Introduction à l’Histoire et à la culture du Viêt-nam
Le Viêt-nam fait partie de la péninsule qu’on appelle indochinoise parce qu’elle est située à la jonction de la Chine et de l’Inde. De l’Indochine, le pays présente les traits caractéristiques : la direction générale nord-sud des lignes du relief et des eaux, le climat de moussons, le contraste de peuplement entre la montagne et la plaine, la civilisation agricole du riz. Sa géographie a commandé dans une large mesure la croissance historique du Viêt-nam. De fait, c’est sur son sol que se sont rencontrées les deux grandes civilisations indienne et chinoise.
Les premiers royaumes
C’est par les étroites vallées des grands fleuves descendus des plateaux tibétains que se sont infiltrées les migrations humaines qui, à côté des autochtones, peuplent aujourd’hui l’Indochine. La direction des lignes du relief et des eaux ainsi que la pression du continent chinois ont commandé la marche vers le sud des populations qui ont dominé l’histoire de la péninsule, et dont les États se sont développés dans les deltas des grandes voies de navigation : fleuve Rouge pour les Vietnamiens, Mékong pour les Khmers, Ménam pour les Siamois, Irrawady pour les Birmans…
Autant que puissent le montrer les fouilles à ce jour, le Viêt-nam apparaît à l’origine peuplé de plusieurs ethnies, parentes les unes des Australiens et des Mélanésiens, les autres des Indonésiens. Les Austroasiens qui dominent au néolithique forment le fonds du peuplement actuel. Dans le Nord, l’alliance avec des éléments mongoloïdes a donné naissance aux Vietnamiens dont le type ancien est représenté, croit-on, par les Muong de la Moyenne Région en bordure du delta.
C’est au début de l’âge du bronze qu’apparaissent les premiers royaumes Viêt. Les Vietnamiens aiment à rappeler qu’ils descendent « d’un Dragon et d’une Immortelle » : selon la légende, Lac Long Quân (le Seigneur Dragon Lac) épousa l’Immortelle Âu Co qui lui donna cent œufs d’où sortirent cent fils. C’est là l’origine mythique des Bách Viêt (les Cent Viêts, appelés les Cent Yue par les Chinois). Toujours est-il que le premier royaume Viêt, le Van Lang, apparaît au VIIe siècle avant J.-C. Le nom dériverait de celui d’un oiseau proche du héron (appelé « blang » en ancien Viêt) et qui était le totem des Lac Viêt, la peuplade du fondateur, Hùng Vuong. La capitale se trouvait à la limite nord-ouest du delta du fleuve Rouge, que la population allait gagner progressivement à la culture par le brûlis et l’irrigation utilisant le jeu des marées. Après avoir connu huit règnes de père en fils, le Van Lang est conquis en 258 avant J.-C. par une autre branche des Cent Yue, les Tây Âu. Le nouveau roi, An-duong-vuong, renomme le royaume Âu Lac (union de Tây Âu et Lac Viêt) et place sa capitale à Cô-loa, au nord du Hanoi actuel.
Alors qu’il ne nous reste aucun vestige incontestable du Van Lang, la citadelle de Cô-loa subsiste toujours, avec ses trois enceintes de terre enroulées en spirale comme un coquillage (loa). Les dimensions de Cô-loa (l’enceinte extérieure a un développement de 7 600 m, et les terrassements nécessaires à la construction dépassent les 2 Mm3), la découverte sur place de milliers de pointes de flèches en bronze, de haches en pierre polie et en bronze, de socs de charrue également en bronze, indiquent un État plus puissant qu’une simple fédération de tribus, et doté d’une armée de métier.
Van Lang et Âu Lac appartiennent à la brillante civilisation du bronze appelée « dongsonienne », du nom du site du Thanh-hóa, au sud du delta, où ses premiers témoignages furent découverts en 1925 (env. Ve siècle avant J.-C. – Ier siècle avant J.-C.). L’objet le plus caractéristique en est le tambour de bronze dont on peut voir des spécimens à Paris (quand le musée Guimet sera réouvert) et surtout à Hanoi, au Musée historique qui en possède les plus belles pièces.
Le décor de ces tambours ressuscite la vie d’une tribu d’agriculteurs, de chasseurs et de marins. Autour du soleil à multiples rayons qui occupe le centre du plateau se déroule une procession de personnages accoutrés de plumes de héron et tenant à la main des cliquettes qui rythment leur danse. Des joueurs de khènes et de tambours les accompagnent tandis qu’à côté d’autres hommes pilent du paddy près de huttes sur pilotis. Au-dessous du plateau figurent des barques avec des guerriers armés de haches, de flèches et de javelots, également revêtus de plumes. La représentation du soleil et, ailleurs, de grenouilles, de couples, atteste l’existence d’un culte de la fécondité qui se retrouve encore dans certains villages. Les hommes se tatouaient le corps, nouaient leurs cheveux et se ceignaient la tête d’un turban. Les femmes portaient des habits étroits, des jupes courtes. Tous allaient pieds nus. L’habitude de chiquer le bétel était répandue ainsi que celle de se noircir les dents. Âu Lac est conquis en 208 avant J.-C. par le Nam Viêt, un royaume de Chine du Sud, qui lui-même est absorbé par l’empire Han en 111 avant J.-C.
