Grands risques et nouveaux risques

Dossier : L'assurance face aux risques nouveauxMagazine N°665 Mai 2011
Par Daniel ZAJDENWEBER

REPÈRES

REPÈRES
Les ten­dances crois­santes des mon­tants des sinistres et de leurs fré­quences, extra­po­lées et publiées par les deux plus grands réas­su­reurs mon­diaux, Swiss Re et Munich Re, semblent annon­cer une crois­sance des sinistres extrêmes qui, cou­plée aux débats scien­ti­fiques actuels sur l’é­ven­tuel réchauf­fe­ment cli­ma­tique glo­bal à venir, laisse pré­sa­ger un futur apo­ca­lyp­tique. Quant à l’é­mer­gence de nou­veaux risques sur la san­té des popu­la­tions, par exemple les éven­tuelles patho­lo­gies liées aux mani­pu­la­tions géné­tiques ou à l’u­sage inten­sif des télé­phones por­tables, elle contri­bue à noir­cir encore plus les spé­cu­la­tions sur les risques atten­dus à plus ou moins long terme.

Pour les assu­reurs, le XXIe siècle est mal parti

Pour les assu­reurs, le vingt et unième siècle est mal par­ti. Sa pre­mière décen­nie (2001 à 2011) a vu se réa­li­ser un grand nombre de sinistres majeurs, qui ont aus­si été des records his­to­riques en termes de pertes éco­no­miques et de nombre de vic­times. Toutes les branches de l’as­su­rance ont été affec­tées. Les risques natu­rels avec les cyclones (Katri­na en 2005), les nom­breuses inon­da­tions (2005 en Europe cen­trale, Dra­gui­gnan en 2010), les trem­ble­ments de terre de magni­tude extrême (Chi­li en 2010, Japon en mars 2011), les tsu­na­mis (Suma­tra en 2004 et à nou­veau le Japon en mars 2011), les vol­cans (Islande en 2010), les tem­pêtes (Klaus en 2009), les sub­mer­sions des côtes (Xyn­thia en 2010) ; les risques indus­triels aux impacts urbains ou envi­ron­ne­men­taux dra­ma­tiques, qu’ils soient dus à la mal­adresse des opé­ra­teurs avec les explo­sions d’u­sines chi­miques (AZF à Tou­louse en 2001) et de pla­te­formes pétro­lières (BP dans le golfe du Mexique en 2010) ou dus à une cause natu­relle (les cen­trales nucléaires au Japon après le séisme et le tsu­na­mi de mars 2011) ; les risques poli­tiques ou sociaux avec les atten­tats meur­triers et des­truc­teurs (World Trade Cen­ter en 2001) et la récur­rence des actes de pira­te­rie mari­time (Soma­lie) ; les risques finan­ciers enfin.

Croissance et concentration

AIG
La crise dite des sub­primes à par­tir de 2008 a non seule­ment réduit les valeurs des pla­ce­ments des assu­reurs, mais aus­si révé­lé le dévoie­ment d’un grand assu­reur en qua­si-faillite (AIG), qui pra­ti­quait une acti­vi­té ban­caire en dehors du cadre régle­men­taire « Bâle II « , autre­ment dit sans avoir les capi­taux propres ni les pro­vi­sions suffisants.

Tou­te­fois, ce tableau inquié­tant de l’é­tat du monde ne signi­fie pas que les phé­no­mènes natu­rels sont deve­nus plus fré­quents et plus intenses. Comme l’a­na­lyse his­to­rique des catas­trophes natu­relles nous le montre, l’in­con­tes­table aggra­va­tion des mon­tants des sinistres extrêmes et leur appa­rente plus grande fré­quence sont sur­tout dues à la crois­sance éco­no­mique et à la concen­tra­tion géo­gra­phique des popu­la­tions et des richesses expo­sées aux risques naturels.

À l’in­verse, la rela­tive rare­té de cer­tains sinistres d’o­ri­gine indus­trielle, comme ceux liés à l’in­dus­trie élec­tro­nu­cléaire, ne signi­fie pas que ces risques sont entiè­re­ment maî­tri­sés. Un rap­pel sur les para­doxes des risques extrêmes nous montre qu’il convient de res­ter vigi­lant et de ren­for­cer la pré­ven­tion car, à long terme, la valeur moyenne de ces sinistres indus­triels ne peut que croître.

