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JO 2024 : les leçons d’une conduite de programme d’infrastructures réussie

Dossier : Jeux olympiques et sportMagazine N°796 Juin 2024
Par Nicolas FERRAND (X92)
Par Antoine du SOUICH (X99)
Par Yann KRYSINSKI (X04)

L’exemple des chan­tiers des JO de Paris 2024 des­sine une réponse plus sys­té­mique de la France aux grands enjeux urbains du XXIe siècle. Notam­ment la taille du Vil­lage et la varié­té de ses fonc­tions ont per­mis de déployer un ensemble cohé­rent de solu­tions à la ques­tion de la ville bas car­bone, de la rési­lience cli­ma­tique, de la qua­li­té urbaine, de la bio­di­ver­si­té, de l’accessibilité…
Et la conduite de l’ensemble des pro­jets, qui a per­mis une livrai­son en temps et en heure, sans dépas­se­ment de bud­get, est exem­plaire en termes d’efficacité et met en avant l’expertise fran­çaise dans le domaine.

Si, avec 70 ouvrages pérennes, l’héritage maté­riel des Jeux olym­piques et para­lym­piques (JOP) est consé­quent, l’héritage imma­té­riel l’est encore plus. La France a réus­si à livrer tous ces ouvrages dans les temps et dans les bud­gets. C’est la pre­mière fois qu’un pays orga­ni­sa­teur tient cette double contrainte. Et la France fit bien plus : confor­mé­ment aux ambi­tions fixées en 2018, les ouvrages olym­piques consti­tuent une réelle vitrine de l’excellence fran­çaise dans l’art de bâtir au XXIe siècle.

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Lire aus­si : JO 2024 : une orga­ni­sa­tion inédite pour un ambi­tieux pro­gramme d’infrastructures


Un impact carbone divisé par deux

D’un point de vue envi­ron­ne­men­tal, le Vil­lage olym­pique et para­lym­pique dimi­nue son impact car­bone de 47 % par rap­port aux construc­tions stan­dards de 2019 (date de dépôt des per­mis de construire), et ce sur un cycle de vie de 50 ans. Dans notre approche, un bud­get car­bone a été alloué à chaque bâti­ment et le car­bone a ensuite été réel­le­ment comp­té à toutes les étapes de la construc­tion, des ter­ras­se­ments au poids car­bone des bétons ou des équi­pe­ments inté­rieurs. Nous avons accor­dé la même impor­tance à l’impact car­bone lié à la construc­tion et à celui de l’exploitation du bâtiment. 

Cette dimi­nu­tion par deux des émis­sions car­bone a été atteinte grâce à une approche sys­té­mique des modes construc­tifs, avec en par­ti­cu­lier la géné­ra­li­sa­tion des struc­tures plan­cher-poteaux-poutres sobres en matières, faci­le­ment réver­sibles pour l’héritage et per­met­tant la plas­ti­ci­té à moyen terme des bâti­ments. Mais aus­si à tra­vers le déploie­ment à grande échelle d’innovations « prêtes » : la plu­part des immeubles de moins de 28 m intègrent du bois en struc­ture, les deux tiers des façades, quelle que soit leur hau­teur, sont à ossa­ture bois avec une grande varié­té d’habillages (ouvrant, à tra­vers 15 Atex, appré­cia­tion tech­nique d’expérimentation, la voie à la dif­fu­sion large de ces tech­niques bas car­bone), le chan­tier a déployé à grande échelle l’usage de béton ultra-bas car­bone (plus de 18 000 m3 uti­li­sés par Bateg-Vinci).

« La livraison en une fois du Village des athlètes a garanti l’équilibre économique d’un réseau de chaleur réversible qui apporte une énergie décarbonée à 70 %. »

De plus, la livrai­son en une fois des 330 000 m² du Vil­lage des ath­lètes a garan­ti l’équilibre éco­no­mique d’un réseau de cha­leur réver­sible qui, ali­men­té par de la géo­ther­mie peu pro­fonde, apporte une éner­gie décar­bo­née à 70 %. Cette dimi­nu­tion par deux de l’impact car­bone se fait sans sub­ven­tion publique, sur un ensemble varié de bâti­ments aux archi­tec­tures mul­tiples et dans le modèle éco­no­mique de la pre­mière cou­ronne pari­sienne. C’est la preuve tan­gible que la filière fran­çaise de la construc­tion (archi­tectes, bureaux d’études, pro­mo­teurs, construc­teurs…) est aujourd’hui prête à atteindre, avec dix ans d’avance envi­ron, les objec­tifs de la Stra­té­gie natio­nale bas carbone.

