Introduction

Dossier : Trafic aérienMagazine N°535 Mai 1998
Par Éric FÉRON (86)
Par Marc PÉLEGRIN (43)


FALCON 900EX © FRAN­çOIS ROBINEAU – DASSAULT/AVIAPLANS

Le but de cette édi­tion de La Jaune et la Rouge est de pré­sen­ter à ses lec­teurs les pro­blèmes tech­niques asso­ciés à l’o­pé­ra­tion des sys­tèmes sur les­quels repose l’a­via­tion civile com­mer­ciale et les solu­tions qui leur sont appor­tées. Face à la crois­sance conti­nue du tra­fic aérien dans le monde, à la déré­gu­la­tion du tra­fic et à l’exi­gence des indi­vi­dus et des pou­voirs publics pour une sécu­ri­té accrue du sys­tème et une réduc­tion des nui­sances, les infra­struc­tures, les équi­pe­ments aéro­por­tés et les opé­ra­teurs humains se retrouvent sou­vent pous­sés aux limites de leur capa­ci­té. La consé­quence de la satu­ra­tion du sys­tème, conju­guée avec l’im­pé­ra­tif de sécu­ri­té abso­lue, est le ral­lon­ge­ment de la durée moyenne des vols et une sen­si­bi­li­té crois­sante du sys­tème à des per­tur­ba­tions météo­ro­lo­giques ou systémiques.

L’é­vo­lu­tion du tra­fic aérien au cours de son his­toire peut être carac­té­ri­sée par quelques révo­lu­tions (intro­duc­tion du radar, intro­duc­tion du moteur à réac­tion) espa­cées par de longues périodes évo­lu­tives. Selon l’a­vis géné­ral, le sys­tème du trans­port aérien tel qu’il existe main­te­nant n’est pas si dif­fé­rent du sys­tème tel qu’il exis­tait au début des années soixante, et il est sou­vent rap­por­té que seule une nou­velle révo­lu­tion peut rendre le sys­tème apte à absor­ber la demande future.

Dans cette révo­lu­tion, l’in­for­ma­tique et les télé­com­mu­ni­ca­tions joue­ront un rôle majeur et pose­ront un défi for­mi­dable aux ingé­nieurs, ain­si que consta­té à l’is­sue de plu­sieurs pro­jets d’au­to­ma­tion de grande enver­gure, tant en Europe qu’outre-Atlan­tique. Le sys­tème actuel repose déjà sur un réseau de com­mu­ni­ca­tion et de trai­te­ment de l’in­for­ma­tion très com­plexe et fra­gile. Cette com­plexi­té appa­raît au niveau des infra­struc­tures ain­si qu’au niveau des équi­pe­ments aéro­por­tés : des logi­ciels com­por­tant plu­sieurs mil­lions de lignes de code par­ti­cipent déjà à la ges­tion en temps réel du sys­tème. Les ingé­nieurs qui en sont à l’o­ri­gine ont sou­vent évo­lué vers d’autres res­pon­sa­bi­li­tés, ren­dant la moder­ni­sa­tion ou le rem­pla­ce­ment par­tiel de ces logi­ciels dif­fi­cile, sinon impos­sible, sans prendre le risque de per­tur­ber l’en­semble du sys­tème de façon significative.

Par ailleurs, l’in­tro­duc­tion de sys­tèmes d’in­for­ma­tion pour l’au­to­ma­ti­sa­tion par­tielle ou com­plète de tâches de plus en plus com­plexes conduit à une rééva­lua­tion com­plète des rela­tions entre l’homme et la machine dont il reste res­pon­sable, mais dont il ne com­prend plus tou­jours les actions. Fina­le­ment, les coûts asso­ciés au déve­lop­pe­ment et l’im­plan­ta­tion de méca­nismes avan­cés de ges­tion du tra­fic aérien devront être sup­por­tés par les usa­gers (civils et mili­taires), ce qui oblige dès main­te­nant les ingé­nieurs à pen­ser au choix de tech­no­lo­gies réa­li­sant un com­pro­mis entre effets pro­duits et coûts enga­gés, ain­si que l’a­dop­tion de stan­dards mon­diaux pour ces technologies.

Cette édi­tion contient plu­sieurs points de vue sur le trans­port aérien et est foca­li­sée essen­tiel­le­ment sur les équi­pe­ments et méthodes pour la ges­tion du tra­fic, tant au niveau des infra­struc­tures que des aéro­nefs. Elle débute par une pré­sen­ta­tion détaillée des pro­blèmes asso­ciés à la ges­tion du tra­fic aérien en vol et des méthodes uti­li­sées pour les résoudre (Fron, Gély, Alliot et Durand).

Elle se pour­suit par une des­crip­tion des besoins pour l’a­mé­lio­ra­tion de la ges­tion des aéro­ports, ain­si que des solu­tions actuel­le­ment appor­tées (Péle­grin, Féron, Del­caire, Augu, Schul­ler, Lureau).

Elle se conclut alors par quatre articles dévo­lus à l’a­vion moderne et des fac­teurs humains qui y sont asso­ciés (Zie­gler, Bück, Speyer et Bechet). Dans la mesure du pos­sible, on aura essayé d’ap­por­ter plu­sieurs points de vue com­plé­men­taires sur les mêmes problèmes.

Nous sou­hai­tons remer­cier l’é­quipe de rédac­tion de La Jaune et la Rouge pour avoir offert le sup­port tech­nique et moral pour la réa­li­sa­tion de cette édi­tion ain­si que nos col­lègues et rela­tions pro­fes­sion­nelles pour leurs conseils.

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