Jacques OLLIVIER (39), ou l’art du bien vieillir
Après une scolarité aux lycées Charlemagne et Louisle- Grand, il entre à l’X en 1939. L’année de sa sortie, en novembre 1942, la SNCF décide exceptionnellement d’embaucher quelques X directement à la sortie de la promotion.
Orphelin de père à l’âge de 14 ans et aîné de 4 enfants, Jacques Ollivier devait être rapidement autonome pour alléger les charges familiales : il se porte donc candidat et est retenu.
UNE CARRIÈRE AU SERVICE DU RAIL
Il entre au réseau Sud-Ouest au service matériel et traction. Il y assure les fonctions de chauffeur, puis mécanicien titulaire d’une locomotive à vapeur, pendant six mois au dépôt de Tours, poste qui l’a marqué à vie et déclenché sa passion pour le rail et les hommes du rail.
Par la suite, les postes nombreux et variés qui lui sont confiés nécessitent de nombreux changements de résidence (12 en tout) : chef de dépôt de locomotives à Paris, chef d’atelier de réparations de wagons à Montluçon, chef adjoint de grand atelier de voitures à Paris, adjoint au chef de la division de la traction à Bordeaux, chef d’arrondissement du matériel et de la traction à Limoges, chef de la division des voitures et wagons à Paris, directeur régional à Tours, chef du département du matériel à Paris et enfin, adjoint au directeur du matériel de la SNCF.
Départ à la retraite en novembre 1983 avec, comme cadeau de départ, une importante participation à l’achat d’un orgue liturgique, car une nouvelle vie s’annonce. Après une vie très organisée entre les responsabilités professionnelles et familiales (marié avec 5 enfants), un nouveau partage du temps se profile.
ENTRE MUSIQUE ET SERVICE DES AUTRES
En 1984, il fait une demande d’inscription sur la liste des experts près la cour d’appel de Paris, dans la spécialité « Transports ». Il aura peu d’expertises à faire, et donc il occupe beaucoup de son temps à se remettre à la musique.
“ Mécanicien titulaire d’une locomotive à vapeur, un poste qui l’a marqué à vie ”
Après des mises à niveau en solfège à la Catho, il suit des cours d’orgue avec un professeur professionnel, Pierre Cogen, avec qui se tisseront des liens de fidèle amitié.
En 1996, après douze années partagées entre Royan et Paris, il s’installe définitivement à Royan.
Elle décédera en 2014. Son dernier voyage à Paris, au moment de ses 96 ans en octobre 2015, lui permet d’assister à l’inauguration de l’orgue de la Philharmonie par Thierry Escaich, qu’il appréciait énormément.
Il est parti dans son sommeil, en laissant dans le désarroi tous ceux qui ont apprécié sa disponibilité, son énergie et son enthousiasme.
Il était de ces personnes qu’on ne voit pas vieillir et qui sont un exemple pour les jeunes de « l’art du bien vieillir ».