Kendall Square
Kendall Square est un quartier de start-up en biotechnologies situé à Cambridge, dans le Massachusetts, à proximité de l’université du même métal, ce qui favorise les synergies entre recherche et développements.
Le roman, de près de 400 belles pages qui se lisent bien, commence lorsque le personnage central, Jean, neurobiologiste français installé dans ce quartier, chercheur passé du côté des entrepreneurs, vient de connaître le succès avec l’homologation de son médicament (soignant une maladie rare et mortelle des enfants) par la FDA et fait une dépression post-partum, prêt à se jeter à l’eau au milieu de la nuit glacée. On nous raconte l’histoire de cette aventure scientifique et entrepreneuriale, avec tout ce qu’elle comporte d’enthousiasme mais aussi de déceptions et d’angoisses, et même de violences. On sait dès le début qu’à la fin ça va marcher, l’intérêt n’est donc pas là. L’intérêt est qu’on vit avec le héros un processus passionnant dans un domaine qu’on ne connaît habituellement guère : on en ressort plus intelligent.
Cet intérêt est redoublé par la sensibilité contagieuse de l’auteur pour ce qui concerne la condition humaine ; on vit les situations par empathie, ce qui est le propre des bonnes histoires. Enfin, entremêlée avec ce cantus firmus romanesque, la petite histoire de cette nuit dramatique réapparaît entre chaque chapitre, dans un contrepoint où finalement la grande histoire et la petite se rejoignent dans un happy end indispensable. Cette coquetterie d’écriture n’est pas ce qui m’a le moins plu. Si l’auteur réussit son œuvre, c’est qu’il a lui-même l’expérience du domaine ; il sait ce dont il parle ; il l’a plus ou moins vécu, même s’il transpose et imagine. Gloire à la cinquantenaire Jône !