Colonisation chinoise et identité vietnamienne
L’occupation allait durer plus de mille ans, jusqu’en 939. Mais, fait remarquable, à l’inverse des autres peuples au sud du Yangzi qui furent assimilés par les Chinois, les Viêts surent conserver leur individualité ethnique et linguistique, grâce à la conjugaison de plusieurs facteurs : l’ancienneté de la culture des Hùng-vuong, l’existence d’une base économique, le delta du fleuve Rouge, et enfin la forte structure des communautés villageoises où se concentre l’esprit de la nation.
Tambour de bronze, hauteur 0,87 m. DOC. PHAM NGOC TOI
Les Han, au début, n’apportèrent aucun changement dans les institutions locales ; toute la féodalité ralliée subsista sous les préfets, qui lui demandaient seulement de payer les tributs et de respecter l’ordre chinois, sans intervenir dans ses affaires. Mais au début de l’ère chrétienne, avec l’afflux d’immigrants et la croissance de l’administration chinoise, la nécessité se fit sentir d’intensifier la mise en valeur économique et le recrutement de fonctionnaires locaux : les gouverneurs répandirent l’usage de l’araire de fer et l’instruction confucéenne. L’atteinte que cette politique portait au pouvoir de la noblesse Lac provoqua la grande insurrection des sœurs Trung, que suivit toute la population du delta, opprimée et exploitée par les Chinois (40 après J.-C.). Mais, après deux ans d’indépendance, elles furent vaincues par Ma Yuan.
Les réformes qu’introduisit ce dernier ouvrirent une phase nouvelle dans l’histoire du pays. L’implantation d’une administration régulière chinoise, le creusement de canaux, la construction de routes, l’ouverture de la région au commerce international, tous ces facteurs entraînèrent un développement économique et culturel, dont profita une nouvelle aristocratie, issue de l’ancienne féodalité Lac mêlée aux fonctionnaires et aux colons chinois qui, installés depuis longtemps, s’étaient peu à peu vietnamisés.
Or, cette classe – comme plus tard la bourgeoisie nationale au XXe siècle – était bloquée dans ses aspirations à jouer un rôle dominant dans les affaires du pays : dans l’ordre politique, les plus hautes fonctions lui étaient, sauf exception, interdites ; dans l’ordre économique, la possession foncière lui était disputée par les mandarins chinois qui accaparaient les meilleures terres et asservissaient (au sens propre du terme) les masses rurales. Aussi verra-t-on les chefs Viêt profiter de toutes les périodes de bouleversements en Chine pour « lever l’étendard de l’insurrection juste » (« khoi nghia »).
Jusqu’au Xe siècle, leurs forces restaient cependant trop faibles pour résister longtemps aux armées chinoises. Mais, en dépit des échecs et des répressions, de telles révoltes, en soulevant des masses de plus en plus nombreuses, éveillaient peu à peu la conscience nationale : dans cet ordre d’idées, il faut citer l’insurrection de Ly Bôn qui, en 544, se proclame empereur et fonde le royaume éphémère de Van Xuân (« Mille printemps »).
En l’an 40, les sœurs Trung “ lèvent l’étendard de la juste insurrection ”. DOC. PHAM NGOC TOI
Les conditions pour la formation d’un État national se précisent ainsi progressivement. L’araire de fer, en augmentant le rendement de la riziculture et en lui ouvrant de nouvelles étendues, favorise l’accroissement de la population, force principale des économies agraires. La diffusion du bouddhisme et du confucianisme – on y reviendra – fait naître une élite capable de fournir les cadres intellectuels. À la fin du IXe siècle, sous la dynastie des Tang, les conditions sont mûres : la guerre civile ravage la Chine, dont sept royaumes se partagent la partie méridionale à partir de 902.
L’Annam (c’est le nom donné au protectorat en 679, sous le règne des Sui) se soulève à son tour, démentant son appellation de « Sud pacifié ». En 905, les Tang, impuissants, doivent accepter comme gouverneur un notable local. La nouvelle administration Viêt s’étend sur tout le pays, jusqu’à l’échelon de la commune (qui échappait jusqu’alors aux Chinois), mais ne proclame pas l’indépendance. En 930, les armées du nouveau royaume de Nan Han (l’ancienne province de Canton, entrée en sécession) marchent sur l’Annam, mais elles sont finalement écrasées par Ngô Quyên à la bataille du fleuve Bach Dang, en 939.
