La Défense : La vitalité d’un lieu chargé d’histoires
Baptisé La Défense en souvenir de la défense des parisiens contre les prussiens en 1870, le site fait longtemps l’objet d’un projet de voie triomphale prolongeant les Champs Elysées. C’est un palais permanent d’exposition, le Centre national des industries et des techniques (CNIT) qui émerge en 1958. Son succès impose l’aménagement de toute la zone. Bureaux, tours, Grande Arche, marquent l’histoire de ce lieu qui reste un creuset du futur.
Les grandes cités sont devenues des forces attractives qui peuvent aller bien au-delà de leurs limites nationales. C’est le cas en Asie ou aux États-Unis. Ce même phénomène existe en Europe où l’Union européenne ne se résume pas aux capitales des différents pays qui la constituent, mais s’ordonne autour de mégalopoles couronnées de chapelets de cités urbaines. Paris est l’une d’elles et son rayonnement s’articule dans le couple Paris-La Défense, fer de lance d’une ville prestigieuse qui, grâce à son centre d’affaires, peut compter parmi les grands acteurs du XXIe siècle.
Mais, comme ses semblables, il va lui falloir franchir une étape décisive. La Défense lancée au milieu du xxe siècle est, cinquante ans plus tard, au cœur de la problématique du XXIe siècle : la gestion des ressources mondiales. Si rien ne change, toutes ces mégalopoles à horizon 2020 seront d’immenses centres énergétivores insupportables à la collectivité. Elles consommeront plus de ressources en énergie, en eau, en matériaux que la planète ne pourra en fournir. Il est nécessaire aujourd’hui de repenser leur organisation, de modifier leur « métabolisme » pour les rendre compatibles avec la vie. Pour Paris-La Défense, c’est une métamorphose. C’est un enjeu de la même importance que celui qui a présidé à sa création.
Paris et La Défense sont liées depuis l’Antiquité. C’est au IIIe siècle avant Jésus-Christ qu’une tribu gauloise, les Parisii, décide de s’établir sur une butte lovée dans l’un des méandres de la Seine. Reste de cette période, outre le nom de Paris, l’appellation d’une commune formant encore aujourd’hui avec Nanterre et Puteaux le territoire de La Défense : Courbevoie. L’origine de ce nom vient d’une route qui, en traversant la Seine, s’infléchit vers l’ouest. Un signe particulier qui restera dans l’Histoire pour donner le nom de courbe voie.
La tour Eiffel aurait pu être la première tour de La Défense
Les Parisii sont des gens prospères. Les archéologues ont retrouvé à Puteaux en 1950 un pot de terre contenant soixante statères d’or qui, dévoilées par hasard, témoignent de la richesse de ce peuple gaulois. Peut-être faut-il lier cette découverte au nom de Courbevoie, la voie courbe qui menait à la Normandie et qui passait par la Seine conduisant à la mer. L’emplacement géographique du site a son importance. C’est un carrefour de communication naturel. Beaucoup plus tard, il deviendra célèbre sous le nom de « rond-point de La Défense ».
Pourquoi La Défense ? En souvenir de la défense de Paris contre les Prussiens durant la guerre de 1870. Un monument érigé en 1871 au centre du rond-point commémore la lutte des Parisiens. Aujourd’hui encore, il s’élève sur la grande esplanade qui s’élance en perspective vers l’Étoile.
L’idée de prolonger les Champs-Élysées pour réaliser une longue perspective donnant du souffle à Paris n’est pas récente. Déjà, à la fin du siècle dernier, les édiles s’intéressent au site de La Défense pour construire et urbaniser cet espace riche en terrains disponibles. On pense même à y organiser l’exposition universelle de 1889. La tour Eiffel aurait pu être la première tour de La Défense.
L’expression « Voie triomphale » chemine dans les esprits jusque dans les années 1920. Chez les constructeurs, on se plaît à rêver d’une vaste opération d’aménagement foncier qui prolongerait Paris jusqu’à La Défense. Les pouvoirs publics y sont favorables. Mais, bien qu’entre les deux guerres la population des villes se mette à dépasser celle des campagnes, le projet ne se réalise pas. Le phénomène urbain n’est pas encore devenu une préoccupation majeure. Paris et sa banlieue forment néanmoins un tissu sans rupture. Au cours des années trente, un premier plan d’aménagement global est élaboré. Il s’agit de mieux répartir la population, de décongestionner le centre de Paris et d’enrayer l’accroissement spontané des banlieues. L’idée de planification urbaine fait son chemin.
Tout s’accélère après la Seconde Guerre mondiale. À la Libération, l’ampleur des tâches de la reconstruction est considérable. L’État français crée le Commissariat général du Plan et le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Désormais, les projets sont centralisés, étudiés et mis dans la perspective d’une rationalisation et d’un ordonnancement de l’habitat. Jean Monnet, premier commissaire au Plan résume en une formule lapidaire la volonté des pouvoirs publics de l’époque : « Modernisation ou décadence ».
