« La décarbonation est désormais le principal sujet du PDG et des actionnaires »
Alors que la France s’est fixée comme objectif la neutralité carbone à horizon 2050, plus que jamais dans l’industrie, la décarbonation est au cœur de toutes les préoccupations. Dans cette démarche, E‑CUBE se positionne comme le partenaire des entreprises et des industries afin de relever ce défi structurant. Explications des deux cofondateurs, Pierre Germain (89) et Alexandre Bouchet.
La décarbonation est un véritable défi pour l’industrie. Pourriez-vous préciser la nature de ces défis ?
La décarbonation des activités industrielles, en particulier des plus énergo-intensives, constitue un facteur structurant de la réussite de la transition énergétique et environnementale (TEE) engagée par l’ensemble des économies. Pour la France, l’industrie représente actuellement près de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et elle est particulièrement appelée à contribuer à l’effort pour atteindre l’objectif fixé de neutralité carbone en 2050. Comme l’indique la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), il revient à l’industrie de réduire de 81 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 par rapport à leur niveau de 2015.
Cet objectif doit se traduire par des investissements lourds vers de nouveaux équipements ou procédés, pour permettre une meilleure efficacité énergétique, changer de mix d’approvisionnement énergétique et matière et, plus largement, innover en termes de procédés et de produits – ce qui implique de forts enjeux à la fois techniques, financiers et économiques ou encore de conduite du changement.
« La décarbonation des activités industrielles doit pour autant se distinguer d’une simple mise en conformité de l’industrie vis-à-vis de l’Accord de Paris. »
Nous parlons de verdir la consommation d’électricité en contractualisant des contrats long terme avec des parcs de production d’énergie renouvelable, d’adopter de nouveaux vecteurs énergétiques tels que l’hydrogène vert en modifiant certains procédés, de choisir des équipements non totalement matures comme l’électrification de fours à haute température, de financer des niveaux d’investissement très significatifs avec des TRI ou des approches de gestion des risques non compatibles avec les pratiques industrielles actuelles et nécessitant donc des montages ayant recours à l’aide publique, au transfert de CAPEX vers des OPEX, etc.
La décarbonation des activités industrielles doit pour autant se distinguer d’une simple mise en conformité de l’industrie vis-à-vis de l’Accord de Paris, pour devenir un instrument privilégié à la fois de sa modernisation et de sa différenciation. Dans un contexte où elle est fragilisée, notamment du fait d’une concurrence internationale toujours plus vive, mais aussi d’une crise énergétique qui pourrait durer, la décarbonation est l’occasion pour les industriels de réfléchir en profondeur aux impacts du changement climatique sur la stratégie de l’entreprise. La maîtrise des risques et l’identification des nouvelles opportunités ouvertes par la décarbonation sont ainsi au cœur des conditions de la performance et de la pérennité de l’industrie française, aujourd’hui et à plus long terme.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les opportunités que représentent la décarbonation dans l’industrie ?
Au cours de ces dix dernières années, nous avons eu l’occasion de travailler sur des enjeux de décarbonation pour le compte d’acteurs des secteurs de la chimie, des matériaux de construction, de la verrerie, de l’aéronautique, de l’agroalimentaire, du transport ou de l’énergie.
“L’enjeu climat est également l’occasion de profiter de la dynamique des filières privilégiées de la TEE pour redéployer ses forces commerciales ou son outil industriel vers d’autres marchés.”
Dans chacun de ces secteurs, nous avons travaillé avec les directions générales sur des sujets d’éco-conception, de refonte de la stratégie industrielle et de la supply chain, d’effet d’aubaine pour accélérer un cycle de réinvestissement, d’évolution du modèle client-fournisseur avec la mise en place de contrat long terme ou d’investissements communs. Autant de sujets permettant de renforcer le modèle d’affaires des industriels ou d’apporter un facteur de compétitivité. L’enjeu climat est également l’occasion de profiter de la dynamique des filières privilégiées de la TEE pour redéployer ses forces commerciales ou son outil industriel vers d’autres marchés. La décarbonation est désormais le principal sujet du PDG et des actionnaires.
Dans ce cadre quel est le positionnement d’E‑CUBE ? Quelles sont les offres que vous proposez à vos clients ?
E‑CUBE est un cabinet de conseil en stratégie composé d’experts de l’énergie, du transport et de la décarbonation. Nous accompagnons les directions générales sur deux questions essentielles pour les industriels : « Quels sont les impacts du changement climatique et de la TEE sur ma stratégie, mes produits, mon modèle d’affaires, mes choix en termes de sourcing, de supply chain et de politique industrielle… ? » et « Dans le cadre de ma contribution au respect de l’Accord de Paris, quelle ambition de décarbonation de mes activités dois-je me donner ? Quels scopes couvrir (1, 2 et 3) ? Comment dois-je m’y prendre pour atteindre cette ambition ? ». Nous allons du diagnostic jusqu’au développement d’un plan d’actions et la mise en place d’une gouvernance en passant par le développement d’une ambition portée par la direction générale.
Quels sont les avantages de l’offre E‑CUBE ?
Le facteur différenciant de l’offre E‑CUBE est bien évidemment le renforcement du lien entre stratégie d’entreprise et enjeu climat qui nous permet d’aligner tous les niveaux de management d’une entreprise. Nous mettons à disposition des industriels qui nous font confiance une expertise des enjeux et des scénarios énergétiques et climatiques sur plus d’une cinquantaine de pays ; une connaissance des solutions d’approvisionnement énergétique ou de transport bas carbone, des actions d’efficacité énergétique à privilégier d’un contexte géographique à un autre compte tenu du cadre réglementaire ou fiscal en vigueur. Nos travaux reposent sur une approche analytique des enjeux d’investissement notamment, des modèles technicoéconomiques permettant de se projeter dans des contextes d’évolution de prix énergétiques et carbone incertains.
Nous apportons une aide à la décision sur un enjeu qui reste complexe à appréhender par les industriels.
En bref
Créée en 2009 par Pierre Germain (X‑Mines) et Alexandre Bouchet (IEP Paris), E‑CUBE comprend aujourd’hui cinquante consultants. Depuis dix ans, la société a réalisé plus de 700 projets pour le compte des directions générales de grands groupes et d’ETI. E‑CUBE se positionne depuis sa création comme un précurseur de l’adaptation des stratégies d’entreprise à l’enjeu climat et à la transition énergétique et environnementale.