C’est la fin de l’occupation. Ngô Quyên fonde la première dynastie nationale en montant sur le trône à Cô-loa, renouant symboliquement le fil avec l’ancien Âu Lac. Le royaume s’appellera Dai Cô-Viêt, puis, plus tard, Dai Viêt (Grand Viêt). Le nom de Viêt-nam n’apparaîtra qu’en 1804, sous le règne de Gia Long.
H. Maspéro a excellemment résumé comment l’identité vietnamienne s’est nourrie des apports étrangers tout en les combattant (un processus qui se répétera en d’autres temps) : « Si l’Annam, après s’être libéré, a pu pendant des siècles résister à la puissance de la Chine, alors que tous les autres États voisins ont peu à peu succombé, c’est parce que, seul d’entre eux, il avait été pendant des siècles soumis à l’administration chinoise, et que celle-ci, brisant les institutions particularistes et les groupes locaux, et introduisant les idées et les formes sociales chinoises, lui donna une cohésion et une force qui manquèrent toujours à ses voisins.
Le conquérant, en détruisant les vieilles institutions politiques du Tonkin, a jeté ce pays définitivement dans le sillage de la civilisation chinoise, commençant par là à lui donner cette forte armature qui lui a permis de jouer depuis le Xe siècle le premier rôle dans l’histoire de l’Indochine orientale. » Sans oublier l’antique culture des Hùng-Vuong, on peut donc dire que l’influence de la Chine au Viêt-nam n’a pas été sans analogie avec celle de Rome en Gaule.
Les grands courants de la pensée vietnamienne
Que la culture vietnamienne appartienne au monde sinisé relève de l’évidence. Sans insister, faute de temps, sur l’art viêt-han, sur la langue sino-vietnamienne (« hán ») des lettrés, sur l’écriture « nho » en caractères chinois (l’écriture « nôm » n’apparaîtra qu’au XIIe siècle)1, on ne décrira ici – de manière forcément sommaire – que les deux grands courants de la pensée chinoise, le confucianisme et le taoïsme, qui se sont diffusés au Viêt-nam à partir du IIIe siècle et ont imprégné la pensée vietnamienne.
L’enseignement de Confucius (551−479 avant J.-C.) se présente avant tout comme une morale civique et sociale, une doctrine de gouvernement et d’action. L’idéal confucéen est le Sage (Junzi), qui doit cultiver en lui les vertus d’humanité (ren) et d’équité (yi) et aider ses semblables à y parvenir. Ce travail de perfectionnement personnel repose sur la connaissance de la nature des choses et de soi-même. Le sage qui sait se conduire conformément à la raison sera par là même capable de gouverner sa famille et d’administrer l’État. La réussite d’un prince atteste qu’il a reçu le « mandat céleste » (ming), car, par la Vertu et l’efficacité des Rites, il fait régner l’accord entre l’homme et l’univers, l’harmonie entre la Terre et le Ciel. En fait, les rites tendent à ce que chacun reste à sa place, ce qui institue le conformisme, l’obéissance aux aînés et aux supérieurs ; ainsi l’ordre sera-t-il assuré.
Mencius (372−289) représente l’aspect idéaliste de la doctrine : « La nature de l’homme est originellement bonne ». Mais elle ne peut fleurir que dans un milieu social favorable, aussi le devoir du prince est-il de veiller à l’amélioration des conditions de vie de son peuple. Car c’est du consentement populaire que dépend en définitive le maintien des gouvernants. C’est pourquoi, lorsque le prince faillit à sa mission, le mandat céleste peut lui être retiré et le peuple peut (doit) se révolter. On voit ainsi la dualité (on dirait aujourd’hui la dialectique) du confucianisme, qui d’une part tend à stabiliser l’ordre moral, d’autre part légitime le droit à la révolte.
À l’opposé du confucianisme, le taoïsme exprime l’attitude mystique et anarchiste à la recherche de la félicité individuelle. L’école, dont les origines remontent aux états de possession de la magie primitive, aurait été fondée par Laozi (Ve siècle avant J.-C.), auteur du célèbre Daodejing, « Livre de la Voie et des Vertus ».
Le Dao, c’est la substance cosmique primordiale, d’où sont sortis les deux principes actif et passif, mâle et femelle, Yang et Yin. Leur alternance perpétuelle régit le monde et tous les êtres qui se transforment et retournent au Dao. Le Dao reste immobile et pourtant il n’est rien qui ne soit fait par lui. L’essence de la doctrine est donc la non-intervention de l’homme et par la suite de l’État (wuwei, « non-agir »). Il faut éviter les règles de gouvernement, laisser faire et suivre la Nature. L’étude n’est pas nécessaire car le seul mode de connaissance est l’intuition mystique.
