
Arkeon Energy est une start-up technologique créée en 2020 dans le domaine des pompes à chaleur et du bâtiment intelligent. Dites-nous en plus.
La raison d’être d’Arkeon Energy est la décarbonation et l’efficacité énergétique des bâtiments en se focalisant exclusivement sur la décarbonation du système de chauffage. Selon l’Ademe, 75 % des émissions de GES d’un bâtiment sont émis lors de sa construction. Les 25 % restants sont émis pendant sa durée de vie par son système de chauffage, plus précisément par la chaudière. Toute chose égale par ailleurs, remplacer la chaudière d’un bâtiment par une pompe à chaleur permet de diviser par 3 sa consommation d’énergie et par 10 ses émissions de GES.
À cela s’ajoute un potentiel significatif de réduction des consommations d’énergie du parc de bâtiments existants, de l’ordre de 20 à 40 %, en évitant les gaspillages liés au mauvais réglage du système de chauffage, aussi bien pour la distribution de la chaleur à l’intérieur du bâtiment que pour l’usage de la chaleur dans les logements. Fort de ce constat, Arkeon Energy appréhende cette question de la décarbonation du chauffage au travers du prisme du bâtiment intelligent, pour réduire les gaspillages.
À partir de là, quel est votre positionnement ?
Si les pompes à chaleur (PAC) sont reconnues comme des solutions efficientes pour le chauffage, elles n’ont pas réussi à percer le marché du résidentiel collectif principalement pour 3 raisons : des difficultés d’implantation (besoin de place et nuisances acoustiques), un mauvais rendement technique par température fortement négative, et surtout, un coût d’investissement nettement plus important que celui d’une chaudière.
En repartant de ce constat, Arkeon a concentré son innovation dans 3 domaines pour lever l’ensemble de ces freins :
- Le stockage thermique, son coût, son poids, sa densité, sa forme : le couplage intelligent d’un stockage thermique avec une PAC permet d’améliorer son rendement par température extérieure négative, mais aussi de décorréler la consommation d’électricité de la PAC avec la fourniture de chaleur au bâtiment. Cette flexibilité permet de réduire d’au moins 30 % le coût d’électricité par rapport à une solution PAC classique et de compenser largement le coût d’investissement de la solution vis-à-vis de la chaudière ;
- La modularisation de l’architecture de stockage et de la PAC afin de l’adapter au plus grand nombre de typologies de bâtiments grâce à la délocalisation possible des éléments dans tous les espaces, comme le toit, la cave, le jardin, le parking…
- Le pilotage intelligent et intégré de la chaîne de valeur qui couvre l’achat d’électricité, la production de chaleur et la consommation de chaleur.
Dans cette continuité, Arkeon propose donc deux solutions :
- une solution de production de chaleur décarbonée, la SmartPAC, qui se démarque par sa compétitive par rapport à la chaudière ;
- une solution de sobriété des usages de chaleur couplée à la SmartPAC.
Votre vision repose également sur 3 piliers : la décarbonation des bâtiments grâce aux pompes à chaleur, la sobriété des usages et le contrat de performance énergétique (CPE). Qu’en est-il concrètement ? Quelles sont les synergies entre ces dimensions ?
Notre vision part du constat pragmatique que le premier frein à la décarbonation des bâtiments est son coût et nous pensons que ces 3 piliers constituent le socle commun de tous les projets de décarbonation qui verront le jour parce qu’ils seront économiquement acceptables, ce qui n’est pas forcément le cas d’autres actions comme l’isolation thermique du bâti, le remplacement des menuiseries, l’isolation des planchers…
Plus particulièrement, le CPE permet de financer les investissements par les économies d’énergie. Cela rend notre solution SmartPAC compétitive et acceptable par rapport à la chaudière sur une période de 10 ans malgré son handicap de coût d’investissement plus élevé. Quant à la sobriété des usages, c’est l’action de réduction des consommations d’énergie, donc de décarbonation, dont le coût marginal est le moins cher par kWh évité.
Aujourd’hui, comment s’articule votre offre ?
La SmartPAC est positionnée sur le marché du simple renouvellement de la chaudière. L’objectif du gouvernement étant de remplacer 75 % des chaudières fioul et 25 % des chaudières à gaz d’ici 2030. Cela représente plus de 20 000 chaudières à remplacer par an, tant dans le résidentiel collectif que dans le tertiaire. L’avantage de la SmartPAC est de fournir une chaleur décarbonée à un coût équivalent à celui d’une chaudière sur une période de 10 ans. Outre le bénéfice climatique, la SmartPAC apporte un bénéfice de valeur du logement grâce à un gain de 2 classes DPE dans le résidentiel, et garantir le respect du décret tertiaire pour les bâtiments tertiaires concernés.
Notre solution SmartConso s’adresse à tous propriétaires et/ou occupants de logements résidentiels collectifs qui souhaitent réduire immédiatement leur facture avec un temps de retour inférieur à 3 ans. Les gains sont substantiels, de 20 à 40 %. La solution est financièrement accessible aux petits budgets.
Alors qu’il est urgent d’accélérer la décarbonation des bâtiments, quels sont les enjeux qu’il faut encore lever ? Comment pouvez-vous y contribuer ?
À notre sens, le premier enjeu reste de remplacer la chaudière par une solution décarbonée compétitive. À partir de là, les autres défis sont notamment la question de l’émergence d’un système électrique décentralisé, intelligent et décarboné. Nous sommes en train de basculer d’un système électrique centralisé, dont la production nucléaire doit s’adapter en temps réel à la demande, à un système électrique décentralisé dont la demande/consommation doit s’adapter en temps réel à la production intermittente des énergies renouvelables.
Nous avons connu un premier hiver avec un prix de l’électricité sur le marché spot négatif pendant quelques heures en plein mois de février. Ce n’est que le début. Dans ce cadre, nous pensons que, dans un futur proche, nos stockages thermiques joueront un rôle majeur dans la résilience du système électrique français et européen moyennant, néanmoins, un effort significatif, de renforcement de notre infrastructure réseau.
De nombreux projets de PAC sont aujourd’hui freinés parce que le réseau électrique n’a pas la capacité de les accueillir. Pour lever ce frein, dans les quartiers résidentiels majoritairement chauffés à l’électrique, il faut favoriser la conversion au chauffage central par PAC ce qui diviserait leur consommation électrique par 3 ou 4 et réduirait d’autant la pression sur le réseau, alors que dans les autres quartiers, il s’agit d’accélérer l’investissement dans la mise à niveau du réseau.
L’autre enjeu majeur concerne la souveraineté énergétique de la France et de l’Europe alors que le fonds chaleur ne permettra pas de participer à la bascule nécessaire pour atteindre l’objectif.
Aujourd’hui, quelles sont vos perspectives de développement ?
Sur le segment résidentiel comme sur le segment tertiaire, nous sommes principalement positionnés sur le remplacement de la chaudière fioul ou gaz. Nous allons démarrer notre première installation chez un bailleur social en octobre prochain. En 2025, nous ne réaliserons qu’un faible nombre d’installations, probablement moins d’une dizaine, car nous travaillons en même temps à la structuration de notre écosystème de fabrication, distribution, exploitation et maintenance. Dès 2026, nous anticipons un passage à l’échelle avec une forte implantation sur les principaux marchés européens avant 2030.