Hubert Lebrun (62) industriel spécialiste des PME et des ETI
Décédé brutalement le 14 janvier dernier, Hubert Lebrun a fait une carrière d’ingénieur dans l’industrie, s’intéressant particulièrement aux PME et ETI. Fidèle à ses attaches lorraines, il s’est aussi consacré à des recherches historiques sur le Pays-Haut lorrain.
Petit-fils du président Albert Lebrun, major de la promotion 1890, Hubert, né en 1942, a grandi entre Paris, la Lorraine, et la Brie. Il prépare l’X au lycée Janson-de-Sailly et intègre avec facilité notre École pour laquelle il gardera toute sa vie une très grande reconnaissance pour ce qu’il y avait appris et pour les amitiés qu’il y avait nouées… Toujours déterminé et passionné, Hubert ne faisait jamais les choses à moitié et aimait travailler avec les autres, c’était l’esprit même de l’École.
Un vif intérêt pour les PME
À sa sortie de l’X, décidé à faire une carrière d’ingénieur et attiré par le potentiel considérable de l’industrie nucléaire, il entre au CEA puis le quitte lors de l’abandon de la filière « graphite-gaz » et se tourne alors vers un autre secteur en pleine expansion : celui du ciment. Entré chez Lafarge dans la recherche, il participe à la réorganisation de ce secteur essentiel pour l’avenir de la construction.
Il passe d’abord quelques années au Centre technique de l’industrie cimentière où il élabore une charte qui donnera une impulsion nouvelle à cet organisme. Il rejoint ensuite les centres de recherche de Rueil puis de Viviers, dans le cœur historique du cimentier Lafarge pour mettre sur les rails une organisation qui portera ses fruits dans les années à venir. Entre-temps, le groupe Lafarge s’étant diversifié dans des matériaux de second œuvre, Hubert voit de nouvelles perspectives se présenter et saisit l’occasion pour prendre la direction d’activités de mécanique, découvrant ainsi le monde des grosses PME en Allemagne où il s’investit avec bonheur et succès. Après plusieurs postes de direction dans les grosses PME, il se passionne pour le monde des fusions-acquisitions, en particulier des rapprochements transfrontaliers, en intégrant le cabinet Intuitu Capital SA. Il y restera jusqu’à la fin de sa carrière, se consacrant au développement d’entreprises de taille moyenne dans ce milieu où l’on reste en permanence au contact de la technique, des hommes et des territoires. Dans les opérations financières, il mit constamment en avant les aspects industriels et sociaux pour préserver l’activité en France et notamment en Lorraine.
Le sauvetage des ETI
Ces dernières années, il a mis bénévolement son expérience et ses compétences au service du sauvetage des entreprises industrielles de l’Aisne en difficulté : trouver une solution tenait de l’exploit face à la multiplicité des acteurs publics et la dilution des responsabilités qu’elle induit.
Membre du groupe X des Business Angels des Grandes Écoles, il a répondu présent quand ce réseau a cherché un bénévole pour monter une solution de reprise de deux start-up industrielles en grande difficulté, monter les dossiers correspondants, trouver des acquéreurs potentiels, et organiser les rapprochements.
Un esprit curieux et passionné d’histoire de la Lorraine
Hubert s’est beaucoup engagé dans l’histoire du Pays-Haut, et notamment de tout ce qui se rapportait à la Première Guerre mondiale. Il était vice-président de l’association Histoire et Patrimoine de Mercy-le-Haut, commune de naissance de son grand-père et s’est beaucoup investi pour faire vivre le souvenir d’Albert Lebrun. Il faisait énormément de recherches sur les événements survenus à cette époque, en particulier l’histoire de la bataille des frontières du 22 août 1914, en travaillant avec les archives allemandes et françaises, et était très attaché à la sauvegarde du patrimoine local, et au devoir de mémoire qu’il a cherché à transmettre aux écoliers lorrains. Ses travaux ont même reçu la reconnaissance du New York Times en 2014.