Jamais l’une sans l’autre
REPÈRES
REPÈRES
L’entreprise est le moteur principal de la vie économique. Elle fait appel à deux facteurs indispensables : le travail et le capital. Mais la création d’emplois et les profits ne sont pas des finalités, mais des nécessités : la création (ou le maintien) d’emplois pour exercer son activité ; les bénéfices pour rémunérer les capitaux investis et les risques pris par les actionnaires (associés ou sociétaires), investir et assurer sa pérennité.
Sortir de la crise
La situation actuelle illustre le rôle primordial des entreprises. Seules des entreprises, innovatrices et exportatrices, compétitives face à leurs concurrents étrangers, permettront à la France de relever trois défis majeurs : créer au moins deux millions d’emplois pérennes pour résorber le chômage de masse ; augmenter ses exportations ou réduire ses importations d’au moins 70 milliards d’euros par an pour importer, sans s’endetter ou vendre son patrimoine, les approvisionnements indispensables (énergie et matières premières) ; rééquilibrer, du même coup, ses comptes publics et sociaux.
Stratégie et culture économiques de la société
Un dirigeant déterminé
Face aux concurrents, le chef d’entreprise doit composer avec les règles imposées par les pouvoirs publics, concilier de nombreux intérêts (clients, salariés, actionnaires, fournisseurs, collectivités publiques, etc.), faire face à de nombreuses incertitudes, profiter des opportunités, minimiser les conséquences des situations défavorables. Pour réussir, il doit faire preuve d’imagination et de détermination.
Production et consommation sont deux aspects complémentaires de la vie économique. Dans certains pays, un large consensus social donne la priorité à la production, considérant que c’est l’offre qui fait la demande, et non l’inverse.
C’est le cas en Allemagne ou aux États-Unis. C’est l’inverse en France. Cette différence de culture économique explique, en partie, les bonnes performances des entreprises allemandes.
Elle se traduit notamment par des charges fiscales et sociales sur les entreprises plus élevées en France qu’en Allemagne (4% à 6% du PIB selon les sources, soit 80 à 120 milliards d’euros par an) et par un financement de la protection sociale plus équilibré en Allemagne (34% par les entreprises, 28,9 % par les salariés) qu’en France (43,6 % par les entreprises, 21,0% par les salariés).
Associer travail et capital
La qualité des relations entre les représentants du travail et du capital, importante pour la réussite à long terme de l’entreprise, dépend de leur consensus sur la gouvernance et la stratégie de l’entreprise ; les rémunérations du travail et du capital et le financement de l’entreprise.
L’entreprise est le moteur principal de la vie économique
Dans la société de capitaux, l’enjeu est d’associer les salariés par la présence de leurs représentants aux comités d’entreprise et d’établissement et au conseil de surveillance ou d’administration pour les grandes entreprises. Association plus ou moins étroite, selon la culture sociale et la législation de chaque pays, la culture sociale et les pratiques de chaque entreprise.
La cogestion pratiquée dans les entreprises allemandes expliquerait, en partie, leurs bonnes performances. Dans la société de personnes, les enjeux principaux sont la qualité de la gouvernance, le financement des activités et l’attractivité pour les personnes.
Le « pancapitalisme » proposé par Marcel Loichot avait l’ambition de rapprocher les deux statuts. Il a inspiré, en France, les lois sur la participation et sur l’intéressement des salariés.
Assurer la survie
Assurer la survie de son entreprise est le premier devoir du chef d’entreprise. Responsable de la qualité des relations avec les salariés et les actionnaires (associés ou sociétaires) à travers leurs représentants, sa position singulière à la tête de l’entreprise lui fait jouer un rôle essentiel pour harmoniser les intérêts à court et long terme ; des actionnaires, associés ou sociétaires ; des salariés ; de l’entreprise, personne morale.
Il est le garant des performances de l’entreprise, mais le client en est le véritable maître, car son appréciation conditionne entièrement la survie de l’entreprise dont l’objectif est de lui démontrer en permanence que la qualité et le prix de ses produits et services sont mieux adaptés à ses besoins que ceux de ses concurrents.
Savoir s’adapter
Annoncer les décisions
L’entreprise peut être conduite à prendre des décisions dont les conséquences sociales peuvent être douloureuses pour les salariés, les partenaires de l’entreprise et les collectivités publiques. Elle a le devoir d’annoncer et de justifier ces décisions le plus tôt possible et d’en réduire l’impact, mais elle ne peut pas être tenue entièrement pour responsable de leurs conséquences, une part essentielle de la responsabilité résultant des insuffisances des régulations internationales. On peut citer comme exemples la délocalisation d’activités et l’optimisation fiscale.
Tout peut évoluer très vite : règles imposées par les pouvoirs publics, besoins et goûts des clients, concurrents, moyens techniques, approvisionnements ou sous-traitants disponibles, exigences du personnel, disponibilité des capitaux. Pour survivre, l’entreprise doit s’adapter rapidement, c’est-à-dire remettre en cause en permanence ses produits, ses services et ses processus. D’où l’importance de l’innovation, de la recherche et du développement, et le besoin de disposer de la plus grande marge de liberté possible.
Le premier souci de l’entrepreneur est d’engager le personnel le plus compétent possible, d’assurer sa formation et de se l’attacher par des conditions de travail, une rémunération et des perspectives de carrière attractives. C’est son investissement le plus précieux et la principale garantie de compétitivité et de survie de l’entreprise.
Faire face à la mondialisation
Dans chaque pays où elle opère, l’entreprise doit respecter des règles, imposées par les pouvoirs publics (droit commercial, droit de propriété, droit de propriété intellectuelle, droit fiscal, droit du travail, règles de protection sociale, contraintes environnementales et sanitaires, etc.). À ces règles nationales s’ajoutent des règles internationales.
Un personnel compétent est la principale garantie de compétitivité et de survie
L’ouverture totale des frontières au libre-échange, combinée avec la rapidité et la diminution des coûts de communication et de transport, élargit la concurrence aux entreprises du monde entier.
Pour ne pas disparaître ou s’affaiblir par rapport à des concurrents exploitant toutes les possibilités ouvertes par la mondialisation, l’entreprise est amenée à répartir ses opérations entre les différents pays en fonction des coûts (sociaux, fiscaux, environnementaux) qui résultent de l’application des règles propres à chaque pays.
Susciter des vocations et former des entrepreneurs
Pour créer et gérer des entreprises, il faut d’abord des entrepreneurs, motivés et compétents, or personne ne peut obliger quiconque à être entrepreneur ou à le rester. Pour susciter le plus de vocations possible, il faut introduire des modules obligatoires d’initiation, de formation et de préparation à la création ou à la reprise et à la gestion d’entreprise dans tous les programmes et à tous les niveaux d’enseignements (professionnel et supérieur), en coopération très étroite avec les entreprises.
Ce sera également un moyen de réconcilier les Français avec leurs entreprises.