Catastrophes naturelles

Per­co­la­tion
On veut tra­ver­ser un gué sans se mouiller, en sau­tant de rocher en rocher. Si le nombre de rochers est faible, cette tra­ver­sée peut être impos­sible : la pro­ba­bi­li­té de tra­ver­sée à sec est nulle. Lorsque le nombre de rochers aug­mente, il est pos­sible qu’un che­min tor­tueux à sec appa­raisse, d’où une faible pro­ba­bi­li­té de pas­sage. Pas­sé une cer­taine den­si­té de rochers, un très grand nombre de che­mins sont uti­li­sables, d’où une qua­si-cer­ti­tude de pou­voir tra­ver­ser à sec. L’aug­men­ta­tion bru­tale et impor­tante de cette pro­ba­bi­li­té consti­tue le seuil de per­co­la­tion. Dans le contexte des catas­trophes cli­ma­tiques, dès que la taille et la concen­tra­tion des popu­la­tions et des richesses dépassent un cer­tain niveau, dénom­mé seuil de per­co­la­tion, la pro­ba­bi­li­té des sinistres aug­mente for­te­ment, voire tend vers un.

La tem­pête Xyn­thia, fin février 2010, cou­plée à un fort coef­fi­cient de marée, comme en Hol­lande en 1953, qui sub­mer­gea une par­tie des côtes ven­déennes et coû­ta la vie à 53 per­sonnes, illustre de façon cari­ca­tu­rale l’im­pact de la crois­sance éco­no­mique et de la concen­tra­tion des popu­la­tions sur les mon­tants des dom­mages. S’il n’y avait pas eu urba­ni­sa­tion récente des zones côtières, par­fois situées au-des­sous du niveau de la mer, les dom­mages auraient été négligeables.

Or, les his­to­riens1 ont mon­tré que, depuis le Moyen Âge, la Ven­dée a connu un grand nombre de tem­pêtes équi­va­lentes à Xyn­thia et a aus­si subi le pas­sage de plu­sieurs tsu­na­mis, un phé­no­mène moins connu parce que rare mais encore plus dan­ge­reux que les tem­pêtes en rai­son de son impré­vi­si­bi­li­té. Ce qui a trom­pé les édiles locaux, qui ont auto­ri­sé les lotis­se­ments dans des zones sus­cep­tibles d’être sub­mer­gées, c’est la rela­tive absence de tem­pêtes sem­blables au cours des cent der­nières années, qui a fait perdre la mémoire des tem­pêtes extrêmes.

Fréquence triplée

Inon­da­tion en Ven­dée après la tem­pête Xyn­thia le 28 février 2010. © REUTERS

L’his­toire récente des 96 catas­trophes cli­ma­tiques aux États-Unis entre 1980 et 2009, recen­sées par la NOAA (Natio­nal Ocea­nic and Atmos­phe­ric Admi­nis­tra­tion), montre en outre que si la crois­sance éco­no­mique et la concen­tra­tion géo­gra­phique sont les causes de l’ag­gra­va­tion des dom­mages, elles sont aus­si les causes de l’aug­men­ta­tion de la fré­quence des catas­trophes2. En effet, entre 1980 et 1990 inclus, il y eut chaque année, en moyenne, 1,27 catas­trophe cli­ma­tique qui a coû­té plus d’un mil­liard de dol­lars. Depuis 1991 la fré­quence annuelle de ces catas­trophes cli­ma­tiques a plus que tri­plé : 4,55.

Depuis le Moyen Âge, la Ven­dée a connu un grand nombre de tem­pêtes équi­va­lentes à Xynthia

Fac­teur aggra­vant, alors qu’entre 1980 et 1990 quatre années n’a­vaient pas connu de catas­trophes cli­ma­tiques, depuis 1991 toutes les années sans excep­tion en ont subi au moins deux, sou­vent quatre, voire six comme en 2006 et en 2009 ou huit comme en 1998 et même neuf comme en 2008.

