John Williams : Concert de Gala à Vienne

John Williams : Concert de Gala à Vienne

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°759 Novembre 2020
Par Marc DARMON (83)

Orchestre Phil­har­mo­nique de Vienne, Anne-Sophie Mut­ter, violon
1 DVD ou 1 Blu-Ray Deutsche Grammophon

John Williams : Concert de Gala à VienneHol­ly­wood à Vienne ! John Williams, le plus clas­sique des com­po­si­teurs de musique de film amé­ri­cain, dirige sa musique dans le temple du clas­si­cisme avec l’orchestre peut être le plus emblé­ma­tique de la culture occidentale.

L’Orchestre phil­har­mo­nique de Vienne, vieux de près de deux cents ans, joue tou­jours en habit dans une des plus belles salles du monde âgée de cent cin­quante ans, et est l’âme du célèbre Opé­ra de Vienne. Il se laisse diri­ger pour ce concert par un sal­tim­banque de quatre-vingt-sept ans dont la joie d’être là est com­mu­ni­ca­tive. « C’est un rêve pour moi », dit-il.

John Williams dirige éga­le­ment la grande vio­lo­niste Anne-Sophie Mut­ter, très pous­sée dans sa jeu­nesse par Kara­jan. C’est le grand pia­niste, chef d’orchestre et com­po­si­teur André Pre­vin, qui a par­ta­gé le même pro­fes­seur avec Williams et qui fut l’époux d’Anne-Sophie Mut­ter, qui les a pré­sen­tés. Décé­dé un an avant ce concert, c’est aus­si André Pre­vin qui en avait été à l’initiative.

« L’Orchestre philharmonique de Vienne dirigé
par un saltimbanque de quatre-vingt-sept ans. »

On a déjà décrit ici en février 2019 com­ment John Williams a été ins­pi­ré par Wag­ner, son orches­tra­tion et ses leit­mo­tivs, ces thèmes adap­tés aux per­son­nages, situa­tions et sen­ti­ments. Il y a par exemple une cin­quan­taine de leit­mo­tivs tout au long de la saga Star Wars. Dans l’interview croi­sé avec Anne-Sophie Mut­ter, John Williams recon­naît ce qu’il doit aux com­po­si­teurs euro­péens venus com­po­ser pour Hol­ly­wood : Korn­gold, Wax­man, Tiom­kin, tous impré­gnés de wagnérisme.

Ce concert de mi-jan­vier 2020 est éga­le­ment paru cette année en disque com­pact, mais tron­qué du fait du for­mat, alors que le DVD per­met de pro­fi­ter du concert inté­gral de vingt mor­ceaux, et notam­ment d’une dizaine de mor­ceaux accom­pa­gnés par Anne-Sophie Mut­ter au vio­lon. Nous avons donc droit aux pièces choi­sies de Har­ry Pot­ter, Star Wars, E.T., Ren­contre du troi­sième type, Tin­tin, Juras­sic Park, India­na Jones, La Liste de Schind­ler

Mut­ter nous dit être géné­ra­le­ment impres­sion­née quand le com­po­si­teur dirige, mais elle est ce soir-là for­mi­dable. Dans Har­ry Pot­ter, la vio­lo­niste joue une cadence avec de nom­breux thèmes du film. Dans Les Sor­cières d’Eastwick, elle nous fait sen­tir la démence de Jack Nichol­son, Michelle Pfeif­fer, Susan Saran­don et Cher. Le son chaud de l’orchestre de Vienne donne à ces musiques de film une appa­rence de clas­si­cisme, ce qu’elles méritent tant elles sont deve­nues des clas­siques et des piliers de la culture musicale.

En bis, La Marche impé­riale de Star Wars, qui n’était pas pré­vue mais qui a été ajou­tée lors des répé­ti­tions à la demande des cuivres du Phil­har­mo­nique de Vienne. Comme elle n’était pas annon­cée sur le pro­gramme, la sur­prise et le plai­sir des spec­ta­teurs sont très visibles.


Retrou­vez toutes les chro­niques Musique en image de Marc Darmon

Poster un commentaire