Travaux des champs. DOC. PHAM NGOC TOI
Cette haute métaphysique dégénère au début de l’ère chrétienne en une interprétation physique du Dao. L’immortalité devient la quête suprême et le ciel un panthéon sur lequel règne Ngoc Hoàng, l’Empereur de Jade, à l’image des cours terrestres. Mais, par ces aspects anthropomorphiques, le taoïsme vulgarisé se rapproche des nombreux cultes populaires vietnamiens avec lesquels il se mélange, notamment le culte des « Chu vi” » ou Esprits des Trois Mondes (Ciel, Terre, Eaux).
Le troisième courant à avoir influencé la pensée vietnamienne n’est pas chinois : c’est le bouddhisme, qui pénétra dans le pays par le sud, au Ier ou au IIe siècle de l’ère chrétienne et connut une diffusion rapide auprès d’une population encore primitive, opprimée par ses maîtres étrangers et locaux, dominée par une nature hostile, et qui ne trouvait aucune consolation dans la sécheresse confucéenne, morale des classes dirigeantes. On sait que le bouddhisme est né en Inde au VIe siècle avant J.-C., aux confins du Népal. Le Bouddha enseigne que la loi universelle est celle de la douleur, inhérente à la vie et encore multipliée par la transmigration (réincarnation). Pour échapper à la « chaîne des causes », il faut parvenir à l’extinction du désir.
À cet état de Nirvana mène la Voie aux huit embranchements qui correspondent à la rectitude de la pensée, de la parole et de l’acte, et à la pratique des six valeurs cardinales : le don désintéressé, la moralité parfaite, la patience, l’énergie, la concentration dans la méditation, la sagesse. Cette morale de renoncement et de fraternité universelle traduisait les aspirations des basses classes de l’Inde, à cette époque divisée en castes rigoureusement étanches et dominée par une minorité de brahmanes et de kshatriyas. Dès sa prédication, le bouddhisme fit de rapides progrès. La position du Viêt-nam de l’époque en faisait l’intermédiaire entre la Chine et l’Inde, surtout après que la décadence des Han eut amené la perte de l’Asie centrale. Au carrefour de deux mondes et de deux civilisations, les lettrés Viêt de l’époque lisaient à la fois le chinois et le sanskrit. Aussi les pèlerins chinois et indiens s’arrêtaient-ils fréquemment dans ce pays où ils trouvaient des moines qui leur servaient d’interprètes et collaboraient avec eux dans la traduction des textes sacrés.
Si l’on veut « comprendre » l’esprit vietnamien, à ces trois grands courants qui l’ont façonné, il convient d’ajouter ce qu’on appelle la culture populaire, celle qui s’est élaborée à partir des travaux des champs, des croyances aux ancêtres et aux esprits, des cultes communaux rendus aux héros, aux fondateurs, aux bienfaiteurs qui ont introduit des métiers. Elle s’exprime dans les fêtes villageoises et toute une littérature de chansons, de proverbes, de fables et de contes, où le peuple exprime ses joies et ses peines, ses idées et sa morale.
Transmise par tradition orale jusqu’à nos jours, elle se place au tout premier rang des littératures populaires du monde par sa richesse, sa spontanéité, son humanité. C’est chez elle et non dans la littérature savante qu’on trouve le reflet le plus exact et le plus complet de la vie du peuple vietnamien. Son essence, c’est l’optimisme, la gaieté, la confiance en soi et en l’avenir, c’est en un mot l’amour de la vie, traversé par un large courant de bon sens et d’humour. Si chez les lettrés la morale dominante enserre l’individu dans un réseau impératif de rites et d’obligations, la masse du peuple, derrière ses haies de bambous verts, continue à vivre selon la nature en chantant librement ses émotions et ses amours.
Aux travaux des champs participe étroitement la femme qui, pour cette raison, est presque l’égale de l’homme, contrairement à ce qui se passe dans la classe lettrée où la femme est confinée au foyer. Non seulement en effet la paysanne repique les plants, décortique le paddy, élève les porcs et la volaille, mais encore elle contribue à payer l’impôt grâce aux produits qu’elle va vendre au marché. Et lorsque l’homme devant une invasion doit courir prendre les armes, c’est elle qui le remplace dans toutes les tâches.
Ce labeur en commun a suscité toute une floraison de chansons d’amour. Garçons et filles se rencontrent chaque jour. Qu’ils irriguent, labourent ou moissonnent, on les entend d’un champ à l’autre s’appeler et se répondre. Directe ou voilée, l’entrée en matière est toujours poétique. Elle est souvent constituée par la chique de bétel, dont la tradition fait remonter l’origine au règne des Hùng-vuong (premier millénaire avant J.-C.). Parfois c’est la fille elle-même qui l’offre :
Je suis entrée dans le jardin
pour cueillir une noix d’arec verte
Je l’ai coupée en six et vous
offre cette chique de bétel (…)
et ceci est un autre témoignage de la plus grande liberté dont elle jouit dans les campagnes, une liberté peu conforme à la morale confucéenne qui prescrit à la femme les trois soumissions (tam tong) : à son père, puis à son mari, puis, après la mort de celui-ci, à son fils. Le bon sens paysan prend la même liberté avec la hiérarchie sociale telle que la préconise le confucianisme : si, nông, công, thuong (lettré, agriculteur, artisan, commerçant). Mais il y a lettré et lettré. Il y a ceux qui réussissent au concours et deviennent mandarins : c’est une petite minorité. Il y a le plus grand nombre qui, après des échecs successifs, se font enseignants de village : ils dépendent pour leur subsistance de ce que veulent bien leur offrir les paysans qui leur demandent d’instruire leurs enfants.
