La certification, attestation de qualité et de performance
En France, l’ensemble des acteurs de la construction s’est particulièrement mobilisé sur les questions d’environnement par un engagement collectif dans une démarche dite » Haute qualité environnementale « . La nécessité de capitaliser, de progresser grâce aux retours d’expérience, de former les acteurs à ces nouveaux enjeux, passe par la mise en place d’outils de valorisation des performances crédibles.
La Démarche HQE, portée par l’Association HQE depuis plus de dix ans, a pour objet de proposer une liste de 14 items, 14 cibles, permettant de programmer, concevoir et réaliser un bâtiment plus sain, plus confortable, plus respectueux de l’environnement qu’un bâtiment de même génération.
Ces 14 objectifs ne faisaient pas référence à des niveaux de performance. Ils devaient être fixés par le maître d’ouvrage, le respect de la réglementation étant à considérer comme un minimum.
Très rapidement, les acteurs de la construction ont souhaité voir se mettre en place des indicateurs de valeur sur chacune de ces cibles, permettant ainsi de quantifier, qualifier les performances sur la base de règles du jeu partagées par l’ensemble des acteurs.
Une approche multicritère
De là sont nés les certifications NF associées à la démarche HQE, et leurs référentiels techniques associés qui détaillent pour chacune des cibles les niveaux de performance en les classant en trois niveaux : base (pratique courante-réglementation), performant (bonne pratique), très performant (meilleure pratique).
Ces outils permettent aux acteurs de partager un langage commun, de se différencier, de valoriser les performances et solutions qu’ils entendent mettre en œuvre sur leurs opérations au travers d’audits indépendants menés par Cerqual pour le logement collectif et individuel groupé, Cequami pour les maisons individuelles diffuses et Certivéa pour les bâtiments non résidentiels.
Ces trois organismes sont en effet mandatés par AFNOR Certification et par l’Association HQE pour délivrer les certifications » NF Démarche HQE® « .
La certification s’appuie sur un référentiel technique établi à partir de la démarche HQE qui permet une approche environnementale multicritère (écoconstruction, écogestion, santé, confort).
Cette approche multicritère conduit le maître d’ouvrage à définir et à justifier son objectif de qualité environnementale qui se traduit par un profil de performances environnementales. Les objectifs de l’opération sont fixés dans le SMO (Système de management de l’opération). Le SMO est à mettre en place pour chaque opération. Il fonctionne comme un outil de pilotage de projet (analyse de site, attentes et besoins des parties intéressées, fixation des objectifs, évaluations, réactions…).
Des objectifs partagés
Chacun travaille donc autour d’un référentiel connu de tous qui sert de repère constant. Ce référentiel constitue un élément indispensable pour mieux identifier les objectifs environnementaux, hiérarchiser les priorités et formuler les performances à atteindre.
Cette approche suppose naturellement que tous les acteurs du projet se mobilisent, se forment et s’informent. D’où cette amélioration induite des procédures autour d’objectifs partagés.
Une preuve indépendante
Au-delà de ces bénéfices » internes « , la certification permet de prouver par des audits indépendants les performances environnementales et énergétiques d’une opération de construction ou de réhabilitation lourde ; de bénéficier d’accès privilégiés au foncier et à des financements exclusifs : les collectivités, aménageurs, assureurs, banques utilisent désormais la certification comme mode de preuve du respect de la qualité environnementale pour attribuer foncier, financements » verts » ou » éthiques « , conditions préférentielles, etc.
La performance énergétique
Le Grenelle de l’Environnement place la performance énergétique des bâtiments au cœur des objectifs.
Construire pour répondre aux besoins du présent tout en préservant la capacité des générations futures à répondre aux leurs
Ces derniers sont en effet responsables de 43 % de la consommation d’énergie et 25 % des gaz à effet de serre. Aussi, lorsque la France s’engage en signant le protocole de Kyoto à diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre, le monde de la construction doit se mobiliser. Il le fait d’autant mieux que les objectifs à atteindre sont clairement fixés. Le décret du 3 mai 2007 définit cinq niveaux de hautes performances énergétiques (HPE, HPE ENR, HPE, THPE ENR et BBC), dont le plus performant concerne un » bâtiment basse consommation « . Ce dernier niveau de performance est celui visé par le Grenelle de l’Environnement pour la réglementation thermique 2012. Il est identifié avec la marque Effinergie en référence au collectif du même nom qui s’est donné pour mission de promouvoir les bâtiments basse consommation en France.
Les initiatives se focalisent donc maintenant autour de deux courants de pensée. Le premier appréhende la problématique globalement dans une approche environnementale multicritère (écoconstruction, écogestion, santé, confort), représentée par la démarche HQE.
Atteindre les objectifs de réduction d’émission
Le second courant, dit » énergétique « , centre les enjeux du développement durable autour des questions liées à l’énergie, considérée comme la principale variable pour atteindre les objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, nous avons intégré la délivrance des labels de performance énergétique dans les certifications d’ouvrage.
Aider à sortir de la crise
Beaucoup se demandent si la conjoncture est favorable ou non à ces démarches.
Le chemin parcouru ne dépend pas de la crise. Il vient de l’engagement de professionnels prêts à relever un des plus grands défis de notre temps : construire pour répondre aux besoins du présent tout en préservant la capacité des générations futures à répondre aux leurs.
Cette contribution peut aussi avoir un effet favorable pour sortir de la crise. La conception, la réalisation et la rénovation d’un bâtiment respectant la démarche de Haute qualité environnementale et très performant énergétiquement mobilisent des compétences et des emplois nouveaux et non délocalisables. Son exploitation est plus économe en énergie, en eau, en gestion des déchets. Les risques sanitaires sont mieux maîtrisés. Sa valeur patrimoniale sera plus durable car le bâtiment répond déjà aux critères qui seront obligatoires demain.
Certivéa est l’organisme de certification des acteurs et des 6 ouvrages de construction du groupe CSTB. Cequami est l’organisme de certification des maisons individuelles, filiale du CSTB et de l’Association Qualitel. Afocert est l’association représentative des organismes de certification du secteur de la construction.