L’horlogerie de luxe : un univers idéal pour les ingénieurs !
Raphaël Oriel (X94), Watch Operations Director au sein de Cartier, retrace pour nous son parcours. Il nous en dit également plus sur les opportunités de carrière que l’horlogerie de luxe peut offrir à des ingénieurs. Rencontre.
Des bancs de Polytechnique au monde du luxe, quel a été votre parcours ?
J’ai débuté ma carrière dans le conseil en management, d’abord au sein de PEA Consulting, un cabinet spécialisé dans le domaine de la Supply Chain puis chez Capgemini. À la naissance de mes jumeaux, j’ai quitté cet univers pour me « sédentariser ». J’ai rejoint Renault au technocentre de Guyancourt où j’ai contribué à de grands programmes de transformation des systèmes d’information achat et PLM.
Quand mes enfants sont devenus suffisamment grands, je suis reparti dans le conseil au sein du cabinet Aneo. J’ai aussi créé ma propre entreprise ce qui m’a, par ailleurs, amené à collaborer avec mon premier employeur, Hervé Hillion (X80). Enfin, il y a cinq ans j’ai rejoint Richemont en Suisse au siège où j’ai pris en charge les projets de transformation logistique et Supply Chain des Maisons du groupe. J’ai ensuite intégré la maison Cartier pour prendre en charge la Supply Chain des montres et des pièces de rechange.
En votre qualité de Watch Operations Director, quelles sont les grandes lignes de votre feuille de route ?
Nous sommes quatre directeurs des opérations. Nous avons la responsabilité de l’ensemble des processus supply chain de Cartier. Nous établissions les plans de vente et de production et assurons la distribution des produits vers les points de vente finaux, internes et externes. Nous avons ainsi la responsabilité du stock de la Maison qui, dans le secteur du luxe, représente le principal investissement.
Son pilotage est critique pour la performance et la croissance de Cartier. Dans le contexte incertain et volatile actuel, cela nous oblige à développer et à renforcer notre agilité pour être en mesure d’ajuster à la hausse ou à la baisse le plan de production afin de préserver les objectifs financiers de la Maison.
Il y a une vingtaine d’années, les cycles de décision étaient très longs. Aujourd’hui, il faut être réactif, agile, et en capacité de prendre des décisions plus rapidement et beaucoup plus fréquemment. La pandémie et la crise de la Covid sont des exemples de cette nouvelle donne et de la complexité inhérente à la gestion d’une forte instabilité des marchés.
Sur un plan plus personnel, qu’appréciez-vous dans votre entreprise et dans votre métier ?
La supply chain a toujours été mon cœur de métier. C’est un univers que j’apprécie énormément. On y retrouve une dimension très technique dans laquelle un ingénieur va pouvoir se retrouver et être continuellement challengé sur le pan intellectuel.
Au-delà, la supply chain est par essence une fonction collaborative dans l’entreprise. Elle ne peut pas fonctionner en autonomie. Elle travaille avec le marketing, les équipes commerciales, les manufactures, et elle contribue au développement de la Maison sur les différents marchés. Nous sommes en quelque sorte « au cœur du réacteur » et c’est justement ce qui rend ce domaine passionnant. Pour des ingénieurs, c’est la possibilité de travailler sur des sujets très techniques tout en collaborant de manière transversale avec les autres métiers à une échelle internationale !
Quelles sont les opportunités de carrière qu’un acteur incontournable du luxe comme Cartier peut offrir à de jeunes ingénieurs ?
L’horlogerie relève de la micro-mécanique. Des ingénieurs qui ont une appétence pour cette discipline pourront trouver des choses très intéressantes à réaliser dans les maillons amont de la chaîne de valeur, notamment dans le développement ou la production. Nous avons de nombreux X dans les métiers de l’horlogerie. Le directeur du développement est un Alumni !
Au-delà des métiers du développement, du management des manufactures, de la production, les ingénieurs peuvent aussi avoir de très belles carrières dans la supply chain où ils retrouveront notamment une dimension data forte, entre data Analytics et intelligence artificielle au service d’une prise de décision optimisée…
Parmi les quatre directeurs des opérations, nous sommes trois X.
Le monde du luxe est très différent des autres secteurs et permet véritablement d’appréhender diverses dimensions. Par ailleurs, Cartier attache une attention particulière à l’épanouissement de ses talents, à leur montée en compétences et à leur évolution au sein de la Maison mais aussi au sein des autres entités du groupe. Enfin, nous sommes basés en Suisse, où il y a une culture propice au développement personnel.