Malgré le respect qu’ils ont pour le savoir, le lettré n’est aux yeux de ces derniers que celui dont « le dos long coûte de l’étoffe pour l’habiller et qui s’allonge après qu’il ait mangé » (dai lung tôn vai an no lai nam). « Premier le lettré, second le paysan, mais quand il n’y a plus de riz et qu’il faut courir après, premier le paysan, second le lettré ! » (Nhât si nhì nông, hêt gao chay rông, nhât nông nhì si).
L’irrespect n’épargne pas les fonctionnaires :
« Le mandarin est pressé mais le peuple ne l’est pas. Si le mandarin est pressé, qu’il se mette à la nage et continue sa route ! » (Quan có cân nhung dân chua vôi, quan có vôi quan lôi quan di).
Il ne faut pas croire cependant que le paysan rejette toutes les valeurs confucéennes. Au contraire, les contes exaltent l’humanité, la justice, le loyalisme, la piété filiale. Les deux premières, nhân et nghia, vont ensemble et sont interprétées moins par rapport aux relations sociales que dans un sens politique : par rapport au bien du peuple et au maintien de la nation. Être nhân, c’est aimer autrui (thuong nguòi), les autres hommes, le peuple, ne pas l’accabler d’impôts et de corvées, ne pas l’opprimer.
Faire le nghia, c’est faire le bien du peuple et s’opposer à ce qui peut lui nuire, quels que soient ses intérêts personnels. De sorte que, par un « détournement » typiquement vietnamien, la plus grande « œuvre de justice », c’est de délivrer le peuple de l’occupation étrangère. C’est le sens de la « Grande proclamation de la pacification des Ngô » que rédigea Nguyên Trãi après la victoire sur les Ming (1427) :
« L’humanité et la justice consistent à donner la paix au peuple. Mais l’armée de libération doit d’abord chasser la violence de l’envahisseur. »
État et dynasties
Reprenons le cours de l’histoire vietnamienne. Il faudra nous contenter d’en retracer les grandes lignes jusqu’à l’irruption de l’Europe au XIXe siècle, en relevant au moins deux traits caractéristiques :
- l’unité de l’État, en dépit de forces centrifuges qui aboutissent même à une sécession au XVIIIe siècle,
– la menace constante du grand voisin septentrional : chaque dynastie pratiquement a eu à mener sa guerre contre l’envahisseur du Nord.
Sans ces deux constantes, on ne saurait comprendre la personnalité nationale qui s’affirme par exemple dans le célèbre « Bình Ngô Dai Cáo » déjà cité plus haut :
« Notre pays est le Dai Viêt,
C’est une nation policée,
Elle a ses fleuves, ses montagnes,
Ses mœurs et ses coutumes sont différentes de celles du Nord.
Les dynasties Dinh, Lê, Lý, Trân l’ont bâtie,
Comme Han, Tang, Song, Yuan ont régné dans le Nord.
Bien que son histoire ait connu grandeurs et déclins,
Elle n’a jamais manqué d’enfanter des héros. »
Donc les premiers rois ont à lutter non seulement contre les tentatives chinoises de réoccuper le pays, mais aussi contre les tendances au morcellement régional, qui ne seront éliminées que peu à peu. Les Lý forment la première grande dynastie (1009−1225), qui met la capitale à Hanoi (1010), établit une administration et une armée régulières, crée une infrastructure pour l’agriculture et les communications (routes, canaux, digues), fonde un enseignement supérieur et des concours littéraires, réservés à l’aristocratie. L’œuvre est continuée par les Trân (1226−1400) qui consolident la centralisation, encouragent l’agriculture et les défrichements.
C’est sous les Lý que commence l’expansion vietnamienne vers le Sud (« Nam tiên »). Dès la seconde moitié du XIe siècle, la croissance démographique conduit la population à essaimer le long des plaines côtières de la chaîne Annamitique. Il s’agit au début d’une infiltration pacifique, mais bientôt les Viêts se heurtent au royaume du Champa. La guerre de 1069 incorpore au Dai Viêt trois districts au sud de Hoang Son, qui formaient jusque-là la frontière méridionale. En 1307, c’est par le mariage d’une princesse Trân avec le roi Cham qu’est acquise la province de Huê. À l’apogée des Trân, le royaume Dai Viêt s’étend jusqu’au col des Nuages.