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Vil­lage des ath­lètes. JO de Paris 2024. © SOLIDEO – Dronepress

Une adaptation au climat de 2050

Par ailleurs, le Vil­lage est déjà adap­té au cli­mat de 2050, sans cli­ma­ti­sa­tion. Ain­si, Météo France a modé­li­sé le micro­cli­mat de l’été stan­dard de 2050 (à peu près équi­valent à la cani­cule de 2003). Une défi­ni­tion du confort a été posée (pas plus de 160 heures au-des­sus de 28 °C sur l’année moyenne de 2050) et 98 % des pièces répondent à cette exi­gence en 2050. 

Cette per­for­mance, démon­trée par simu­la­tions ther­miques dyna­miques à toutes les étapes de concep­tions du pro­jet, a été atteinte grâce à une approche mul­ti­fac­to­rielle : la prise en compte de la micro-aéro­lite liée à la Seine (cou­rants, vents liés à la Seine), l’inertie ther­mique des bâti­ments, la réver­si­bi­li­té du réseau de géo­ther­mie, une ven­ti­la­tion natu­relle effi­cace, et éga­le­ment la lutte contre les îlots de cha­leur urbains à tra­vers les plan­ta­tions dopées pour favo­ri­ser l’évapotranspiration, l’albédo et natu­rel­le­ment la mor­pho­lo­gie urbaine. 

Le Vil­lage a un jumeau numé­rique (la plus grande maquette CIM, City Infor­ma­tion Mode­ling, d’Europe) grâce auquel Das­sault Sys­tèmes a pu confir­mer l’atteinte de l’objectif.

Des innovations de pointe

De plus, à côté de ces exi­gences trans­verses à tout le Vil­lage, des inno­va­tions de rup­ture ont été déployées pour appor­ter des réponses ponc­tuelles à d’autres grandes ques­tions urbaines du XXIe siècle. Le bâti­ment « Cycle » por­té par Icade trie, recycle et réem­ploie toutes ses eaux (grises et noires) pour des usages internes et pour l’arrosage de son jar­din inté­rieur. Outre une éco­no­mie d’eau potable de l’ordre de 60 %, ratio utile en cas de séche­resse, ce bâti­ment répond aux enjeux de recons­ti­tuer des cycles du phos­phore et de l’azote sous contrainte car­bone. Ce bâti­ment est ain­si un pro­to­type qui pré­fi­gure les nou­velles cir­cu­la­ri­tés pour trois des neuf limites planétaires. 

Autre exemple, pour décar­bo­ner et rendre rési­liente l’exploitation d’un immeuble ter­tiaire, Nexi­ty-Eif­fage et EDF ont pré­fi­gu­ré des nou­veaux ser­vices d’exploitation pour l’énergie et la qua­li­té de l’air, en mobi­li­sant l’IA et des tech­no­lo­gies de pointe. La ges­tion des appels de puis­sances élec­triques y est pilo­tée en inté­grant de façon pré­dic­tive la pro­duc­tion pho­to­vol­taïque et l’utilisation effec­tive du bâti­ment et en uti­li­sant les véhi­cules élec­triques comme sto­ckage avec des sys­tèmes de charge des véhi­cules bidirectionnels. 

Dans le contexte spé­ci­fique de zones den­sé­ment urba­ni­sées, les ouvrages olym­piques sont éga­le­ment démons­tra­teurs d’une stra­té­gie d’ampli­fication de la bio­di­ver­si­té à grande échelle. En tra­vaillant sur les sols, les conti­nui­tés, les palettes végé­tales et leur adap­ta­tion à l’environnement et au cli­mat, les pro­jets sont conçus comme des éco­sys­tèmes urbains com­plets suf­fi­sam­ment com­plexes pour être dura­ble­ment résilients.

La prise en compte du handicap

En concer­ta­tion avec le gou­ver­ne­ment et le réseau asso­cia­tif repré­sen­tant les per­sonnes en situa­tion de han­di­cap, la Soli­deo a défi­ni son propre réfé­ren­tiel d’accessibilité uni­ver­selle et l’a fait appli­quer à l’ensemble des maîtres d’ouvrage. Au-delà des consi­dé­ra­tions tech­niques et régle­men­taires incon­tour­nables, il revient prin­ci­pa­le­ment à appli­quer à la Ville les prin­cipes de la concep­tion uni­ver­selle (la Conven­tion inter­na­tio­nale des droits des per­sonnes han­di­ca­pées la défi­nit comme étant « la concep­tion de pro­duits, d’équipements, de pro­grammes et de ser­vices qui puissent être uti­li­sés par tous, dans toute la mesure pos­sible, sans néces­si­ter ni adap­ta­tion ni concep­tion spéciale »). 

