Jean-Paul Figer (X62), président du groupe X‑Informatique : » L’intéressant, c’est l’innovation »
Président du groupe X‑Informatique, Jean-Paul Figer se définit lui-même comme une Madame Soleil de l’informatique. Ce qui l’intéresse depuis toujours, ce sont » les quinze prochaines années « . Il se flatte rétrospectivement de ne s’être jamais trompé. Depuis douze ans, le groupe X‑Informatique, fort de plus de 700 adhérents est membre fondateur du Groupe » G9 + » qui fédère les activités similaires de dix-sept grandes écoles.
Jean-Paul Figer est tombé dans la marmite informatique lorsqu’il était petit, s’amusant à programmer en fortran un vieil ordinateur IBM égaré dans les laboratoires de l’École. À sa sortie, les sirènes de la SIA (Société d’informatique appliquée) l’entraînent vers les rivages périlleux du » software « . Après un séjour en Californie, où la Silicon Valley est alors quasi désertique, le voilà de retour pour rejoindre les rangs de Cap, devenu depuis Capgemini, qu’il n’a plus quittés depuis.
Jean-Paul Figer (X62) est entré en informatique avant même que le mot soit inventé. Pionnier des premières tentatives de création d’une informatique nationale, il rejoint au bout de quelques années Cap, qui ne compte alors qu’une centaine de personnes. Il y réalise, entre autres, le premier annuaire électronique. Il arbore aujourd’hui le titre de « chief technology officer » de Capgemini, chargé de l’innovation, jouant le rôle de « pompier sur les projets qui brûlent ». Il préside depuis douze ans le groupe X‑Informatique.
À la limite de la matière
À l’apogée de sa carrière, ce qui l’intéresse, c’est l’innovation. » Nous disposons enfin des moyens matériels dont nous rêvions il y a quelques décennies et nous pouvons commencer à faire des choses intéressantes, avec des ordinateurs puissants reliés en un réseau mondial. » » Mais attention, l’évolution technique, qui voyait la puissance de nos machines doubler tous les deux ans, est pratiquement terminée. D’ici 2015, nous aurons atteint la limite physique de la matière, autrement dit » le bout du bout « . Nous pourrons nous consacrer uniquement aux applications nouvelles, en employant au mieux les outils que nous offre l’informatique. Pourquoi, par exemple, ne pas supprimer les livres de classe et utiliser Internet pour partager le savoir des maîtres ? »
Un groupe sans papier
X‑Informatique
Président : Jean-Paul Figer
Chief technology officer Capgemini
Secrétaire : Chantal Labbé
tél. : 01.47.54.52.33
76, avenue Kléber 75116 Paris
www.cyberix.org
Ce bon emploi des outils, c’est précisément ce qui le guide depuis qu’il assure la présidence du groupe X‑Informatique. » Mon prédécesseur, Jacques Tébéka (56), était arrivé avec la révolution de la » bureautique « . Moi-même, mon arrivée a coïncidé avec la révolution » d’Internet « . Mon premier travail a été de mettre tout le groupe X‑Informatique sur courrier électronique, en ménageant au mieux les habitudes des adhérents les plus anciens. Aujourd’hui, c’est fait. Plus de papier. Il suffit de dix minutes pour joindre les membres, là où il fallait compter deux jours de travail. » » L’emploi de ces outils a changé l’économie du groupe et nous avons pu baisser significativement le coût des manifestations. »
Une fédération de groupes informatiques
Mais, la grande nouveauté, ce fut en 1996 la création du Groupe » G9 + » fédérant les manifestations informatiques de différentes grandes écoles (« 9 » parce qu’il a été créé par neuf écoles pionnières, » + » parce que le nombre s’accroît sans cesse ; il atteint dix-sept écoles au début de l’année 2008). » Chacun organisait ses manifestations dans son coin, souvent sur des sujets voisins. Maintenant, toutes sont ouvertes aux membres des autres groupes. Cela nous permet de proposer une trentaine de débats par an, là où nous n’en offrions que trois ou quatre. »
Des intéressés plus que des spécialistes
» Mais chaque école conserve sa manière de faire. Le groupe X‑Informatique propose des débats » autour de quelqu’un » plutôt qu’autour d’un sujet. Nos membres, plus de 700 à ce jour, sont davantage des » intéressés » que des spécialistes. Ce qu’ils veulent, c’est du vécu ; connaître l’expérience personnelle de quelqu’un qui a fait quelque chose en informatique. » » Au sein du G9 +, chacun gère sa propre partie, suivant le principe européen de » subsidiarité, ce qui, reconnaît Jean-Paul Figer, n’est pas facile tous les jours. »
L’INSTITUT G9 +
L’Association informelle, créée au travers d’un site Web commun aux dix-sept écoles actuellement adhérentes, a été transformée en mai dernier en une Association loi de 1901, baptisée Institut G9 +. Il s’agit, selon Jean-Paul Figer, d’un « instrument de « lobbying » au service de l’informatique, exerçant son influence au bon sens du terme. » L’Institut est présidé par Claude Durand, responsable du groupe Mines informatique.
Il se propose de constituer un lieu d’échanges et de réflexion sur les technologies de l’information ; coordonner et promouvoir les différentes initiatives organisées par ses membres et ouvertes à tous (conférences ou dîners-débats, tables rondes, visites de sites) ; organiser conjointement une rencontre annuelle, elle aussi ouverte à tous.
Le G9 + réunit aujourd’hui les groupes suivants : AAE Ensimag ; AI N7 informatique et télécoms ; Arts et Métiers informatique et télécoms ; Centrale informatique, électronique et télécommunications ; Club e‑business de Reims Management School ; Club ESCP-EAP TIC et business ; CNISF informatique et télécoms ; Edhec business et technologie ; EM Lyon ; ENST Bretagne ; Essec business & technologies ; HEC multimédia et système d’information ; Mines informatique ; Ponts télécom informatique ; Sciences-Po informatique et télécommunications ; Supélec informatique et télécoms ; X‑Informatique.
http://www.g9plus.org