HUBLOT : l’art de la fusion
Dites-nous en plus sur l’histoire de la Maison Hublot et ses principales évolutions à travers les décennies.
La maison Hublot a vu le jour en 1980. À l’époque, Hublot avait fait le pari de créer un produit inédit sur le marché de l’horlogerie suisse : une montre en or avec un bracelet en caoutchouc.
Nous avons ainsi été le premier acteur du monde de l’horlogerie à mélanger, fusionner un matériau millénaire, l’or, à un matériau moderne, le caoutchouc.
EN UNE DIZAINE D’ANNÉES, HUBLOT EST PASSÉE D’UNE MARQUE DE NICHE À UNE MARQUE DE RÉFÉRENCE.
En 2004, avec Jean-Claude Biver, nous avons décidé de reprendre la maison Hublot qui avait depuis gagné en visibilité et en succès. Lors de cette reprise, nous avons notamment réfléchi à l’identité, l’ADN que nous souhaitions donner à la maison Hublot.
Nous avons choisi de positionner la maison sur ce qui l’avait distinguée de toutes les autres maisons spécialisées dans l’horlogerie : « l’art de la fusion » et cette capacité à allier une tradition horlogère de plus de 400 ans à l’innovation. Dans cette continuité, nous avons réussi un tour de force en lançant un chronographe révolutionnaire, la montre Big Bang, une montre qui allie le carbone, la céramique et l’acier, des matériaux qu’on ne retrouve pas traditionnellement dans une montre.
Nous avons aussi été les premiers à lancer des montres ALL BLACK et avons choqué le monde horloger en ayant cadran, boîte, lunette, aiguilles en noir. Aujourd’hui, ce concept a inspiré les autres maisons qui comptent aujourd’hui toutes dans leurs collections des modèles de couleur noire.
La maison Hublot a continué de proposer des produits inédits et disruptifs dans le secteur de l’horlogerie. Cela a, d’ailleurs, contribué à booster notre visibilité et notre notoriété. Nous avons eu une des croissances les plus rapides dans l’histoire de l’horlogerie : en une dizaine d’années, Hublot est passée d’une marque de niche à une marque de référence.
Les nouvelles générations appréhendent le luxe différemment et ont des attentes qui sont très différentes de leurs prédécesseurs.
Comment intégrez-vous cette dimension et comment cultivez-vous votre attractivité ?
Aujourd’hui, nous faisons partie des marques d’horlogerie de luxe qui vendent le plus de montres aux jeunes. En effet, les jeunes de 25 à 40 ans sont notre cœur de consommateurs. Au fil des années, nous sommes devenus une marque aspirationnelle à travers l’univers que nous avons créé autour de nos montres et auxquels les jeunes consommateurs peuvent s’identifier facilement.
Nous nous appuyons sur notre identité, un produit iconique à haute valeur ajoutée et une stratégie marketing tournée vers l’event marketing, un mode de communication qui parle beaucoup aux jeunes générations.
Nous sommes la première marque de luxe à être entrée dans le monde du football. À travers le football, nous avons la capacité de parler à des millions de personnes. Elles n’achèteront bien évidemment pas toutes une de nos montres, mais elles pourront nous reconnaître et cela nous permet de bénéficier d’une reconnaissance de marque et d’une visibilité incroyable.
Notre partenariat avec le monde du football dans le cadre de la prochaine Coupe du Monde de Football 2018 en Russie va encore plus renforcer cette tendance.
En parallèle, nous avons noué des partenariats avec le monde de la culture et de l’art, ainsi que de l’automobile, notamment avec Ferrari.
Qu’en est-il de la digitalisation du secteur de l’horlogerie et de l’arrivée des montres connectées sur le marché ? Comment vivez-vous ce phénomène ?
Quand on parle de montres connectées, on fait référence à une technologie innovante qui relève plus de la Silicon Valley, avec des acteurs incontournables comme Apple, que du monde de l’horlogerie suisse. Pour nous, il s’agit d’un univers différent avec lequel nous ne souhaitons pas entrer dans une logique de concurrence.
Hublot conçoit et crée des montres mécaniques, des garde-temps pour les femmes et les hommes avec une notion d’art et d’identification à travers ce que ces derniers portent. L’horlogerie suisse a vocation à continuer à exister à travers des objets d’art mécanique.
Néanmoins, sur le plan de la digitalisation, nous en avons une approche différente. C’est un moyen de communication incroyable qui nous permet de nous rapprocher de nos consommateurs, notamment les plus jeunes à travers les réseaux sociaux et Instagram où nous avons plus de 2 millions de followers. En boutique également, nous souhaitons proposer des expériences plus digitales.
Hublot est aussi connue pour ses éditions limitées. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le luxe et le haut de gamme riment avec la rareté et c’est exactement ce que nous retrouvons à travers nos éditions limitées. Nous avons des collections de base (core range) auxquelles nous greffons des éditions limitées inspirées de nos partenariats et collaborations.
Cette année, pour le 70e anniversaire de Ferrari, nous avons travaillé aux côtés des équipes du constructeur automobile pour concevoir la Techframe, un chronographe tourbillon, un modèle exclusif que nous allons distribuer en 3 séries de 70 modèles.
Enfin, l’enjeu de ces éditions limitées est de perpétuer les valeurs de luxe : émerveillement, rareté, inaccessibilité, rêve…
À quoi doit-on s’attendre en 2018 ?
2018 est l’année de la Coupe du Monde en Russie et nous sommes un des sponsors de cet événement qui rassemble tous les amateurs du ballon rond. Notre campagne autour de la Coupe du Monde va démarrer en mars 2018 lors de la foire de Bâle.
Nous allons aussi bénéficier d’une visibilité exceptionnelle sur le terrain avec le panneau de 4e arbitre qui va nous permettre de toucher des milliards de personnes. Et en Russie, pendant la Coupe du Monde, nous avons prévu de convier environ un millier de personnes pour vivre une expérience globale extraordinaire.
Le mot de la fin ?
Innover est primordial dans notre monde. Sans innovation, il n’y a pas de futur. Dans cette optique, Hublot continue à imaginer et créer des montres avec de nouveaux matériaux, mouvements, tout en s’ancrant dans l’air du temps.