Cette forte aug­men­ta­tion de la fré­quence des sinistres ne résulte pas d’une modi­fi­ca­tion bru­tale du cli­mat des États-Unis à par­tir de 1991, qui serait pas­sée inaper­çue des cli­ma­to­lo­gistes et des envi­ron­ne­men­ta­listes, mais d’un effet non-linéaire de la crois­sance éco­no­mique et de la concen­tra­tion des populations.

Il semble qu’à par­tir des années 1990 la den­si­té de la popu­la­tion et des richesses expo­sées aux évé­ne­ments cli­ma­tiques ait fran­chi un seuil cri­tique, au-delà duquel il y a une pro­ba­bi­li­té proche de un, pour que des sinistres majeurs se réa­lisent chaque année, alors qu’a­vant 1991 la pro­ba­bi­li­té de ces sinistres était très infé­rieure à un. D’où la forte aug­men­ta­tion du nombre de catas­trophes, à cli­mat inchangé.

Urbanisation

Cir­cons­tance aggra­vante, la taille des villes ou agglo­mé­ra­tions ren­force les effets des­truc­teurs des catas­trophes natu­relles. Dans le cas des cyclones frap­pant la côte Atlan­tique des États-Unis, une étude his­to­rique et sta­tis­tique, cou­vrant la période 1925–1995, a révé­lé un effet d’é­chelle très sen­sible, résu­mé dans le tableau ci-des­sous3. Il s’a­git des mon­tants médians des dom­mages, nor­ma­li­sés en dol­lars constants, en popu­la­tion et en richesse éco­no­mique constantes, rap­por­tés au nombre d’ha­bi­tants, figu­rant en colonne, ven­ti­lés par classe de cyclones selon l’é­chelle de Saf­fir- Simp­son, figu­rant en ligne.

Le nombre de cyclones depuis 1925 figure entre paren­thèses. Tous les mon­tants sont cal­cu­lés en mil­lions de dol­lars de 1995. L’ou­ra­gan Andrew (1992) a été clas­sé dans la caté­go­rie 4 alors que le cyclone Katri­na (2005) serait clas­sé dans la caté­go­rie 5. Les don­nées sur Katri­na ont été cal­cu­lées par nous et conduisent aujourd’­hui à por­ter le mon­tant des dom­mages à 135 mil­liards de dol­lars au lieu des 110 mil­liards de dol­lars ins­crits dans le tableau.

NOMBRE D’HABITANTS
Saf­fir-Simp­son

Moins de 250 000 

Moins de 1 million Plus de 1 million
1 16 (21) 17 (15) 232 (9)
2

140 (10)

158 (7) 1 380 (12)
3

1 108 (13)

2 050 (12) 2 118 (15)
4 2 105 (2) 8 224 (4) 22 886 (4)
5

5 973 (2)

- 110 000 (1)
D’a­près R. A. Pielke et C. W. Land­sea (1998).

Facteurs combinés

Les dom­mages médians croissent for­te­ment avec l’in­ten­si­té des cyclones, un résul­tat atten­du, mais ils aug­mentent aus­si avec le nombre d’ha­bi­tants. La com­bi­nai­son de ces deux fac­teurs met en évi­dence une rela­tion plus que pro­por­tion­nelle entre la taille des villes et les mon­tants des dom­mages. Puis­qu’elle va tou­jours de pair avec une urba­ni­sa­tion crois­sante, la crois­sance éco­no­mique aggrave donc la sinistralité.

Il faut donc s’at­tendre à des sinistres extrêmes encore plus coû­teux dans le futur, même si le cli­mat reste inchan­gé. Évi­dem­ment, si le réchauf­fe­ment cli­ma­tique glo­bal devait se réa­li­ser et qu’il entraîne une aug­men­ta­tion du nombre de cyclones, comme le pré­disent cer­tains cli­ma­to­logues, cette aggra­va­tion ten­dan­cielle de la sinis­tra­li­té serait encore plus marquée.

