Heineken

Des carrières pour tous les goûts !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°767 Septembre 2021
Par Hervé LE FAOU

Dans un monde en pleine effer­ves­cence, les défis ne manquent pas pour les jeunes talents. Dans cet article, Her­vé Le Faou, Chief Pro­cu­re­ment Offi­cer chez Hei­ne­ken, nous en dit davan­tage sur sa fonc­tion mais éga­le­ment sur les pers­pec­tives de car­rières qu’offre le monde de la grande consom­ma­tion et notam­ment l’industrie de la bière aux jeunes diplômés.

Vous êtes Chief Procurement Officer chez Heineken ? Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette fonction et sur votre feuille de route ?

Je suis en charge de l’ensemble des achats du groupe Hei­ne­ken. Ce der­nier réa­lise un chiffre d’affaires de l’ordre de 25 mil­liards d’euros, ce qui repré­sente un mana­ge­ment de 13 mil­liards de dépenses qui vise à opti­mi­ser au mieux le compte de résul­tat. Nous avons près de 35 000 four­nis­seurs et une équipe de 900 per­sonnes dont 750 se trouvent dans nos 75 opco à tra­vers le monde. Concrè­te­ment, notre prin­ci­pale mis­sion est d’optimiser ces 35 000 four­nis­seurs pour faire en sorte que Hei­ne­ken soit le plus per­for­mant pos­sible. Aujourd’hui, 60 % de notre CA est réa­li­sé par nos filiales dans les six pays de l’Europe de l’ouest, au Mexique, au Bré­sil, au Nigé­ria et au Viet­nam. Au-delà de ce Top 10, nous sommes éga­le­ment pré­sents sur plus de 20 pays sur cha­cun des quatre continents.

Quant à la fonc­tion achat, elle a beau­coup évo­lué au cours de ces 15 der­nières années et est deve­nue extrê­me­ment stra­té­gique. Avant, elle était plus en charge de la logique des flux.

Ensuite, elle a inté­gré la notion de « retour sur inves­tis­se­ment » avec l’idée de pen­ser aux béné­fices que nous aurons avant d’acheter quoi que ce soit et d’essayer constam­ment d’optimiser le béné­fice valeur géné­ré. Pour cela, il faut donc ache­ter le meilleur rap­port Qua­li­té-Per­for­mance-Prix et voir avec cha­cune des per­sonnes à l’intérieur de l’entreprise qui uti­lisent nos achats la manière dont elles les uti­lisent et cher­cher à les rendre encore plus per­for­mantes avec l’amélioration des spé­ci­fi­ca­tions achetées.

Aujourd’hui, cette fonc­tion a aus­si inté­gré les dimen­sions tech­no­lo­giques avec les avan­tages de la digi­ta­li­sa­tion mais aus­si les notions de cir­cu­la­ri­té et de sus­tai­na­bi­li­ty : l’idée étant de géné­rer encore plus de valeur.

Justement, chez Heineken, vous appliquez la règle des 5R. De quoi s’agit-il ?

La règle des 5R concré­tise cette idée de géné­rer de la valeur. Ce concept est la signa­ture car­bone de nos packa­gings, qui prouve que nous sommes dans une logique de cir­cu­la­ri­té. Les 5R sont :

  • Reduce : l’idée est d’optimiser les épais­seurs de nos bou­teilles et de nos canettes pour uti­li­ser le moins pos­sible de matières afin de réduire notre signa­ture carbone ;
  • Recycle : nous fai­sons en sorte de maxi­mi­ser le taux de verre et d’aluminium recy­clés dans nos bou­teilles et nos canettes, de manière à pré­ser­ver au maxi­mum les res­sources natu­relles de la pla­nète. Pour cela, nous tra­vaillons avec nos clients de la grande dis­tri­bu­tion et les filières de recy­clage pour créer des sys­tèmes de consigne pour les bou­teilles et les canettes usa­gées et recy­cler les déchets en boucles fer­mées vers nos four­nis­seurs ou d’autres indus­tries utilisatrices ;
  • Re-Use : nous trans­for­mons des bou­teilles jetables en des bou­teilles réutilisables ;
  • Renew : nous tra­vaillons avec nos four­nis­seurs pour que leurs usines tournent avec de l’énergie verte comme la bio­masse, l’énergie solaire ou encore des parcs éoliens ;
  • Rethink : nous avons repen­sé nos modèles de manière à ce que la tech­no­lo­gie et l’innovation nous fassent aller dans le futur, vers un busi­ness model dif­fé­rent plus opti­mi­sé par desi­gn. Par exemple, nous tra­vaillons sur le trans­port par drone, au lieu du trans­port ter­restre, en com­men­çant par l’intérieur de nos entre­pôts. Nous avons aus­si à cœur l’agriculture régé­né­ra­tive. Nous avons des exploi­ta­tions agri­coles pilotes où nous tra­vaillons avec nos agri­cul­teurs sur des sys­tèmes de drones et de satel­lites pour l’agriculture de pré­ci­sion. Enfin, nous fai­sons très atten­tion à la signa­ture car­bone de notre logis­tique et cher­chons à uti­li­ser de plus en plus de camions élec­triques pour la dis­tri­bu­tion de ville et à déve­lop­per la tech­no­lo­gie hydro­gène pour les grandes distances.

