La Banque Postale – Thierry FANCHON

Des parcours divers et enrichissants

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°777 Septembre 2022
Par Perrine KALTWASSER (X99)

Per­rine Kalt­was­ser (X99), direc­trice géné­rale adjointe en charge des risques, de la confor­mi­té, du secré­ta­riat géné­ral et de la super­vi­sion du conglo­mé­rat, revient pour nous sur son par­cours et nous en dit plus sur son évo­lu­tion au sein de La Banque Pos­tale. Ren­contre.

Quelques mots sur votre parcours ? 

J’ai com­men­cé ma car­rière dans la fonc­tion publique. Pen­dant sept ans, j’ai exer­cé en tant que com­mis­saire-contrô­leuse des assu­rances au sein de l’Autorité de contrôle des assu­rances et des mutuelles. J’ai ensuite rejoint l’European Insu­rance and Occu­pa­tio­nal Pen­sions Autho­ri­ty (EIOPA)* en 2009. J’ai notam­ment fait par­tie de l’équipe Sol­va­bi­li­té 2 en charge des sujets rela­tifs au contrôle des groupes.

Puis en 2011, j’ai inté­gré l’Autorité de Contrôle Pru­den­tiel et de Réso­lu­tion (ACPR), en tant que chef de ser­vice en charge de groupes mutua­listes sys­té­miques, avant de rejoindre la Banque Cen­trale Euro­péenne (BCE) en 2014 au poste de chef de divi­sion de la direc­tion géné­rale de la super­vi­sion micro-pru­den­tielle, en charge de la super­vi­sion de quatre grandes banques sys­té­miques. J’ai rejoint La Banque Pos­tale fin 2018 en tant que direc­trice de la ges­tion du capi­tal et du conglo­mé­rat. Deux ans après, j’ai été nom­mée direc­trice des risques groupe de La Banque Pos­tale, et je suis deve­nue à ce titre membre du comi­té exé­cu­tif. Depuis 2021, je suis la direc­trice géné­rale adjointe en charge des risques, de la confor­mi­té, du secré­ta­riat géné­ral et de la super­vi­sion du conglomérat.

Selon vous, quels ont été les moments charnières de votre carrière et pourquoi ?

Jusqu’à mon arri­vée au sein de La Banque Pos­tale, j’ai alter­né des postes en France, aux États-Unis et en Alle­magne. Ces expé­riences mul­ti­cul­tu­relles ont été très for­ma­trices. Elles m’ont per­mis de décou­vrir des cultures, des orga­ni­sa­tions et des façons de tra­vailler différentes. 

Le pas­sage du monde de l’assurance à celui de la banque a aus­si été très struc­tu­rant. Il s’est accom­pa­gné d’une prise de res­pon­sa­bi­li­té plus impor­tante avec le mana­ge­ment d’une équipe de 25 per­sonnes. Cette évo­lu­tion m’a pous­sée à sor­tir de mon rôle d’expert pour deve­nir manager. 

À mon arri­vée à La Banque Pos­tale, j’ai fait le choix de reve­nir sur un poste plus opé­ra­tion­nel avec une équipe plus petite après avoir mana­gé près de 150 per­sonnes à la BCE. Ce choix m’a per­mis de décou­vrir l’organisation de La Banque Pos­tale et de mieux appré­hen­der son organisation. 

Aujourd’hui, quels sont votre périmètre d’actions et vos principales missions au sein de La Banque Postale ?

Je dirige les risques, la confor­mi­té, ain­si que le secré­ta­riat géné­ral de la banque – regrou­pant notam­ment les direc­tions juri­dique et des affaires publiques. Je suis en quelque sorte en charge de la tour de contrôle de la banque, dont la prin­ci­pale mis­sion est d’accompagner la crois­sance tout en sécu­ri­sant les inté­rêts de l’ensemble des par­ties pre­nantes : clients, action­naires, inves­tis­seurs. Dans ce cadre, nous devons nous assu­rer que le groupe opère dans un cadre maî­tri­sé et être en veille per­ma­nente afin de pou­voir solu­tion­ner toutes sortes de problématiques. 

Nous appor­tons au direc­toire un regard indé­pen­dant sur ce qui se passe dans l’entreprise. En effet, nos fonc­tions sont indé­pen­dantes des métiers et c’est jus­te­ment ce qui nous per­met de jouer ce rôle de tour de contrôle !

Qu’appréciez-vous plus particulièrement dans votre entreprise ?

La Banque Pos­tale est une banque jeune qui fête cette année son 16e anni­ver­saire. Elle est encore en plein déve­lop­pe­ment et a très récem­ment chan­gé de taille et de dimen­sion avec l’intégration de CNP Assu­rances, qui marque un tour­nant majeur pour le groupe et offre de très belles pers­pec­tives ! Pour nos col­la­bo­ra­teurs et les talents qui nous rejoignent, c’est la pos­si­bi­li­té de co-construire cette orga­ni­sa­tion qui a fait le choix d’être une banque citoyenne, res­pon­sable et enga­gée dès sa création.

