Hadi Moussavi (95), lauréat du prix Pierre Faurre 2005

Dossier : ExpressionsMagazine N°612 Février 2006

JR : Com­ment as-tu choi­si ton pre­mier emploi ?

Hadi Mous­sa­vi : Je suis arri­vé sur le mar­ché du tra­vail en 2000, en sor­tant d’école d’application (l’ENSTA). Après un der­nier stage chez Gemi­ni Consul­ting, j’ai été embau­ché par CVA (Cor­po­rate Value Asso­ciates), comme consul­tant junior en stra­té­gie. C’était pro­ba­ble­ment un effet de mode à l’époque mais, très vite, j’ai com­pris que je ne m’épanouissais pas dans ce métier.

La plus grosse usine du monde

J’ai pos­tu­lé auprès de quelques groupes indus­triels, dont Air Liquide que j’ai rejoint en juillet 2001 comme “ démar­reur ”. Mon métier était de mettre en ser­vice les usines du groupe dans le dépar­te­ment Ingé­nie­rie. J’ai voya­gé de pays en pays pen­dant trois ans.

Hadi Moussavi (95)
Né en Iran et arri­vé en France à l’âge de douze ans avec sa famille, Hadi Mous­sa­vi (95) a effec­tué toute sa sco­la­ri­té en France. Entré à l’X juste après sa natu­ra­li­sa­tion, affec­té à la sec­tion vol­ley, il a exer­cé à la Kès les fonc­tions de kes­sier ensei­gne­ment. Céli­ba­taire, il habite à Gre­noble depuis un an, après avoir par­cou­ru le monde pour Air Liquide.

Mes deux der­nières expé­riences de démar­rage ont été celle de Res­pon­sable Démar­rage de la plus grosse usine d’oxygène du monde en Afrique du Sud, puis d’une très grande usine d’hydrogène en France.

Ensuite, j’ai rejoint la Direc­tion com­mer­ciale et étais en charge des ventes d’unités de pro­duc­tion pour la zone Moyen-Orient. Cette expé­rience a été courte (cinq mois) car la Direc­tion du groupe m’a deman­dé de m’occuper d’un pro­jet très impor­tant pour le CERN, diri­gé depuis notre Divi­sion Tech­niques avan­cées basée à Grenoble.

Un projet d’envergure

Aujourd’hui, je suis direc­teur de Pro­jet, en charge d’un pro­jet d’envergure pour la four­ni­ture d’une ins­tal­la­tion cryo­gé­nique de dis­tri­bu­tion d’hélium liquide pour le nou­vel accé­lé­ra­teur de par­ti­cules du CERN. Je suis très auto­nome et gère une soixan­taine de per­sonnes. C’est un pro­jet très expo­sé auprès du client et du siège du groupe.

Promouvoir l’image de l’X

As-tu noué des liens avec les milieux éco­no­miques extérieurs ?

H.M. : Je m’occupe de ce pro­jet à temps plein et n’ai pas le temps, mal­heu­reu­se­ment, de m’investir trop à l’extérieur.

Mais, je suis très atta­ché à la tra­di­tion poly­tech­ni­cienne et aide autant que pos­sible mes jeunes cama­rades. Mal­heu­reu­se­ment mon tra­vail ne me per­met pas de m’investir davan­tage, mais pro­ba­ble­ment, dans le futur j’aurai l’occasion de le faire.

En tant que lau­réat du prix Pierre Faurre, je me dois d’être dis­po­nible pour pro­mou­voir l’image de l’X auprès de la com­mu­nau­té industrielle.

Quels conseils donnes-tu à ces jeunes camarades ?

H.M. : Oser ! Ne pas se don­ner beau­coup de contraintes (géo­gra­phiques, fami­liales, pro­fes­sion­nelles…). Être prêt pour les chal­lenges et croire en la force de la volon­té. Dans toutes les belles indus­tries il y a beau­coup d’opportunités pour s’épanouir. Conti­nuer à apprendre et ne jamais croire avoir appris ou savoir !

LE PRIX PIERRE FAURRE
Le prix Pierre Faurre, décer­né depuis 2002 par la Fon­da­tion de l’X, récom­pense un jeune poly­tech­ni­cien » dont les toutes pre­mières années de car­rière dans l’industrie démontrent une com­bi­nai­son de maî­trise tech­nique, d’aptitude au lea­der­ship et de réus­site dans un contexte inter­na­tio­nal, qui fait hon­neur à la for­ma­tion de l’École polytechnique. »
Hadi Mous­sa­vi : » J’ai eu de belles res­pon­sa­bi­li­tés au sein d’Air Liquide et toutes ont été des réus­sites pour les équipes aux­quelles j’appartenais. Ce n’est pas moi qui ai pos­tu­lé, mais mon dos­sier a été pré­sen­té par le siège du groupe Air Liquide et sélec­tion­né par la Fon­da­tion de l’X. Pro­ba­ble­ment, mon goût pour l’entreprise et mon envie de rele­ver des défis ont contri­bué à ce choix. »

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