Folles Années. Banalité de la haine. Roman
Hervé Devred nous invite à une plongée dans l’entre-deux-guerres, par un roman qui s’inscrit à la suite du livre Folles Années, le difficile art d’aimer (cf. dossier Arts, lettres et sciences du numéro de décembre 2024). Une courte note biographique permet aux lecteurs de faire le lien avec le précédent ouvrage.
L’auteur nous fait vivre l’époque de 1934 à l’arrivée du Front populaire, à travers les destins croisés de quatre jeunes. Louise, issue d’un milieu bourgeois, est une des premières jeunes filles à entrer dans une école d’ingénieurs où elle rencontre Albert, héritier d’une grande famille. Et le hasard la met sur la route de Mathilde, une jeune femme aussi séduisante que secrète, qui va devenir sa plus fidèle amie, en dépit des différences d’origine sociale. Quant au quatrième personnage, c’est René, un jeune cambrioleur expert en ouverture de coffres-forts. Cette période très troublée va bousculer leurs existences et les amener à connaître des moments d’intenses émotions.
Au-delà du récit de ces aventures, l’auteur nous livre une peinture à la fois vivante et bien documentée sur ces années caractérisées par une crise à la fois sociale, politique et économique, crise qui, à de nombreux égards, fait écho à la période actuelle : montée des extrémismes, exacerbation du sentiment national, violences racistes et antisémites, chômage, entreprises en difficulté, le tout marqué par une banalisation de la haine.