Comment La Banque Postale se démarque-t-elle des autres banques ?

Au cœur de nos mis­sions, nous retrou­vons des enjeux socié­taux forts, comme l’accessibilité ban­caire, mais aus­si un enga­ge­ment avé­ré en matière d’ESG, et plus par­ti­cu­liè­re­ment de décar­bo­na­tion, de déve­lop­pe­ment durable et de pari­té. La Banque Pos­tale a donc logi­que­ment adop­té le sta­tut d’entreprise à mis­sion au début de l’année 2022, témoi­gnant de son action volon­ta­riste sur les enjeux sociaux, envi­ron­ne­men­taux et en matière de gou­ver­nance. Enfin, nous évo­luons dans un groupe très plu­riel et com­plé­men­taire (Caisse des dépôts, La Poste, CNP Assu­rances) et dans un envi­ron­ne­ment très trans­verse, en inter­ac­tion avec tous les métiers de la banque, ce qui sup­pose un tra­vail col­la­bo­ra­tif et favo­rise le tra­vail et l’esprit d’équipe. Il est donc essen­tiel d’avoir une varié­té très riche de col­la­bo­ra­trices et de col­la­bo­ra­teurs pour appré­hen­der la com­plexi­té du groupe et répondre aux nom­breux défis qui l’attendent.

Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez pu être confrontée dans votre parcours ?

Mal­gré des évo­lu­tions cer­taines, cer­tains métiers res­tent tou­te­fois majo­ri­tai­re­ment mas­cu­lins. Il est impor­tant de s’imposer et d’être cré­dible dès le départ… ce qui n’est pas très simple quand on est jeune et une femme ! En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de ren­con­trer des hommes et des femmes qui m’ont accom­pa­gnée et m’ont aidée à me déve­lop­per. Au fil des années d’expérience, ce sont des sujets que l’on apprend à gérer, cha­cun à sa manière. 

Comment La Banque Postale vous accompagne-t-elle dans votre carrière ?

Contrai­re­ment à d’autres acteurs ban­caires, nous res­tons une banque à taille humaine. Dès mon arri­vée à La Banque Pos­tale, j’ai eu la chance de pou­voir évo­luer aux côtés de per­sonnes bien­veillantes qui m’ont aidée à pro­gres­ser. J’ai ain­si pu décou­vrir toutes les facettes du groupe en allant sur le ter­rain au cœur d’un bureau de poste ou aux côtés des équipes du back office. 

Cette bien­veillance et cette volon­té d’accompagner toutes les com­po­santes de la banque est au cœur même de notre ADN. Des dis­po­si­tifs d’appui du mana­ge­ment et de la direc­tion des res­sources humaines sont régu­liè­re­ment mis en place pour faci­li­ter le déve­lop­pe­ment des com­pé­tences et la mobilité. 

Quels conseils donneriez-vous aux diplômées de l’École Polytechnique qui souhaiteraient vous rejoindre ?

Encore aujourd’hui, il y a une forme d’auto-censure chez les jeunes femmes. Je suis convain­cue que les ingé­nieures ont toute leur place dans un groupe de ban­cas­su­rance. Je leur conseille­rais de ne pas hési­ter à fran­chir le pas et à nous rejoindre pour ima­gi­ner la banque de demain ; nous avons besoin de talents fémi­nins. En effet, la diver­si­té des pro­fils, des par­cours, des com­pé­tences et des expé­riences est une richesse qui est for­te­ment valo­ri­sée par La Banque Pos­tale. Notre sec­teur et plus par­ti­cu­liè­re­ment notre banque sont en constante évo­lu­tion. C’est un envi­ron­ne­ment très sti­mu­lant où il y a encore beau­coup de choses à faire et à construire ensemble.


* Auto­ri­té Euro­péenne Des Assu­rances Et Des Pen­sions Pro­fes­sion­nelles (AEAPP)


En bref

La Banque Pos­tale forme, avec ses filiales, dont CNP Assu­rances, un ban­cas­su­reur euro­péen de pre­mier plan, 11e de la zone euro par la taille du bilan, lea­der de la finance durable. Avec son plan stra­té­gique “La Banque Pos­tale 2030”, elle ambi­tionne de deve­nir la banque pré­fé­rée des Fran­çais, avec une offre inté­grée et omni­ca­nale de ser­vices de ban­cas­su­rance arti­cu­lée autour de trois marques dis­tinctes : La Banque Pos­tale, sa banque au quo­ti­dien, Ma French Bank, sa banque 100 % mobile, et Louvre Banque Pri­vée, sa banque patrimoniale.

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