Gendarmerie et numérique : un modèle singulier toujours en pointe
Force de sécurité intérieure multiséculaire à statut militaire, la gendarmerie a traversé les époques et les différentes révolutions politiques et industrielles. À chaque fois, elle a su s’adapter et faire preuve d’esprit d’innovation pour s’approprier les nouvelles technologies. C’est ainsi que le gendarme est passé du cheval au vélo puis à l’automobile. À l’ère des nouvelles technologies de l’information et des communications, ces transformations s’accélèrent et s’amplifient, à la fois fragilisent les organisations et créent des occasions, touchant tous les aspects du métier du gendarme : du développement de nouveaux outils numériques à l’émergence de nouvelles menaces.
Au cours de la dernière décennie, la gendarmerie a adapté son organisation pour prendre la mesure de ces changements. Ainsi ont successivement vu le jour le service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure en 2010, le pôle judiciaire de la gendarmerie en 2011 (concentrant l’expertise criminalistique et l’intelligence judiciaire) et la brigade numérique en 2018, suivie du commandement de la gendarmerie dans le cyberespace en 2021.
“Depuis 2012, dix polytechniciens ont fait le choix de rejoindre la gendarmerie.”
Ces transformations ne seraient pas possibles sans un vivier d’officiers et de sous-officiers de culture scientifique au sein de l’institution. La gendarmerie compte ainsi parmi ses officiers 300 ingénieurs et 32 docteurs ès sciences dures. Ils ne sauraient toutefois être cantonnés à des postes d’expertise et la gendarmerie affiche l’ambition d’irriguer l’ensemble de l’institution d’une capacité d’analyse et de modes de pensée fondés sur une culture scientifique solide.
Ainsi, le présent dossier vise à présenter comment, en entretenant continuellement cet esprit de l’innovation et en tirant profit de ces officiers scientifiques, la gendarmerie se transforme, valorise sa donnée et exploite des algorithmes pour rester à la pointe dans le domaine du numérique.
Nous ne pourrions conclure sans dire un mot des liens particuliers unissant l’École polytechnique et la gendarmerie. Ces dernières années la gendarmerie attire davantage les jeunes polytechniciens : plus de 200 élèves officiers ont demandé à faire leur formation humaine et militaire en gendarmerie en 2021 (pour 70 places), tandis que depuis 2012 dix polytechniciens ont fait le choix de rejoindre la gendarmerie (contre une douzaine seulement sur la période 1975–2011). La gendarmerie porte l’ambition de développer encore davantage ces liens, et notre dossier, qui « ouvre » ainsi l’institution au regard des polytechniciens à travers La Jaune & la Rouge, s’inscrit pleinement dans cette démarche.
Commentaire
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i il conviendrait de signaler aussi la possibilité , pour les plus sportifs , du corps militaire des marins pompiers de Marseille : excellente formation civique et connaissance de la vraie vie .