Hayastan 1889 – 1925
Ce livre sur l’Arménie (Hayastan) commence par un rappel d’une très longue histoire tourmentée.
Celle-ci a été profondément influencée à la fin du XIXe siècle par le déclin de l’Empire ottoman (La Sublime Porte). Le lecteur y trouvera la confirmation d’un fait majeur et trop souvent tu : les massacres des Arméniens ne se limitent malheureusement pas à ceux de 1915, même si ceux-ci ont été les plus massifs et les plus terribles. Ils n’ont d’ailleurs pas été les derniers (Smyrne, 1922, etc.). Cette mise en perspective est nécessaire pour comprendre l’ensemble.
Le lecteur gardera sa liberté d’appréciation et ne partagera pas nécessairement en totalité les conclusions de l’auteur, surtout si ce lecteur se préoccupe prioritairement de l’avenir de l’actuelle République d’Arménie.
Ce gros livre est très riche d’information, mais la matière est si complexe qu’il ne saurait épuiser le sujet. Aussi bien est-il sans doute utile de signaler ici une lacune qui me paraît importante dans la bibliographie : celle-ci ne mentionne pas le très remarquable ouvrage en quatre forts volumes sur la première République d’Arménie (1918−1920) – œuvre considérable de l’historien américain d’origine arménienne, Richard G. Hovanisian – qui est The Republic of Armenia (University of California Press – 1971 à 1996).
Ce livre, dont l’intérêt historique déborde largement la seule petite république éphémère, met en évidence les graves déceptions dont ont été alors responsables les puissances occidentales