Sortir de l’Histoire pour entrer dans l’avenir
Dans les années cinquante, les projets d’aménagement de La Défense se multiplient. L’idée de « voie triomphale » est restée larvée dans les mémoires. Chacun pense ou rêve en son for intérieur du grand axe qu’il dessine magistralement dans sa tête.
L’esquisse part de la Concorde, place dessinée sous Louis XV et centrée autour de l’obélisque, symbole de l’Antiquité. Le dessin s’élance alors vers l’Étoile, son Arc de Triomphe, qui signe la puissance de l’Empire. Et puis, c’est la plus belle partie de l’œuvre, celle qui consiste à sortir de l’Histoire pour entrer dans l’avenir. On se laisse glisser tout droit jusqu’à la Seine qu’on franchit comme le Rubicon pour poser son regard sur ce point dont on parle sans cesse comme d’un éden à bâtir : La Défense.
Construire à La Défense. Oui, mais quoi ?
Les pouvoirs publics verraient bien le lancement d’une grande opération d’aménagement foncier : une façon de restaurer le prestige de la République en la concrétisant dans une œuvre monumentale. Ceci pourrait se traduire par un projet d’architecture résolument contemporain qui marque les esprits. Ce serait aussi l’occasion de mettre en pratique la décentralisation industrielle. Paris souffre de ses usines. L’État pourrait aussi prouver sa capacité à stopper le développement anarchique de la banlieue en réalisant un quartier à croissance maîtrisée.
Tout le monde a son idée, souvent un peu confuse. Celle d’y réaliser la prochaine exposition universelle revient. Mais, faute de réalisme, elle est abandonnée. Seule subsiste la notion d’exposition. On pense alors à un palais permanent qui mettrait en valeur les nouvelles réalisations françaises. Ce sera le Cnit : le Centre national des industries et des techniques.
Posée comme une tortue qui aurait la légèreté d’un papillon, la voûte du Cnit va entrer dans l’Histoire. D’une portée record de 238 mètres, le voile autoporteur de béton force l’admiration. Le Cnit s’impose, dès sa naissance, comme une œuvre forte, un monument d’architecture contemporaine : « une cathédrale moderne », dira André Malraux.
Le Cnit : une cathédrale moderne dans le monde noir et blanc du cinéma d’avant-guerre
Inauguré le 12 septembre 1958 par le général de Gaulle encore président du Conseil de la IVe République, le Cnit émerge dans la nuit comme une cathédrale de lumière au milieu d’une banlieue de cartes postales photographiées par Doisneau. Les 40 000 mètres carrés nécessaires au chantier ont été pris sur des bâtiments d’usines comme ceux des enveloppes pneumatiques Zodiac qui, à la recherche de nouveaux développements, sont allées s’installer en province. Le premier mouvement des services remplaçant l’industrie à Paris est amorcé.
Les auteurs du permis de construire déposé en 1954, viennent d’attendre deux ans pour se faire accorder l’autorisation d’ouvrir leur chantier, faute de plan d’urbanisme dans cette zone. Le projet aura dû s’inscrire dans un programme d’aménagement de La Défense.
Le pays d’Arletty, née à La Défense, est en train de changer. Le monde noir et blanc du cinéma populaire d’avant-guerre regarde avec surprise et fascination ce dôme blanc que les magazines aiment tant reproduire. Ils lisent avec fierté que leur « monument » n’est pas moins que le fruit du travail de trois architectes dont ils découvrent les noms : Camelot, Zehrfuss et J. de Mailly et que sans l’ingénieur Esquillan jamais la voûte n’aurait pu être construite en une seule portée. Le Cnit est populaire, d’avant-garde et aimé.
Les manifestations qui s’y déroulent symbolisent une France heureuse d’avancer dans le monde du progrès. Les Arts ménagers attirent chaque année des milliers de visiteurs. Près de la moitié des logements n’ont pas encore l’eau courante. On vient rêver dans cet univers de soucoupe extraterrestre d’un confort « à l’américaine » avec des appareils et des robots qui libèrent la femme et donne à l’homme son statut d’inventeur. Tout est électrique : le rasoir, l’aspirateur, la cireuse à chaussures… Des acteurs de cinéma font des démonstrations devant les caméras de la télévision française. La Défense est pour tous un grand lieu de rassemblement et la vitrine la plus prestigieuse de l’industrie française. La grande voûte du Cnit va rester le poumon de La Défense. Se dilatant l’été, se rétractant l’hiver, le voile de béton respire. Il va bientôt battre au rythme du monde des affaires.
La Défense va devenir le Manhattan de Paris : c’est pour cela qu’elle prend le nom de Paris-La Défense.