Pen­ser les espaces à tra­vers le double prisme des usages de la vie quo­ti­dienne et de la diver­si­té des capa­ci­tés phy­siques, psy­chiques, intel­lec­tuelles enri­chit sin­gu­liè­re­ment la qua­li­té d’usage pour tous, car de vraies conver­gences existent en termes d’usage entre les popu­la­tions dites « valides » et les per­sonnes ayant des besoins plus spé­ci­fiques. Concrè­te­ment cela se tra­duit par des amé­na­ge­ments spec­ta­cu­laires, comme les rampes qui relient les quais de Seine au Vil­lage des ath­lètes, aus­si bien que par des détails, comme le choix des miti­geurs dans les salles de bains ou le sens d’ouverture des portes, mais ce sont bien la géné­ra­li­sa­tion de cette démarche et la conti­nui­té d’usage qu’elle per­met qui en font l’efficacité.

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Un niveau exceptionnel de sécurité au travail

L’exemplarité des chan­tiers a éga­le­ment été posée comme un objec­tif stra­té­gique. Sur les 30 000 com­pa­gnons qui ont, pour une semaine ou pour trois ans, tra­vaillé sur les chan­tiers olym­piques, près de 4 000 étaient en inser­tion pro­fes­sion­nelle, tota­li­sant plus de 2,8 mil­lions d’heures réa­li­sées. De plus, 36 % en valeur des mar­chés pas­sés ont été attri­bués à des PME ou à des struc­tures de l’ESS pro­ve­nant de 85 dépar­te­ments fran­çais. Ain­si ce sont bien tous les ter­ri­toires fran­çais qui ont contri­bué à la construc­tion des ouvrages olympiques. 

“Quatre fois moins que la moyenne d’accidentologie de la branche.”

Par ailleurs, au jour où nous écri­vons (15 mars 2024), les chan­tiers olym­piques n’ont connu que 180 acci­dents dont 29 graves et aucun mor­tel. Si ce sont tou­jours 180 acci­dents de trop, il est impor­tant de sou­li­gner que c’est quatre fois moins que la moyenne d’accidentologie de la branche, et ce alors même que la pres­sion calen­daire, le nombre de com­pa­gnons en inser­tion, l’exiguïté des sites, le tra­vail en milieu urbain dense, l’importance des coac­ti­vi­tés inter­en­tre­prises, le poids des dis­po­si­tifs construc­tifs inno­vants, la diver­si­té archi­tec­tu­rale des bâti­ments consti­tuaient des fac­teurs acci­den­to­gènes supplémentaires.

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Chan­tier du Vil­lage Olym­pique Soli­deo à Saint-Ouen. © SOLIDEO – SENNSE – Cyril Badet

Un planning respecté à la lettre

Alors que la joie des inau­gu­ra­tions et du pas­sage de témoin à Paris 2024 retombe, quels pre­miers enseigne­ments tirer de ces six années ? En pre­mier lieu, il convient de s’interroger sur les fac­teurs ayant per­mis à la Soli­deo de livrer dans les délais les ouvrages olym­piques, pro­gramme de construc­tion assez gigan­tesque (4,5 Md€). Et en effet, dans le monde de la ges­tion de ce style de grands pro­jets, il est extrê­me­ment rare qu’une date de livrai­son annon­cée ou sou­hai­tée plu­sieurs années aupa­ra­vant (en géné­ral au démar­rage du pro­jet, au moment des études de fai­sa­bi­li­té) soit res­pec­tée. Or Soli­deo a res­pec­té la date pro­mise de livrai­son au jour près, six ans après l’avoir annoncée !

« Solideo a respecté la date promise de livraison au jour près, six ans après l’avoir annoncée ! »

Le plan­ning est très sou­vent la variable d’ajustement, sacri­fiée dès qu’un aléa un tant soit peu impor­tant (ce qui est cou­rant) se concré­tise. Par­mi les aléas clas­siques, on peut citer : les dif­fi­cul­tés de bou­clage de finan­ce­ment, les recours sur les auto­ri­sa­tions d’urbanisme, les retours d’appel d’offres éle­vés, les décou­vertes en phase chan­tier, les modi­fi­ca­tions de pro­gramme des uti­li­sa­teurs, etc. 

