Jean-Claude Ribes (60) un astronome passionné d’ufologie
Décédé le 18 août 2021, Jean-Claude Ribes est un astronome auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation sur les comètes et l’ufologie. Il a dirigé l’Observatoire de Lyon de 1986 à 1995 et présidé la Société astronomique de France de 1993 à 1997.
Né le 11 août 1940 à Lyon, Jean-Claude était le sixième et dernier enfant d’une famille lyonnaise. Ses parents, tous deux issus de milieu bourgeois, étaient originaires d’Annonay et des environs de Lyon. Avant son entrée à l’X, il a fait toute sa scolarité chez les Maristes de Lyon.
À sa sortie de l’X, il entre au service de radioastronomie de l’Observatoire de Paris pour préparer un doctorat d’État. Ayant obtenu son doctorat en 1969, il entre au département de radio-physique du Cisro australien (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation). C’est là qu’il s’initie à la radioastronomie, une branche de l’astronomie d’observation à laquelle il restera durablement attaché. De retour en France et admis au CNRS, il participe ainsi à la mise au point du grand radiotélescope de Nançay.
Un spécialiste de la radioastronomie
Ses recherches ont notamment porté sur le développement de la radioastronomie, le traitement de données relatives aux nébuleuses planétaires, la physique des molécules du milieu interstellaire, les variations historiques du diamètre du Soleil. Elles ont alterné avec des tâches d’intérêt collectif : mission puis direction adjointe de l’Institut national d’astronomie et de géophysique (1979−1984), direction de l’Observatoire de Lyon (1987−1995), présidence de la Société astronomique de France (1993−1997).
Parallèlement, Jean-Claude Ribes s’est souvent consacré à la vulgarisation scientifique, activité dans laquelle les astronomes montrent un brio particulier (qu’on pense à André Brahic ou Jean-Pierre Luminet…) ; il a rédigé plusieurs ouvrages, particulièrement en ce qui concerne les comètes, mais aussi au sujet de l’intelligence artificielle dont il anticipait dès 1975 les perspectives de développement.
La perspective d’une vie extraterrestre
Il faisait aussi partie des astronomes passionnés par la perspective d’une vie intelligente extraterrestre. Outre la publication d’analyses critiques et rigoureuses sur l’ufologie, il avait notamment rédigé une annexe au rapport Cometa (document remis en 1999 au président de la République et au Premier ministre, traitant du phénomène Ovni). S’il se méfiait des « escrocs soucoupistes » qui jouent sur « la soif de merveilleux que chacun de nous porte en lui », Jean-Claude Ribes a toujours considéré comme une « explication rationnelle » l’hypothèse extraterrestre pour expliquer certaines observations.
Bien que j’aie fréquenté pendant plusieurs années le radiotélescope de Nançay, ma trajectoire personnelle au sein des sciences de l’Univers m’a rarement conduit à côtoyer Jean-Claude. En revanche je me souviens avec netteté qu’il avait, à l’École, pris en charge une bibliothèque spécialisée dans la science-fiction. Dans ce champ, son expertise et son érudition étaient sans faille. Adieu, mon camarade. Je te souhaite, après le grand passage, de rencontrer enfin les entités qu’il ne t’a pas été donné de fréquenter dans la vie terrestre !