Histoire d’une création d’entreprise
Les jeunes entreprises parviennent à explorer des modèles économiques là où les technologies ou les marchés ne sont pas bien connus. En peu d’années, elles sont capables de franchir bien des étapes.
Recherche et entreprise
Développée en partenariat avec le Laboratoire d’informatique de l’École, X‑Search est une technologie de cartographie de compétences et d’expertise. Elle a permis de construire une base mondiale de plus d’un million d’experts.
L’origine de l’entreprise se situe dans l’activité de chercheur de son fondateur au Laboratoire de physique des plasmas de l’X. L’École, via la Direction des relations industrielles et des partenariats, et le CNRS sont partenaires de l’initiative. Au contact de l’industrie, Albert Meige s’intéresse au couple « recherche publique-entreprise ». C’est alors la vogue de l’innovation ouverte (open innovation), fondée sur le partage libre des savoirs, avec une forme de protection de la propriété intellectuelle qui permet ce partage.
Le prix de l’Innovation
Selon les secteurs, les entreprises, les pays, l’innovation ouverte tire plus ou moins bien profit des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour accélérer le passage des technologies vers leurs applications industrielles.
L’innovation ouverte est fondée sur le partage libre des savoirs
Le projet d’Albert Meige est de rendre ce passage plus performant et plus rapide, tout en abaissant son coût. Comment ? Le dispositif de valorisation technologique de l’École polytechnique permet le partenariat avec le Laboratoire d’informatique de l’X (LIX).
La remise du prix de l’Innovation de l’École, en 2008, marque le soutien de celle-ci à l’entreprise, qui bénéficie également d’un investissement d’X‑Création.
Structurer les problèmes
Comment, ensuite, vendre un service ? Il faut les compétences nécessaires, donc « chasser » les bonnes têtes. Une tâche que les outils modernes forgés par la start-up contribuent à mieux résoudre.
L’accent est placé sur l’étape initiale de structuration des problèmes, inséparable d’une application industrielle et du cadre de la rentabilité économique. Un ancien responsable de la recherche et développement d’un grand groupe a apporté son concours pour entretenir un réseau de consultants seniors, spécialistes de la reformulation des problèmes.
Contacter les experts
On sait que les « experts » existent, dans toutes sortes de pays et d’organisations. Mais on ne les connaît pas. Il faut les contacter, il faut qu’ils s’impliquent. Certains ont tenté de mettre en place des réseaux sociaux pour chercheurs.
Albert Meige a préféré aller chercher les experts là où ils se trouvent, dans les publications, les pages Web, les brevets. Il faut un moteur de recherche plutôt qu’un réseau social. C’est ainsi qu’il a construit X‑Search. Le reste est une question d’apprentissage et d’opiniâtreté. Il suffit aujourd’hui de contacter quelques centaines d’experts préciblés pour atteindre un taux de réponse de 30% et une participation de 10%.
S’ouvrir aux PME
La start-up d’Albert Meige cherche aujourd’hui à se diversifier. À côté de son service proposé aux grandes entreprises, elle met en place une offre destinée aux PME, dont l’accès à l’innovation ouverte reste problématique.
Enfin, elle travaille sur des partenariats commerciaux stratégiques en Europe du Nord et dans des pays à forte croissance.
Avec une cinquantaine de projets à son actif, dont une part significative à l’étranger, Presans travaille dans des secteurs touchant aux sciences de l’ingénieur (aéronautique, défense, automobile, etc.) et à l’agroalimentaire. Elle organise des appels à expertise dans divers domaines : nouvelles technologies, préinvestissement, identification de partenaires potentiels, veille, gestion des connaissances (knowledge management), etc.