La Soli­deo a ren­con­tré sur les pro­jets olym­piques cha­cun de ces types d’aléas et a pour­tant réus­si à ne pas sacri­fier le plan­ning, tout en res­pec­tant le cadre très strict de la com­mande publique, du droit de l’environnement et de l’urbanisme, et du tra­vail. Le tout à bud­get constant. Avec une dif­fi­cul­té sup­plé­men­taire, le fait qu’elle a confié une par­tie des tra­vaux à des tiers, c’est-à-dire d’autres maîtres d’ouvrage, diluant ain­si la chaîne de déci­sion et de responsabilité.

Un cadre commun de gestion

Pour tenir ce pari, un pre­mier tra­vail a été réa­li­sé très tôt dans le pro­jet d’audit com­plet de la sou­te­na­bi­li­té tech­ni­co-finan­cière des pro­grammes de construc­tion des 70 ouvrages. Cer­tains ajus­te­ments de pro­gramme ont dû être faits à la suite de cet audit, pour s’assurer que les opé­ra­tions pour­raient se réa­li­ser dans les coûts annon­cés. À ce stade, il a été cru­cial d’être trans­pa­rent et de ne pas, comme ça se voit par­fois (pour ne pas dire sou­vent), sous-dimen­sion­ner les enve­loppes finan­cières néces­saires afin de faire vali­der un pro­gramme deve­nu, avant même le démar­rage du chan­tier, irréaliste. 

La Soli­deo a ensuite tra­vaillé avec chaque maître d’ouvrage et avec Paris 2024 futur exploi­tant, pour pous­ser cha­cun (maître d’ouvrage et exploi­tant) à cla­ri­fier son besoin, à le for­ma­li­ser, et l’entreprise a impo­sé à chaque maître d’ouvrage une struc­ture com­mune de sui­vi des plan­nings et des bud­gets, pour garan­tir une cer­taine uni­for­mi­té des méthodes et per­mettre un sui­vi à l’échelle des 70 ouvrages. Chaque maître d’ouvrage a dû expli­ci­ter ses pro­vi­sions pour aléas, en détaillant la typo­lo­gie d’aléas spé­ci­fique à chaque site et en jus­ti­fiant le dimension­nement des pro­vi­sions ; la Soli­deo gar­dant le contrôle sur une pro­vi­sion com­mune tous sites qu’elle a eu la capa­ci­té d’allouer à tel ou tel ouvrage si les cir­cons­tances le jus­ti­fiaient, une sorte de « pot com­mun » auquel cha­cun contri­bue et duquel cha­cun peut bénéficier.

Un socle contractuel strict

Ensuite, la Soli­deo a défi­ni un socle contrac­tuel unique mais géné­ra­li­sé à tous les ouvrages, liant, pour chaque ouvrage, les trois par­ties pre­nantes que sont la Soli­deo garante du plan­ning, des délais et des ambi­tions, le maître d’ouvrage et le futur exploi­tant Paris 2024. Ce socle contrac­tuel a été la base de la fonc­tion de super­vi­sion, inédite, que la Soli­deo a inven­tée. Au tra­vers de cette fonc­tion, la Soli­deo a cher­ché à véri­fier, tout le long du pro­jet, chaque mois, que le maître d’ouvrage allait tenir le trip­tyque des délais, des bud­gets et des ambi­tions. Pour ce faire, le socle contrac­tuel impo­sait au maître d’ouvrage d’une part un repor­ting très pré­cis sur les trois aspects du trip­tyque, sur le fon­de­ment d’indicateurs contrac­tua­li­sés, et d’autre part une comi­to­lo­gie lourde mais néces­saire, orches­trée par les équipes de la Solideo. 