Le Temple des Lettres (Vån Mieu) à Hanoi. DOC. PHAM NGOC TOI
Au Nord, les Lý eurent à repousser deux invasions chinoises (victoires du général Lý Thuong Kiêt sur les troupes Song en 1075 et 1077), les Trân trois invasions mongoles successives (victoires du général Trân Hung Dao sur les armées de Quoubilaï Khan, la dernière en 1287). Ces succès contribuèrent à renforcer le sentiment national et la légitimité monarchique.
Durant toute cette période, le bouddhisme est la religion officielle. Le fondateur des Lý avait été élevé dans un temple et avait dû son accession à l’appui des moines. Il plaça la communauté (sangha) sous l’autorité d’un Quôc sú (« Maître du royaume ») qui assistait le souverain dans ses prières pour la prospérité de l’État et lui servait souvent de conseiller. La plupart des souverains Lý et Trân firent partie de sectes bouddhiques : Trân Thái-tông (1226−1258) fut l’auteur de deux traités de doctrine qui nous ont été conservés.
Si la religion est un moyen de gouvernement en éduquant la population dans le respect de la monarchie et de l’ordre établi et en menaçant les coupables des pires châtiments aux enfers, elle a joué aussi un rôle civilisateur dans l’humanisation des mœurs et des lois, et suscité des chefs-d’œuvre architecturaux, temples et stupas dont l’équilibre des formes et l’harmonie des teintes s’allient intimement au paysage. Mais, à partir du XIVe siècle, le bouddhisme va tomber en décadence, corrompu de plus en plus par la superstition, attaqué par les lettrés confucéens qui le considèrent comme antisocial et anticivique et qui dénoncent la richesse des temples.
Le confucianisme, qui avait prospéré pendant l’occupation chinoise, régressa à l’indépendance (939), les premiers rois se défiant d’une bureaucratie trop liée à l’ancien pouvoir impérial. C’est par l’hérédité et la recommandation des nobles et des bonzes que les fonctionnaires sont recrutés. La monarchie est d’ailleurs de type patrimonial, confiant à ses proches les leviers de commande et leur distribuant de grands domaines situés aux points stratégiques.
La prépondérance du bouddhisme n’empêche pas cependant le développement du confucianisme. En 1070 est fondé le Van Miêu (« Temple des Lettres ») consacré à Confucius, qui abrite en même temps un collège, le Quôc tu Giám, destiné aux fils de dignitaires. Le premier concours littéraire s’ouvre en 1075. Il y en aura sept sous les Lý en deux cent seize ans et dix-sept sous les Trân en cent soixante-quinze ans. Ils servent à recruter non seulement des fonctionnaires confucéens, mais aussi des prêtres bouddhistes et taoïstes (« concours des trois doctrines »). Le petit nombre de concours montre que l’instruction ne devait guère dépasser le cadre de la capitale, qu’elle était réservée à l’aristocratie et que les concours n’étaient pas eux-mêmes nécessaires pour accéder à la fonction publique.
Avec le déclin des Trân et l’usurpation des Hô (1400−1407), les germes de la division s’installent et le pays succombe à une nouvelle invasion chinoise, menée cette fois par les Ming qui, au pouvoir depuis 1368, voulaient renouer avec les traditions impériales des Tang et des Han. La seconde occupation chinoise va durer vingt ans, jusqu’au « khoi nghia » de Lê Loi qui, après une longue guerre (1418−1427), parviendra à libérer le pays.
Avec la dynastie des Lê (1428−1788) intervient un changement fondamental : le passage du gouvernement aristocratique à l’administration bureaucratique. Favorisé par le déclin du bouddhisme, le confucianisme devient doctrine officielle : il est d’ailleurs plus apte à assurer la cohésion de l’État, la gestion de la société et la formation de ses cadres. La centralisation politique, la diversification des tâches et des institutions, l’accroissement démographique exigent un renforcement continu de l’administration et par suite une augmentation du nombre des fonctionnaires.
Le système des concours2, fondé sur l’examen du mérite, était plus approprié que l’hérédité ou la recommandation. À son tour son développement stimule celui de l’enseignement confucéen et de la bureaucratie. À partir de 1463, les concours ont lieu tous les trois ans dans chaque province, ceux de doctorat à la capitale l’année suivante, enfin au palais royal. Le statut des fonctionnaires est réglementé en 1477. La hiérarchie civile comprend neuf grades, la hiérarchie militaire six grades, chaque grade comportant deux échelons.
La rémunération consiste en une petite allocation monétaire, mais principalement en des attributions de terres pour la durée de la charge. Seuls les princes de la famille royale bénéficient de rizières à titre héréditaire. Ainsi, les « lettrés-fonctionnaires » s’affirment comme la classe dirigeante, dont le recrutement s’élargit lentement à des couches de moins en moins étroites de la population. C’est, cimentée par une idéologie rationnelle, cohérente et totale, la stabilité de cette institution qui a permis d’assurer, à travers toutes les vicissitudes de l’Histoire (révoltes paysannes, changements dynastiques, sécessions et invasions extérieures), la continuité du Viêt-nam ancien.
