Jacques Fauchart (55), le goût des grands ouvrages d’art et de l’enseignement
Né en 1936 dans une famille d’enseignants, Jacques Fauchart entre à Polytechnique en 1955. Il s’intéresse à la culture, à la musique et au cinéma, un peu moins aux arts militaires. Cela ne l’empêche pas de sortir dans le corps des Ponts et Chaussées (PC 60).
Entré en 1960 au SCET (Service central d’études techniques du ministère des Travaux publics), il apprend très vite à faire des projets d’ouvrages d’art de types très variés. Il met à profit ces expériences pour rédiger, souvent pendant la nuit, les cours manuscrits qui feront le bonheur des élèves ingénieurs et des jeunes ingénieurs : résistance des matériaux, puis construction métallique et enfin, béton précontraint.
D’une écriture parfaitement lisible et d’une clarté lumineuse, ces cours ont été dispensés au CHEBAP (Centre de hautes études du béton armé et précontraint) puis à l’ENPC (École nationale des ponts et chaussées) et à l’ASTEF (formation des ingénieurs étrangers en stage en France).
Un concepteur et un pédagogue
Au SCET, il réalise une impressionnante série de projets, souvent construits (pont suspendu d’Aquitaine, pont routier de Bayonne, pont levant du Martrou, etc.) ; mais, de plus, il forme ses collègues ingénieurs plus jeunes qui resteront ses admirateurs reconnaissants et ses amis pour toujours.
Il agit comme un aimant qui attire de jeunes ingénieurs
Fin 1969, il quitte le SCET (devenu Centre des ouvrages d’art du SETRA), pour prendre la tête du Centre d’essais des structures du CEBTP à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Il procède à des essais, poussés jusqu’à rupture, de maquettes en béton de grandes dimensions et il fait progresser la théorie du » treillis spatial évolutif « . Mais il découvre que la recherche technique, c’est aussi la recherche de crédits et de contrats, assortie de problèmes de gestion.
Le goût des très grands ouvrages d’art
En 1973 il rejoint la Setec, bureau d’études privé fondé en 1957, par Saïas (44) et Grimond (46, décédé) pour y développer une branche technique de haut niveau, dans le domaine des structures (ouvrages d’art, tours de bureaux, tunnels…), à la condition expresse d’être déchargé des soucis de gestion et de pouvoir poursuivre ses activités d’enseignement, en parallèle. Là, il agit comme un aimant qui attire de jeunes ingénieurs qu’il a formés et des élèves des écoles d’ingénieurs séduits par son enseignement.
Avec la Setec, il conçoit et, parfois, assure la maîtrise d’œuvre d’ouvrages de plus en plus importants : pont à haubans d’Ottmarsheim sur le Rhin, pont de Normandie (APS), tunnel sous la Manche, arrêté en 1975 mais dont les études seront reprises par le projet construit en 1986–1994, etc.
Suite au décès de sa première épouse Annie, il se remarie en 1975 avec Françoise. Malheureusement, en 1983, il tombe gravement malade, mais grâce aux soins compétents reçus à l’hôpital de la Salpêtrière et au soutien constant et affectueux de son épouse et de son fils Romain, il retrouvera progressivement son autonomie et sa joie de vivre.