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Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°705 Mai 2015Par : Alain CRÉMIEUX (55)Rédacteur : Marcel BÉNICHOU (51)Editeur : Édilivre – 2014 – 175, boulevard Anatole-France, 93200 Saint-Denis. Tél : 01 41 62 14 40.

Après des essais et des mémoires, Alain Cré­mieux nous livre un roman, avec des per­son­nages, de l’émotion et du sus­pense. C’est la guerre qu’on ne doit pas faire : le titre ellip­tique rap­pelle le nom de l’arme suprême et l’horreur d’Hiroshima.

L’œuvre est bâtie sur un contre­point : moi­tié huis clos et moi­tié pla­nète Terre. Le huis clos se déroule dans un sous-marin por­teur d’armes nucléaires ; la pla­nète est sou­mise à une logique très plau­sible ; l’ébranlement vient d’Asie et non du Moyen-Orient ; par les temps qui courent, c’est reposant.

On voit com­ment on est entraî­né dans une situa­tion où la mise en œuvre de la dis­sua­sion nucléaire s’impose et com­ment les res­pon­sables réagissent.

En dehors de l’affaire de Cuba et de la fic­tion du Doc­teur Fola­mour, ce sujet pas­sionne mais il est rare­ment trai­té au-delà de l’état de menace latente consti­tuée par les armes elles-mêmes.

Les per­son­nages ont beau­coup d’épaisseur psy­cho­lo­gique ; c’est néces­saire car les réac­tions humaines devant la pers­pec­tive de l’apocalypse dépendent de la per­son­na­li­té des acteurs, qu’il s’agisse de ceux qui appuient sur les bou­tons, ou des femmes – il y en a – qui mettent plus que de la froide rai­son dans les pro­pos tenus à l’intérieur du sous-marin.

Cette diver­si­té de l’âme humaine contri­bue à créer l’incertitude qui gou­verne, depuis 1945, notre destin.

Un roman au rythme hale­tant, qui se lit à grande allure puis se médite lon­gue­ment. Et pour cause : le sujet nous concerne tous.

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