Après une période de floraison vigoureuse, le confucianisme tombe lui aussi en décadence à partir de la fin du XVIIe siècle, usé par l’influence desséchante du zhuxisme qui, précisément à cause de la grandeur de sa systématisation néo-confucéenne, arrêta le jaillissement créateur de l’esprit et immobilisa peu à peu la classe des lettrés dans une scolastique formelle et creuse. D’autres facteurs contribuèrent au déclin : l’étroitesse du système des concours littéraires, sans lien avec la vie économique et sociale, la montée des échanges monétaires, la vénalité de certaines charges due aux besoins financiers toujours croissants de l’État, l’incapacité à répondre aux demandes de la paysannerie.
En revanche, le déclin encourage une certaine renaissance du bouddhisme qui voit se créer de nouvelles sectes et construire de nouveaux temples. Beaucoup de lettrés se font moines et l’on voit apparaître de part et d’autre des théories sur la « commune origine » et le « commun corps » des trois religions (tam giáo). C’est aux XVIIe-XVIIIe siècles que se forme le syncrétisme qui caractérise la culture vietnamienne : elle a intégré les trois doctrines en empruntant à chacune d’elles un certain nombre d’idées et de pratiques dont l’importance relative varie selon les couches sociales.
Depuis le XVIe siècle, le déclin des Lê a entraîné des troubles paysans et des guerres civiles à la faveur desquelles émergent deux grandes familles : les Trinh au Nord, les Nguyên au Sud. Sous l’autorité nominale des Lê, la division de fait du pays va durer cent cinquante ans. Les Nguyên achèvent la conquête au Sud sur les Chams et les Khmers (Saigon : 1698) et réunifient le Viêt-nam en plaçant la capitale à Huê (1802).
Le royaume connaît alors sa plus grande extension, mais les Nguyên ne savent pas s’ouvrir aux courants nouveaux pour élever le niveau de vie de la population comme pour défendre le pays contre les menaces extérieures. L’économie stagne, la pensée se complaît dans le passé. Les révoltes paysannes traduisent la crise profonde de la société, qui se reflète également dans les œuvres littéraires, notamment dans l’immortel « Thúy Kiêu » de Nguyên Du. Aussi, quand les canons français tonnent dans la baie de Dà-nang, le régime des Nguyên est-il déjà à demi défait de l’intérieur.
Les Français en Indochine
Il faut revenir en arrière pour suivre l’arrivée des Français en Indochine. Au XVIIe siècle, l’expansion du capitalisme commercial pousse les Européens sur la route des épices et des marchés d’Asie : aux Portugais succèdent les Hollandais, les Anglais et les Français, qui trouvent au Viêt-nam une étape commode sur la voie de la Chine.
Après les marchands viennent les missionnaires (et parfois même avant, puisqu’on peut dire que jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le commerce français n’eut guère d’autres représentants au Dai Viêt que les missionnaires). Deux figures ecclésiastiques se détachent particulièrement :
- la première est le jésuite d’origine avignonnaise Alexandre de Rhodes, en mission chez les Trinh de 1627 à 1630, puis chez les Nguyên entre 1640 et 1645, avant d’être définitivement banni du pays. On lui doit – couronnement d’efforts antérieurs de missionnaires italiens et surtout portugais
– l’emploi systématique de l’alphabet latin pour rendre les sons vietnamiens, autrement dit le « quôc ngu », qui est aujourd’hui l’écriture officielle vietnamienne3 ;
– la seconde est le Français Pigneau de Béhaine, évêque d’Adran, arrivé à Hà-tiên en 1767. Par le hasard des circonstances, il noua des liens d’amitié avec le prince Nguyên Ánh (le futur Gia-long) dont il se fit l’avocat infatigable auprès de la France, au point de réussir à faire signer entre Nguyên Ánh et Louis XVI un traité d’assistance militaire en 1787 (mais qui ne fut pas appliqué).
Après leur victoire définitive, les Nguyên pratiquèrent une politique plutôt isolationniste du côté de la mer, poussés à la fois par une idéologie immobiliste et par la crainte que le développement du commerce ne minât à la longue la structure sociale, et que l’ouverture du Viêt-nam ne se traduisît peu à peu par la conquête militaire européenne, comme le montrait l’exemple de l’Inde. Tout en continuant d’accueillir les navires de commerce occidentaux, ils se gardèrent bien de nouer avec leurs gouvernements des relations officielles qui pussent ressembler à des engagements politiques.
Prise de Tourane (Ðà-nang) par les Français en 1858.
