La fierté du robot. N’ayez pas honte d’être un robot.
« Le corps est une machine qui se remue soi-même. »
En partant de cette citation de Descartes, André Lauer expose, en s’appuyant sur les apports des sciences cognitives, le fonctionnement de cette machine et plus particulièrement de son organe central, du cerveau. Il décrit notamment la différence de finalité et de mode de fonctionnement de deux activités cérébrales, le raisonnement et la délibération, qui avaient déjà été détectées par Aristote ! Mais il fait aussi une place majeure à un concept beaucoup plus récent, celui du sur-moi introduit par Freud. Le vocabulaire employé est le plus souvent celui du monde du traitement de l’information. Il est facile à suivre.
La deuxième partie est consacrée à des sujets que, en langage courant, on assimile au monde immatériel de l’âme : la vérité, la conscience, le libre arbitre, le but suprême, Dieu. La lecture en est parfois dérangeante car elle nous fait sortir de notre zone de confort. Mais, à la fin, quelle satisfaction de comprendre que les oppositions que notre philosophie entretient depuis des siècles, entre matériel et spirituel, ou entre déterminisme et libre arbitre, n’ont plus aucune raison de subsister ! Le robot humain peut légitimement être fier du parcours civilisationnel qu’il a tracé.
La troisième partie est consacrée à l’avenir. La fierté du passé ne suffit pas à éclairer le futur. Pour l’auteur, le progrès vers plus de bonheur passerait inévitablement par des tâtonnements darwiniens. De manière un peu inattendue, mais sans doute justifiée, il nous met en garde contre le danger majeur pour l’espèce humaine, avec une gravité spécifique au XXIe siècle, à savoir : l’émergence des dictatures.