La règle des 5R est ce qui nous per­met de réduire notre empreinte car­bone. L’idée étant de pou­voir atteindre la neu­tra­li­té car­bone au sein des 200 bras­se­ries du groupe en 2030 et sur l’ensemble de la chaîne de valeur en 2040, soit dix ans avant la date fixée par les Accords de Paris.

Quelles sont les perspectives de carrières qu’un groupe comme le vôtre peut offrir aux diplômés de l’école ?

Je recom­mande vive­ment aux jeunes diplô­més d’aller dans les sec­teurs de la grande consom­ma­tion et notam­ment dans l’industrie de la bière. Il s’agit d’un domaine vaste, varié, dyna­mique, glo­bal et qui per­met de pour­suivre une car­rière internationale.

C’est éga­le­ment un sec­teur qui per­met aux jeunes d’endosser de grandes res­pon­sa­bi­li­tés rapi­de­ment que ce soit dans le mana­ge­ment, les bras­se­ries en pro­duc­tion, dans l’engineering, le mar­ke­ting, les achats ou la finance. La moyenne d’âge des per­sonnes ayant des postes à fortes res­pon­sa­bi­li­tés est en géné­ral plus basse que dans les autres sec­teurs, qui néces­sitent plus d’expertises techniques.

Par ailleurs, c’est aus­si un monde mar­qué par des valeurs solides et du bien vivre ensemble notam­ment grâce aux pro­duits que nous met­tons sur le mar­ché pour géné­rer de bons moments de vie pour nos consom­ma­teurs. Nous spon­so­ri­sons du foot­ball, de la For­mule 1, et un tas d’autres sports. Nous sommes le bras­seur le plus pré­sent au niveau mon­dial. Nos concur­rents sont beau­coup plus spé­cia­li­sés dans cer­taines régions alors que nous avons une pré­sence à parts égales, ce qui offre des pers­pec­tives de car­rières inter­na­tio­nales très inté­res­santes. Par exemple, lorsque nous embau­chons un jeune, il a la pos­si­bi­li­té d’aller décou­vrir chaque année une nou­velle opco et une nou­velle fonc­tion. Cela lui per­met d’acquérir non seule­ment une ouver­ture d’esprit mais aus­si d’apprendre à décou­vrir de nou­velles cultures.

Selon vous, jamais une époque n’a été aussi pertinente pour recruter de jeunes talents. Pourquoi ?

Parce qu’aujourd’hui, les jeunes talents sont en recherche de sens dans leur car­rière. La géné­ra­tion Y est par­ti­cu­liè­re­ment atti­rée par les entre­prises qui ont un sens comme celles qui attachent de l’importance à la pla­nète, à la tech­no­lo­gie, à la digi­ta­li­sa­tion (l’intelligence arti­fi­cielle, le big data mana­ge­ment, la blo­ck­chain), à l’écologie et à une meilleure har­mo­nie sociale sur la pla­nète.… C’est jus­te­ment le cas de notre industrie.

Par exemple, nous tra­vaillons avec les com­mu­nau­tés afri­caines en fai­sant le local sour­cing. Nous avons créé des usines de four­nis­seurs en Afrique et un éco­sys­tème avec des fer­miers pour les champs d’orge. L’idée étant d’optimiser la ges­tion de l’eau et même de res­tau­rer la géné­ra­tion d’eau dans l’environnement, par exemple en Éthio­pie. Par­ti­ci­per à une noble mis­sion en uti­li­sant des outils nou­veaux est ce que les jeunes d’aujourd’hui veulent tous pou­voir faire.


En bref

La marque Hei­ne­ken® est née il y a plus de 150 ans de la volon­té de Gerard Hei­ne­ken d’améliorer fon­da­men­ta­le­ment la façon dont la bière était bras­sée. C’est une démarche à laquelle le groupe s’attache encore aujourd’hui : des ingré­dients de qua­li­té et des pro­cess par­fai­te­ment maî­tri­sés, à chaque étape. Ils sont avant tout des bras­seurs : leur obses­sion de trans­for­mer seule­ment quatre ingré­dients simples en bois­sons appré­ciées dans le monde entier est ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui.

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