Jean BICHELONNE 1904–1944
L’auteur, historienne, docteur ès lettres de l’IEP, annonce en introduction que son objectif est de « rompre le silence et l’oubli concernant la vie et la carrière de Jean Bichelonne ».
L. Yagil, spécialiste de l’histoire culturelle et politique de la France sous l’Occupation, est fascinée par le personnage de Bichelonne, qui a été un collaborateur des forces occupantes jusqu’aux dernières heures, collaborateur utile, inventif, sans états d’âme.
Mais l’auteur estime que Bichelonne a avant tout cherché à servir son pays, à défendre les entreprises françaises et si elle reconnaît qu’il était dépourvu de tout sens politique, bien que ministre important auprès de Laval, elle lui trouve des excuses en rappelant (très longuement) le contexte des années 1930–1940, les conditions de l’armistice, et, cerise sur le gâteau, elle invoque l’esprit visionnaire de Bichelonne qui fut à l’origine de différents organismes comme le CNET, l’INSEE, voire le CEA.
L. Yagil en conclut que les actions de Bichelonne au cours des années 1940 à 1944, année où il meurt, probablement assassiné par un médecin SS, en Allemagne, ont permis à l’économie française de pouvoir mieux redémarrer à la Libération. Cet ouvrage vise à modifier le point de vue plutôt négatif des historiens sur Bichelonne.
On trouvera également dans ce livre de longs passages sur l’École polytechnique ainsi que des commentaires sur le polytechnicien en général.