DOC. PHAM NGOC TOI
Cette attitude, toutefois, ne devait pas résister à la pression des événements : en 1819, les Anglais occupaient Singapour ; la guerre de l’Opium (qui visait en fait à forcer l’ouverture de la Chine) se concluait par les « traités inégaux » de Nankin (1842) et de Whampoa (1844) concédant à l’Angleterre et à la France l’ouverture de ports et comptoirs (le bail de Hong-Kong date de 1842) ; l’avènement du Second Empire en 1852 relançait l’expansionnisme français… Sous le prétexte de protéger les missionnaires, le corps expéditionnaire de l’amiral Rigault de Genouilly4 s’empare du port de Dà-nãng le 1er septembre 1858 : c’est le début de la conquête française de l’Indochine, qui va ensuite progresser du sud vers l’ouest et le nord de la péninsule. Les Nguyên, impuissants, doivent céder le Sud aux Français qui le nomment Cochinchine (1862−1867), puis accepter leur protectorat sur le Centre (Annam) et le Nord (Tonkin) en 1884–1885. Le dernier empereur, Bao Dai, n’est plus, de son propre aveu, qu’une marionnette.
Il n’est pas question de faire ici le bilan de la colonisation française au Viêt-nam.5 Soulignons seulement ceci : si un siècle de présence française n’a pas imprégné la population autant qu’ont pu le faire dix siècles de présence chinoise, il n’en reste pas moins que la culture française a fortement influencé les élites (à commencer par les dirigeants révolutionnaires !), et réactivé un processus (assimiler les apports tout en les combattant) déjà vu à l’œuvre sous la colonisation chinoise. Comme autrefois l’administration chinoise, c’est l’administration française qui apporte les premiers changements.
Pour lutter contre la culture des lettrés, qui dirigeaient la résistance, mais aussi pour former des cadres subalternes, les autorités coloniales créent des écoles, suppriment les concours traditionnels (1918) et répandent l’usage du quôc ngu, écriture romanisée introduite par les missionnaires au XVIIIe siècle mais qui était jusqu’alors limitée à la communauté catholique. Vu d’abord avec méfiance, le quôc ngu se révéla si commode (par rapport au nôm, écriture démotique, dérivée du chinois), si facile à apprendre, que les nationalistes l’adoptèrent pour diffuser leurs idées et éduquer le peuple, le retournant ainsi contre le pouvoir colonial.
De plus, sous l’influence du français, la structure de la langue se transforme. De synthétique et concise à la manière du han classique, elle devient analytique. La langue moderne peu à peu élaborée va servir de véhicule à la presse, au roman, à la poésie moderne. L’influence chinoise s’efface au profit de la française, y compris chez les plus nationalistes. Il ne pouvait en être autrement en raison de tous les changements économiques et sociaux apportés par la colonisation : le phénomène le plus remarquable est l’expression dans la littérature de la révolte de l’individu contre les anciennes structures, familiales et communales.
Chez les intellectuels eux-mêmes, une transformation radicale s’opère avec le tournant du siècle. La victoire du Japon sur la Russie (Port Arthur, 1905) révèle aux lettrés vietnamiens que pour vaincre l’Occident, il faut lui emprunter sa science et sa technologie. C’est ainsi que, rejetant la nostalgie du passé, ils se mettent avec ardeur à l’étude de la pensée et des institutions européennes. Ils abandonnent le principe monarchique pour préconiser la démocratie, seule capable à leurs yeux d’assurer la modernisation du pays par la participation de la population à la vie politique, et par là le développement économique.
Mais « l’École de la Justice » de Hanoi (Dong-kinh nghia-thuc), les sociétés commerciales et les journaux réformistes furent aussitôt interdits par le Protectorat. La relève fut prise par les éléments naissants de la bourgeoisie et de la classe intellectuelle grandis avec le développement de la production et des échanges, de l’administration et des écoles. Si la première se montra assez timide dans ses revendications, la seconde fit preuve de plus de mordant, mais la tentative d’insurrection du Viêt-nam Quôc Dân Dang (Parti nationaliste vietnamien), mal organisée, se solda par un échec.
La direction de la lutte nationale passa aux marxistes : créé en 1930, le Parti Communiste devait, quinze ans plus tard, faire la révolution d’août 1945 et établir le premier gouvernement indépendant du Viêt-nam depuis la conquête coloniale.
La suite – la première guerre d’Indochine, Diên Biên Phu, la deuxième guerre d’Indochine, la chute de Saigon – fait partie de l’Histoire récente.
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Lê Thành Khôi est historien, spécialiste de l’éducation comparée, professeur émérite à l’université Paris 5 Sorbonne et auteur de Histoire du Viêt-nam des origines à 1858.
1. Voir l’article de F. Rideau : « Mes rapports avec la langue vietnamienne ».
2. Voir l’article de Nguyên Thi Chan Quynh : « Concours de mandarins ».
3. Voir l’article de F. Rideau : « Mes rapports avec la langue vietnamienne ».
4. Un X de la promotion 1827.
5. Voir l’article de P. Brocheux : « Le legs français à l’Indochine ».