Origine technologique

Il faut s’at­tendre à des sinistres extrêmes encore plus coû­teux dans le futur

Les catas­trophes d’o­ri­gine tech­no­lo­gique consti­tuent une caté­go­rie « fourre-tout » qui contient les catas­trophes dues aux explo­sions d’u­sines chi­miques et de cen­trales nucléaires, aux­quelles on peut joindre les rup­tures de bar­rages et tous les sinistres à déve­lop­pe­ment long engen­drés par l’u­sage ou la consom­ma­tion de sub­stances dan­ge­reuses pour la san­té comme l’a­miante, les médi­ca­ments (Tha­li­do­mide et Dis­til­bène), les rayon­ne­ments ioni­sants, voire pour cer­tains auteurs, les ondes électromagnétiques.

Le très grand nombre et la varié­té des évé­ne­ments dan­ge­reux et les mon­tants poten­tiel­le­ment illi­mi­tés des dom­mages qu’ils peuvent engen­drer, tant en nombre de vic­times qu’en pertes éco­no­miques, ont sus­ci­té de nom­breuses réac­tions poli­tiques ou consu­mé­ristes. Comme pour les catas­trophes d’o­ri­gine natu­relle, les scé­na­rios apo­ca­lyp­tiques se sont d’au­tant plus mul­ti­pliés que cer­tains risques ne sont pas assu­rables car ils dépassent les capa­ci­tés des assu­reurs et que des doutes sub­sistent quant à la capa­ci­té des États à faire face aux consé­quences de ces catas­trophes, d’où une angoisse dif­fuse dans les popu­la­tions exposées.

Valeurs extrêmes

L’exemple de l’ex­plo­sion de Tcher­no­byl en avril 1986 est à bien des égards le modèle de tous les scé­na­rios de catas­trophes tech­no­lo­giques, dont celle que le Japon subit actuel­le­ment avec ses cen­trales nucléaires expo­sées aux risques tel­lu­riques (séismes et tsu­na­mis). Tout d’a­bord les dom­mages. Ils ont été gigan­tesques tant sur le plan maté­riel que pour l’en­vi­ron­ne­ment. Bien que non éva­lués par les auto­ri­tés, ils ont contraint les popu­la­tions à être éva­cuées de façon défi­ni­tive (43000 habi­tants à Pri­piat, la ville voi­sine) et il est fort pro­bable que l’É­tat sovié­tique, déjà affai­bli, subit à cette occa­sion un échec majeur qui a contri­bué à sa dis­pa­ri­tion quelques années après.

Ensuite, la dis­tri­bu­tion sta­tis­tique des dom­mages dus aux acci­dents dans les usines élec­tro­nu­cléaires est carac­té­ris­tique des dis­tri­bu­tions sans valeur moyenne : les « petits » acci­dents, que les ingé­nieurs nomment par­fois « inci­dents », sont nom­breux. Leurs consé­quences sont minimes, elles ne vont pas au-delà de l’ar­rêt tem­po­raire de l’ex­ploi­ta­tion. En revanche, quelques rares évé­ne­ments sont très coû­teux car entraî­nant l’ar­rêt pro­lon­gé de l’ins­tal­la­tion puis sa recons­truc­tion, comme la cen­trale de Three Mile Island (Penn­syl­va­nie) en 1979, qui man­qua de peu d’être le Tcher­no­byl amé­ri­cain. Ils peuvent aller jus­qu’au déclas­se­ment défi­ni­tif de l’ins­tal­la­tion endom­ma­gée, comme cela sera vrai­sem­bla­ble­ment le cas au Japon.

Outils adaptés

Sta­tis­tiques à réévaluer
L’é­va­lua­tion des dom­mages moyens par les méthodes sta­tis­tiques habi­tuelles (total des dom­mages divi­sé par le nombre de cen­trales en acti­vi­té, avec pon­dé­ra­tion pour tenir compte des puis­sances ins­tal­lées et du nombre d’heures d’ac­ti­vi­té) sous-éva­lue les risques réels qu’il faut rééva­luer dès la sur­ve­nue d’un acci­dent majeur. En effet, une suc­ces­sion de nom­breux inci­dents bénins peut don­ner l’ap­pa­rence d’une valeur moyenne très faible que le moindre acci­dent grave suf­fit à mul­ti­plier par un fac­teur dis­pro­por­tion­né. En consé­quence, éva­luer le risque moyen dans l’in­dus­trie élec­tro­nu­cléaire civile à par­tir des évé­ne­ments réa­li­sés dans le pas­sé n’ap­porte aucune infor­ma­tion utile.
Il faut inté­grer les infor­ma­tions conte­nues dans ce que le jar­gon sta­tis­tique on appelle la » queue de dis­tri­bu­tion » qui regroupe les valeurs extrêmes peu fréquentes.

