Gautier Dreyfus (10), lauréat 2017 du prix Norbert Ségard
Il a toujours été attiré par le monde maritime et après quelques mois passé sur une plate-forme pétrolière où il se rend compte des défis de l’opérationnalité industrielle dans des conditions difficiles, Gautier DREYFUS lance le développement d’un robot ravitailleur sous-marin et crée sa société FORSSEA.
Gautier Dreyfus, d’où vous est venue l’idée de vous lancer dans les technologies sous-marines ?
Certainement pas de mon parcours initial, des plus classiques : Ginette, puis l’X. En fait, j’ai toujours été attiré par le monde maritime, et c’est naturellement que j’ai fait mon stage militaire sur un aviso de la Marine basé à Brest, le Commandant L’Herminier ; et plus encore mon bref premier emploi (juste quelques mois) dans l’industrie pétrolière à la sortie de l’X chez Perenco, où j’ai été basé sur une plateforme offshore dans le golfe de Guinée.
J’y ai pris conscience des défis de l’opérationnalité industrielle dans des conditions difficiles, et des contraintes que cela induit.
La rencontre avec mon associé a été le déclencheur final, qui m’a décidé à démissionner de mon emploi pour me lancer dans l’aventure de ce développement.
Vous avez donc « trouvé refuge » à l’X ?
Oui, nous avons trouvé notre place au sein de l’accélérateur d’entreprises X‑Up en 2016. Ça a été l’occasion de lier des collaborations avec certains labos de l’X, comme, par exemple, le laboratoire de mécanique avec un groupe d’élèves qui travaille sur les interactions fluides-structures.
Mais nos collaborations vont aussi vers des laboratoires plus spécialisés dans notre domaine, comme ceux de l’Institut supérieur de l’électronique et du numérique, ou de l’ENSTA Bretagne à Brest.
Dites-nous deux mots de votre projet.
Il s’agit d’un robot ravitailleur sous-marin destiné à apporter puissance électrique et communication à un système immergé profond. L’innovation permet de diviser par trois le coût de certaines campagnes sous-marines.
“ L’innovation permet de diviser par trois le coût de certaines campagnes sous-marines ”
Cette technologie s’adresse au parapétrolier offshore, à la défense et à l’exploration scientifique. Au départ, nous avons surtout travaillé en assemblant des blocs de technologies existantes et matures : l’exploration sous-marine profonde est un milieu où, paradoxalement, on se montre assez conservateur, on comprend bien que les exploitants préfèrent des techniques éprouvées !
Mais nous sommes depuis passés à des concepts plus innovants, avec plusieurs réalisations que nous avons brevetées : par exemple un connecteur électrique spécialement conçu pour cet environnement, ou des systèmes de communication sous-marine, ou encore un système d’ accostage autonome complet.
Et le prix Norbert Ségard ?
Le prix Norbert Ségard, comme le prix Gerondeau que nous avions obtenu en 2016, nous apporte la reconnaissance et une belle notoriété, bien utiles pour démarrer notre entreprise.
LE PRIX NORBERT SÉGARD
Les prix Norbert Ségard ont pour objectif de promouvoir et de favoriser la création d’entreprises technologiques innovantes. Ils récompensent des projets scientifiques, techniques, industriels ou sociétaux.
Depuis 2011, la Fondation organise le prix Jeune Ingénieur Créateur dédié aux ingénieurs, aux masters scientifiques et aux docteurs en sciences de moins de 35 ans. Parmi les sept lauréats de cette année, trois projets ont été initiés par des polytechniciens.
Quelles sont vos perspectives de débouchés ?
Nous avons déjà identifié des partenaires et clients potentiels, aussi bien des industriels parapétroliers que des compagnies scientifiques.
Au-delà, nous cherchons actuellement des partenaires investisseurs, en vue d’une entrée sur le marché en 2019.