François Arago, l’oublié
Dans le livre François Arago, l’oublié, Guy Jacques, spécialiste de l’écologie, justifie son sentiment d’injustice devant l’oubli de François Arago dans le panthéon des Français. Places, rues, lycées, cliniques, amphis… portent le nom d’Arago, mais bien peu savent ce qu’on lui doit.
Guy Jacques tente de rétablir l’importance d’Arago dans le progrès de la science, notamment de l’optique.
Il montre l’efficacité de l’action scientifique d’Arago qui a orienté et soutenu des Biot, Ampère, Fresnel, Dulong, Petit, Le Verrier et bien d’autres.
Arago a entretenu des relations fécondes avec Humboldt, Smithson (celui de la Smithsonian) et Daguerre. « Passeur » attentif et exigeant, il n’a pas été au premier plan : il n’y a pas de théorème, de formule ou de planète Arago.
Secrétaire perpétuel de la section des mathématiques de l’Académie des sciences, il est d’une activité remarquable pour l’analyse et la publication des communications.
Guy Jacques s’intéresse aussi à l’homme politique dont la responsabilité dans la répression brutale d’émeutes populaires n’est pas exclue.
Ce livre abondamment illustré, découpé en chapitres à thèmes est une lecture enrichissante. C’est une analyse documentée d’un destin peu commun : comment un jeune astronome X, chargé de mesurer un segment d’arc terrestre, prisonnier de corsaires espagnols, a atteint un rayonnement exceptionnel dans le monde scientifique de son temps.
À noter qu’Emmanuel Grison s’interrogeait dans l’éditorial du bulletin 4 de la SABIX « François Arago et l’École polytechnique » sur le « mythe Arago »
Voir aussi l’article d’Albert Bijaoui (62) paru dans la J & R n° 556 de juin-juillet 2000 : Les expériences d’Arago et la genèse de la relativité