Jean-Pierre Grima (54), 1934–2002
Le décès brutal de l’expert Jean-Pierre Grima, le 7 janvier 2002, des suites d’un double infarctus, a causé une profonde tristesse parmi les professionnels de la construction à Marseille, où il avait œuvré depuis plus de quarante années.
Né à Alger en décembre 1934, d’une famille d’origine maltaise, il est reçu à l’École polytechnique après de solides études secondaires au lycée Bugeaud à Alger. Après un service militaire dans les transmissions, il entre chez Pont-à-Mousson, mais décide rapidement de créer son bureau d’études en béton armé à Marseille. Il aura bientôt avec lui une équipe d’une vingtaine de collaborateurs, puis se vouera progressivement à l’expertise à partir de 1970 : inscrit tout d’abord sur la liste de la cour d’appel d’Aix-en-Provence en 1905, son envergure nationale est consacrée par sa nomination sur la liste de la Cour de cassation en janvier 1992. Pendant trente années, il traitera de front plusieurs dizaines d’expertises judiciaires tout en développant progressivement une importante clientèle privée.
Parallèlement, il met son énergie et ses compétences au service de la cité phocéenne, tout d’abord comme conseiller municipal de Marseille aux côtés de Théo Lombard et Jean-Claude Gaudin de 1971 à 1976, puis en professant la résistance des matériaux à l’École d’architecture de Marseille, à Luminy, jusqu’en 2000. Il donnera aussi cours et conférences aux universités de Constantine, de Lomé au Togo et Dakar au Sénégal, et suivra la formation de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense nationale) en 1982.
Son ouverture sociale se manifestera dans de nombreux domaines : le Cercle algérianiste lui permettait de cultiver ses racines ; il contribuera à la création du Groupement régional des experts aixois (GRECA) ; il présidera plus de dix années le groupe X‑Sud-Est et le représentera au sein du Groupement des grandes écoles (GRECO) ; il participera pendant plus de dix ans au Lions Club de Marseille-Prospective avant d’être accueilli au sein de l’ordre des chevaliers de Malte et d’y animer diverses actions sociales et culturelles.
Il n’hésitait pas à défendre avec logique et vigueur des positions originales, même lorsqu’elles allaient à l’encontre du politiquement correct. Il avait rejeté la soi-disant culture télévisuelle et banni la télévision de son domicile, sans s’en porter plus mal. Il aimait provoquer en affectant de parler encore en millions d’anciens francs !
Ses obsèques, le vendredi 10 janvier, ont réuni autour de sa famille et de ses nombreux amis une foule qui remplissait l’abbaye Saint-Victor dont le chœur austère était rehaussé par dix chevaliers de l’ordre de Malte en grands manteaux blancs, rouges ou noirs. Que son épouse Jeannine, qui fut élève de taupe à Alger avec lui, puis professeur de mathématiques à Marseille, et ses enfants, Régis et Elsa, trouvent ici l’expression de nos condoléances, et sachent combien tous ceux qui ont connu Jean-Pierre partagent leur peine.