Le succès du Cnit impose l’aménagement de toute la zone. Bureaux, commerces, parkings, logements doivent pouvoir être implantés en obéissant à un plan de croissance maîtrisé. La liaison avec Paris est un point majeur. La ligne de métro qui chemine sous « la voie triomphale » doit être prolongée jusqu’à La Défense. Dans un premier temps, elle s’arrêtera au pont de Neuilly et c’est en fait le RER qui reliera vraiment La Défense à Paris (station Étoile). Les relations avec les communes sont sensibles. 800 hectares de terrain sont concernés. 200 établissements industriels et 20 000 habitants doivent être déplacés. Quel organisme va pouvoir se charger de mener de telles opérations ? Une solution originale est trouvée. C’est un établissement public, national et spécifique à l’opération. L’EPAD – Établissement public pour l’aménagement de la région de La Défense – est créé.
Un premier plan de masse conçu par les trois architectes du Cnit organise l’espace en deux quartiers face-à-face séparés par une grande avenue transversale dans le prolongement de la mythique « voie triomphale ». Le parvis surélevé, face au Cnit, est déjà dans le dessin.
Chaque construction a sa hauteur, à l’image d’une forêt normalisée comme un verger
Mais comment vendre 800 000 mètres carrés de bureaux sans une véritable étude du plan de circulation et de communication ? Les architectes font place aux urbanistes. L’EPAD s’adjoint deux urbanistes, Robert Auzelle et Paul Herbé, et met au point un nouveau plan directeur qui prévoit plusieurs types de cheminements. Les piétons circulent en surface profitant de l’air pur et de la verdure. Les véhicules stationnent dessous. Ceux qui assurent la logistique circulent au plus profond du sous-sol. Ceux qui contournent empruntent une voie rapide qui dessert tous les quartiers par l’extérieur. Le boulevard circulaire trace la ligne de fortification d’une nouvelle cité. La Défense n’est plus seulement un axe qui traverse l’Histoire. Elle existe. C’est une ville, un quartier, un lieu urbain. On y vit. On y travaille.
Ce rythme ternaire – piéton, stationnement, circulation – est repris en surface. Trois hauteurs d’édifices se partagent les perspectives du promeneur. Les constructions les plus basses sont réservées aux commerces. Les bâtiments moyens sont conçus pour accueillir des logements. Les tours n’empilent que des bureaux.
Cette plantation, à l’image d’une forêt, est au début normalisée comme un verger. Chaque type de construction a sa hauteur « standardisée ». Plus tard, et fort heureusement, quand le monde des affaires occupera la majorité de l’espace, cette organisation en forêt restera, mais une forêt où les arbres montent à des hauteurs différentes. Aujourd’hui, La Défense a gardé une diversité de hauteurs qui lui donne le charme de la variété.
La querelle des tours des années soixante-dix
La Défense se transforme un quartier d’affaires. Avec difficulté. Les entreprises prêtes à investir tardent à prendre leur décision. Elles réclament davantage de surface, des tours plus hautes comparables aux gratte-ciel américains. Les études sont alors révisées. La capacité d’accueil passe de 800 000 à 1,5 million de mètres carrés.
Durant les années soixante, l’architecture verticale progresse à Paris comme dans la plupart des capitales européennes. Les Parisiens s’en émeuvent, mais mettent cela sur le compte d’une modernité nécessaire au progrès. Au début des années soixante-dix, la presse amplifie l’opinion publique en sourdine. Ce n’est plus supportable. La « querelle des tours » éclate. Architectes, hommes politiques, éditorialistes prennent parti.
Georges Pompidou, président de la République, intervient. Il oppose aux anciens une décision qui ne satisfait pas les modernes : les tours en construction qui ont reçu les autorisations légales seront achevées. Les projets sont arrêtés. Aux élections suivantes, Valéry Giscard d’Estaing devient président. Ému au sortir de l’Élysée de voir surgir dans la perspective des Champs-Élysées, à l’horizon de La Défense, une tour à l’enseigne d’une compagnie d’assurances, il cherche à la faire tronquer (heureusement sans résultat). C’est dans ce contexte que l’EPAD doit poursuivre le développement qu’elle a commencé.
Le choc pétrolier de 1974 change brutalement les mentalités. Le progrès, hier encore vertueux, devient source de crise. Le pétrole enraye une économie glorieuse. L’EPAD ne vend plus un seul droit à construire. « L’État ne peut pas abandonner l’opération Défense ». Ce cri d’alarme lancé par le directeur de l’établissement public finit par trouver un écho favorable auprès du gouvernement. Un comité interministériel présidé par Raymond Barre fixe les conditions d’une relance. L’orientation vers les activités tertiaires est confirmée. Des infrastructures de communication comme le passage de l’autoroute sous la dalle sont exigées. Les architectes proposent une nouvelle génération d’immeubles à façades miroirs qui font oublier l’univers de béton tant critiqué par la presse. La Défense n’est plus rejetée. Elle renaît sous un jour nouveau. Elle attire les investisseurs.
