Journal de la libération de Paris. Août-septembre 1944
Cette recension est une marque d’amitié envers la famille Coulomb. Normalien, mathématicien puis géophysicien, directeur général du CNRS, Jean Coulomb fut collègue et ami de mon grand-père, André Gougenheim (X20N), à l’Académie des sciences et dans d’autres sociétés savantes. Son fils René, qui signe la préface, et mon père Bertrand étaient de très proches amis depuis leur entrée à l’X en 1951. L’un des fils de René, Didier, est un ami de promotion.
Lorsqu’il a décidé de tenir ce journal sur le vif, Jean Coulomb approchait la quarantaine. Directeur de l’Institut de physique du globe, il fut l’un des témoins privilégiés de cette période historique. Il témoigne concrètement de la vie sous l’Occupation, avec les contingences pour l’approvisionnement alimentaire, l’importance de la radio pour s’informer, les actes de résistance y compris de simples affiches, la répression exercée par les Allemands…
On voit monter en puissance l’action des FFI dans la semaine qui précède le jour de la Libération de Paris et l’on sent la confusion qui règne quant à la situation sur le terrain. On réalise que les combats se poursuivent après le 25 août en proche banlieue. Un « journal réduit » de septembre 1944 évoque brièvement quelques actions d’épuration et les travaux pour l’organisation de la recherche en France.
Précisons que Jean Coulomb ne fut pas qu’un simple témoin de cette période sombre : les Coulomb avaient mis leur maison de Haute-Provence à la disposition de la famille d’un couple d’enseignants juifs, et l’IPG avait hébergé un réfugié apatride durant toute l’Occupation.