Israël : Les X et la Start-up Nation
L’expression de Start-up Nation, née à l’occasion de la parution d’un livre, représente un état d’esprit qui permet à Israël d’être le deuxième pays créateur de start-up et de sociétés cotées au Nasdaq et d’héberger les centres de R&D de nombreux groupes internationaux
L’expression de Start-up Nation ne remonte qu’à 2009, à l’occasion de la parution du livre éponyme de Dan Senor et Paul Singer, traduit en français en 2011.
Ce livre explique comment un pays de 7 millions d’habitants, sans ressources naturelles et en état de guerre permanent depuis sa création soixante ans auparavant, crée davantage de start-up que n’importe quel autre pays au monde excepté les États-Unis (une start-up pour 1 500 habitants !).
L’innovation et l’esprit d’entreprise en Israël ne remontent pas à 2009. Dès 1995, l’Union européenne avait fait d’Israël le premier pays tiers intégré à ses programmes-cadres de R & D.
Souvenez-vous de La Jaune et la Rouge n° 537 septembre 1998
Et lorsqu’il avait investi en Terre Sainte à partir de 1882, le baron Edmond de Rothschild avait déclaré qu’il n’était pas un philanthrope : il appréciait l’esprit d’entreprise des pionniers et leur avait fourni les moyens de développer le pays.
Selon les auteurs de Start-up Nation, Israël n’est pas seulement un pays mais c’est un état d’esprit, caractérisé par la spontanéité, la détermination et la prise de risques.
“ Israël n’est pas seulement un pays mais c’est un état d’esprit ”
Parmi les facteurs clés de ce succès, il est bon de noter : le service militaire et son influence sur la formation des esprits, une sélection très rigoureuse des meilleurs éléments, une masse critique de scientifiques de haut niveau, et enfin la chutzpah, que nous traduirons, relativement librement, par esprit frondeur. Tout cela ne nous rappelle-t-il pas une école qui nous est chère ?
Aujourd’hui, une trentaine de polytechniciens vivent en Israël. Et plusieurs centaines travaillent ou ont travaillé avec ce pays : diplomates – dont deux ambassadeurs – et hauts fonctionnaires, enseignants et chercheurs, industriels et financiers, ecclésiastiques…
Certains, de tous âges, ont créé leur start-up. De nombreux autres travaillent dans le high-tech.
Enfin en lisant ce dossier, il est bon de garder à l’esprit quelques données concrètes. Israël dédie plus de 4 % du PIB à la R & D, n°2 juste derrière la Corée du sud. L’industrie high-tech israélienne emploie 12 % des salariés et contribue à 9 % du PIB et 39 % des exportations.
Au cours des dix dernières années, près de 30 milliards de dollars ont été investis dans les start-up israéliennes. Israël est n° 2 au monde pour le nombre de sociétés cotées au Nasdaq. 300 groupes internationaux sont installés en Israël et ils opèrent dans plus de 300 centres de R & D.
Les ventes de start-up israéliennes se sont montées à 7,2 milliards de dollars en 2015. Le rachat de Mobileye par Intel en 2017 a représenté 15 milliards de dollars à lui tout seul.