Les années quatre-vingt sont marquées par ce qu’il est convenu d’appeler l’opération « Tête Défense ». C’est le point d’orgue de la voie triomphale. Quelle construction doit ponctuer ou marquer ce lieu du Paris des affaires désormais ancré en réponse au Paris historique tout en proposant 100 000 mètres carrés de bureaux dont la moitié sera réservée à un ministère dont on ne connaît pas encore le nom ? Les architectes font des propositions. Un projet est retenu en janvier 1981. Il ne verra jamais le jour. Le nouveau Président de la République, François Mitterrand, élu en mai le refuse. Le projet attendra. En attendant, le centre commercial des Quatre Temps vient d’ouvrir. Avec plus de 100 000 mètres carrés de boutiques, c’est l’un des plus grands d’Europe.
Otto von Spreckelsen : j’ai commencé à dessiner un carré et puis j’ai eu envie de l’évider.
La Grande Arche était née…
Le 9 mars 1982, un concours international d’architecture est annoncé. Il s’agit de construire un ouvrage monumental capable d’accueillir un Centre international de la communication et deux ministères : celui de l’Urbanisme et du Logement et celui de l’Environnement. Le lieu est toujours le même : « Tête Défense ». Mais on n’impose plus la contrainte de la vue des Champs-Élysées. 424 projets sont déposés. Le lauréat est inconnu du grand public. Son nom vient du Nord. Johan Otto von Spreckelsen est Danois. C’est à partir d’une esquisse qu’il a emporté l’adhésion :
« Quand j’ai visité La Défense, j’ai vu des cercles comme le Cnit et puis, bien sûr, il y avait les tours. Pour moi, c’était des rectangles dressés. Alors, pour compléter tout cela, j’ai commencé à dessiner un carré. Ce jour-là, il y avait beaucoup de vent et il neigeait. J’ai eu envie d’évider mon carré. Je me suis retrouvé devant une arche. » Voilà comment Otto von Spreckelsen raconte la genèse de son œuvre. Tout le monde y voit le monument qu’il cherchait : la réplique monumentale de l’Arc de Triomphe. Revient l’éternelle question de la continuité, mais cette fois avec la réponse.
Le Président de la République voudra se rendre compte de l’effet que l’Arche produit vue des Champs-Élyséen avant de donner le coup d’envoi définitif à sa construction. Pour concrétiser sa présence, on élèvera à force de grues géantes une poutre représentative du fronton à la hauteur réelle. Et, au sortir de l’Élysée, François Mitterrand constatera que non seulement l’Arche est visible, mais qu’elle dessine sur l’horizon une œuvre que tous les Français retiendront. La Défense est désormais acceptée.
…et le grand axe prolongé
Mieux même, le grand axe est prolongé à l’Ouest au-delà de la Grande Arche, jusqu’à la Seine : « la voie triomphale » traverse ainsi la boucle de la Seine et double de longueur ; l’autoroute A14 est enterrée : le trafic de transit « by-passe » La Défense.
La Défense est aussi devenue un musée. Avec naturel, dialoguant avec les formes de l’architecture contemporaine, les œuvres de grands sculpteurs habitent ça et là aux croisements de la vie des passants. Parmi les plus célèbres, on distingue la grosse carcasse rouge de Calder avec, en face, la sculpture bigarrée du catalan Joan Miro. Plus loin, comme signalant le Cnit à la Grande Arche, le pouce de César envoie un appel. Raymond Moretti qui habitait La Défense, a déposé une œuvre sous l’esplanade. Comme une minitour de 100 tonnes d’acier forgée par Usinor, Richard Serra ponctue l’espace avec un bloc tendu vers le ciel. On joue aussi de la musique à La Défense. Des concerts sont organisés régulièrement et chaque année, les habitants et les visiteurs viennent assister aux « eaux d’artifices » données sur la fontaine d’Agam.
La Défense fait partie aujourd’hui des grands centres de décision du monde comme peuvent en avoir New York, Londres, Tokyo, Singapour ou Hong-Kong. Véritable poumon économique du tertiaire, elle est au Paris du XXIe siècle ce que les grands boulevards Haussmanniens ont été aux grandes banques du XIXe : non seulement un lieu d’effervescence d’énergies humaines qui ont fait avancer l’Histoire, mais aussi un creuset du futur. Où mieux que dans ces espaces en continuel devenir pourra-t-on expérimenter les solutions technico-durables qui permettront à la ville de modifier son métabolisme pour sauver la planète ?
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*Centre scientifique et technique du bâtiment
**Établissement public pour l’aménagement de la région de la Défense