Pour éva­luer les risques liés à l’in­dus­trie élec­tro­nu­cléaire, plus géné­ra­le­ment toutes les indus­tries sus­cep­tibles de subir des sinistres dont la dis­tri­bu­tion n’a pas de moyenne, parce que les rares valeurs extrêmes des dom­mages sont très éloi­gnées des nom­breuses valeurs faibles, il faut uti­li­ser des outils sta­tis­tiques par­ti­cu­liers où les valeurs moyennes ne sont pas constantes.

Elles croissent len­te­ment avec le nombre de cen­trales en exploi­ta­tion ou avec le nombre de molé­cules nou­velles mises sur le mar­ché4. Par exemple, si le nombre de cen­trales dans le monde est mul­ti­plié par dix, le risque moyen est mul­ti­plié par trois, alors que dans les sta­tis­tiques » stan­dard « , en ver­tu de la loi des grands nombres, l’aug­men­ta­tion du nombre d’u­sines fait conver­ger la moyenne vers une valeur fixe indé­pen­dante du nombre d’usines.

Autre­ment dit, dans la mesure où la crois­sance éco­no­mique néces­site de plus en plus de cen­trales nucléaires pour satis­faire les besoins en éner­gie et dans la mesure où les pro­grès de la méde­cine vont de pair avec la mise au point de nou­velles molé­cules, il faut s’at­tendre à ce que les catas­trophes d’o­ri­gine tech­no­lo­gique soient plus nom­breuses et plus coû­teuses, sauf à mettre en place des poli­tiques de pré­ven­tion et de pré­cau­tion, elles aus­si de plus en plus coûteuses.

Augmenter les fonds propres

Les assu­reurs devront faire appel à leurs action­naires ou à leurs adhérents

Pour les assu­reurs, la crois­sance des dom­mages extrêmes, d’o­ri­gine natu­relle ou tech­no­lo­gique, et l’aug­men­ta­tion actuelle de leur fré­quence sont d’a­bord les consé­quences de la crois­sance éco­no­mique. Comme la crois­sance éco­no­mique favo­rise la demande d’as­su­rance, le niveau d’ac­ti­vi­té de cette branche est donc appe­lé à croître. Mais les capa­ci­tés des assu­reurs doivent être adé­quates. Elles devront donc augmenter.

Si, comme on peut le craindre, la ren­ta­bi­li­té des pla­ce­ments finan­ciers venait à bais­ser dura­ble­ment ou être plus vola­tile, comme on peut l’ob­ser­ver depuis la crise des sub­primes, les assu­reurs devront faire appel à leurs action­naires ou à leurs adhé­rents s’il s’a­git des socié­tés mutuelles. Répon­dront-ils aux appels de fonds ? Si la réponse est oui, alors il n’y aura pas de crise de l’as­su­rance confron­tée à l’é­lé­va­tion ten­dan­cielle des risques. Si la réponse est non, une crise majeure de l’offre est à craindre, qui contrain­dra les assu­reurs publics et les États à se sub­sti­tuer à un sec­teur pri­vé trop peu capitalisé.

1. Emma­nuel Gar­nier et Fré­dé­ric Sur­ville, La tem­pête Xyn­thia face à l’his­toire. Sub­mer­sions et tsu­na­mis sur les lit­to­raux fran­çais du Moyen Âge à nos jours, Le Croît vif, Édi­tions Cha­ren­taises, Saintes, 2010.
2. Daniel Zaj­den­we­ber, Éco­no­mie des extrêmes. Krachs, catas­trophes, inéga­li­tés, Flam­ma­rion, Paris, 2009.
3. Roger A. Pielke Jr et Chris­to­pher W. Land­sea (1998), » Nor­ma­li­zed Hur­ri­cane Damages in the Uni­ted States (1925−1995) « , Wea­ther and Fore­cas­ting, 13, p. 621–631.
4. Daniel Zaj­den­we­ber (2009), op.cit.

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