Le maître d’ouvrage, répu­té com­pé­tent, est res­pon­sa­bi­li­sé. Il doit rap­por­ter tous les mois à la Soli­deo la bonne atteinte de ses indi­ca­teurs. Si des écarts tou­te­fois appa­raissent, un dis­po­si­tif contrac­tua­li­sé d’audit s’active et, si les plans d’action issus de l’audit ne sont pas sui­vis d’effet, la Soli­deo s’est dotée de la capa­ci­té de se sub­sti­tuer au maître d’ouvrage défaillant (capa­ci­té qui n’a jamais été uti­li­sée mais qui a rem­pli son rôle de dis­sua­sion). Et c’est là l’une des clés de la réus­site : le contrat pas­sé avec chaque maître d’ouvrage conte­nait en son sein ce dis­po­si­tif très dis­sua­sif per­met­tant de garan­tir que toute situa­tion de blo­cage (à nou­veau, chose cou­rante dans les grands pro­jets) trou­ve­rait une réso­lu­tion rapide, les acteurs étant tous mobi­li­sés pour évi­ter l’escalade ame­nant à la destitution.

Le comité des programmes

En com­plé­ment, la Soli­deo a mis en place une démarche géné­ra­li­sée sur tous les ouvrages de ges­tion des écarts. Rela­ti­ve­ment faciles à iden­ti­fier pour un calen­drier en phase études ou un bud­get, l’exercice est plus déli­cat tra­di­tion­nel­le­ment pour le pro­gramme dont l’évolution au fil des études au regard de la réfé­rence ini­tiale néces­site une mobi­li­sa­tion de toutes les par­ties pre­nantes. Notre convic­tion a été que ce seraient les évo­lu­tions de pro­gramme qui consti­tue­raient un des risques majeurs in fine en termes de délais ou de coûts.

“Une posture de supervision exigeante, mais en retour « aidante ».”

Un comi­té des pro­grammes s’est réuni for­mel­le­ment 107 fois en 40 mois, pour vali­der ou inva­li­der les évo­lu­tions de pro­grammes en fonc­tion des enve­loppes d’aléas res­tants pour les absor­ber et des marges de plan­ning. En adop­tant une pos­ture de super­vi­sion exi­geante, mais en retour « aidante » pour notam­ment les équipes opé­ra­tion­nelles des maîtres d’ouvrage, la Soli­deo a réus­si à mettre en place un sui­vi de pro­jet trans­pa­rent à l’échelle du pro­gramme des 70 ouvrages : les pro­blèmes et aléas ren­con­trés ont à chaque fois été iden­ti­fiés très vite et les plans d’action mis en place et sui­vi reli­gieu­se­ment lors des revues de pro­jet men­suelles ani­mées par la Soli­deo avec cha­cun des maîtres d’ouvrage.

Une prise de décision rapide

Le Conseil d’administration de la Soli­deo, des­ti­na­taire final des indi­ca­teurs pro­duits et ana­ly­sés par le dis­po­si­tif de super­vi­sion, et auquel sié­geaient les prin­ci­paux maîtres d’ouvrage, a dès lors pu jouer plei­ne­ment son rôle d’arbitre. La prise de déci­sion, néces­saire pour tenir les délais, était orga­ni­sée et a eu lieu à chaque fois. Il n’y a rien de pire pour la tenue du plan­ning d’un pro­jet que l’absence de déci­sion ; la force de la méthode mise en œuvre à la Soli­deo a été d’orchestrer, de façon sys­té­mique et pour chaque modi­fi­ca­tion ou aléa de pro­jet, une prise de déci­sion extrê­me­ment rapide et effi­ciente, à chaque fois consen­suelle car fon­dée sur des indi­ca­teurs objec­ti­vables et connus de tous depuis le départ. De nom­breux autres ensei­gne­ments peuvent être tirés de l’expérience de livrai­son des ouvrages olym­piques… Stay tuned ! Ils feront l’objet de dif­fé­rentes publi­ca­tions dans l’année à venir.

Ima­gi­ner, conce­voir, construire et livrer ces 70 ouvrages en six ans aura été une aven­ture col­lec­tive excep­tion­nelle pour les 30 000 com­pa­gnons, archi­tectes, ingé­nieurs, contrô­leurs, élus, finan­ciers, pay­sa­gistes, avo­cats, pré­fets, com­mer­ciaux, assu­reurs, cher­cheurs… embar­qués dans les chan­tiers olym­piques. Arri­ver dans les délais et les bud­gets était consi­dé­ré comme impos­sible. Ils l’ont donc fait ! Et avec d’autant plus d’enthousiasme et de panache qu’ils savaient que, au-delà du confort des seuls ath­lètes, ils bâtis­saient beau et bien au ser­vice des habi­tants et qu’ils ouvraient des voies pro­met­teuses pour conti­nuer la ville au xxie siècle. Cha­peau bas, Mes­dames et Mes­sieurs, la France est tou­jours un grand pays de bâtisseurs ! 

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