La France et ses immigrés : une analyse saine et sans complaisance
Trop souvent, le migrant n’arrive pas à prendre une perspective citoyenne et le sentiment dominant reste l’idée du retour au pays natal. Tout en respectant traditions et valeurs, il faut dire oui à la multiracialité, mais non à la multiculturalité. Il nous faut refuser les migrants incapables de s’adapter à notre modèle.
» J’ai choisi d’être français, j’ajoute qu’étant Noir il m’est possible de dire bien des choses vraies, mais » politiquement incorrectes » qu’aucun Blanc n’oserait soutenir ; pour cela mon métier d’écrivain est très utile. »
L’enjeu essentiel est la définition de la citoyenneté. Quel regard le migrant porte sur la société ? Et quel regard la société porte sur les migrants ?
Repères
Nous connaissons tous les difficultés des migrants d’aujourd’hui, analphabétisme, problèmes linguistiques, souvent culture non chrétienne, différences climatiques et sociales, etc. Un point est souvent ignoré : les migrants de l’entre-deux-guerres, Italiens, Espagnols, Polonais, Russes, fuyaient des dictatures et choisissaient la France parce que c’est un pays de liberté, ils n’avaient à peu près aucun espoir de retour au pays natal et élevaient leurs enfants dans cette idée. L’intégration en était évidemment très facilitée.
L’idée du retour et la perspective historique
L’Histoire n’a de sens que si elle favorise le vivre ensemble
Les migrants d’aujourd’hui, essentiellement Maghrébins ou Africains, ont longtemps pratiqué des allers retours périodiques entre l’Europe et leur pays d’origine. Mais les cartes de séjour et le regroupement familial transformèrent assez rapidement ces habitudes en immigration de longue durée. Cependant le sentiment dominant reste souvent l’idée du retour final au pays natal, ce qui fait que leurs enfants ne savent pas toujours quelle idée directrice choisir pour orienter leur vie.
L’important, c’est le futur
Il faut bien se mettre dans l’idée que l’esclavage n’est plus d’actualité (sauf dans quelques pays reculés qui ne sont pas la France) et personnellement je n’ai pas souffert de l’esclavage, pas même par parents ou grands-parents interposés. L’important c’est le futur ; cultiver le dolorisme ou le sentiment de culpabilité revient à utiliser la technique du bouc émissaire et empêche, ou du moins gêne, les efforts nécessaires pour progresser personnellement.
Un indice de cet état d’esprit est la fameuse » assurance rapatriement de corps » très répandue chez les étudiants africains : quoi qu’il arrive, je serai enterré au pays.
Une deuxième différence essentielle est l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. Certes il y a quelques éléments positifs comme Félix Éboué, Noir et gouverneur du Gabon pendant les décisives années quarante, Gaston Monnerville président du Sénat, les combattants africains ou maghrébins de la France libre – tous volontaires -, l’épopée victorieuse des adversaires de l’esclavage, Victor Schoelcher, François Arago. Mais trop souvent le migrant n’arrive pas à sortir de la perspective historique pour prendre une perspective citoyenne : l’Histoire n’a de sens que si elle favorise le vivre ensemble et aide à éviter de recommencer les erreurs du passé.
Bien entendu si les Africains cultivent volontiers le dolorisme, symétriquement beaucoup de Français de souche ont un profond sentiment de culpabilité. Je raconte volontiers l’exclamation de cette dame qui m’a dit : » Moi, ça me gêne que tous les vigiles soient des Noirs » et à laquelle j’ai répondu : » Moi, cela ne me gêne pas du tout, après tout, tous les limonadiers sont bien auvergnats ! » Une autre me dit : » Quand je pense que tant de belles maisons de Nantes sont le fruit de l’esclavage ! « , ce à quoi j’ai répondu : » Cette beauté est en effet l’une des très rares choses de bien qu’il reste de l’esclavage. Allez-vous brûler la Sainte- Chapelle et le château de Versailles, sous le prétexte qu’ils sont le fruit du servage ? »
Huit litres de sang
Les Indiens de l’Altiplano bolivien, qui vivent à plus de quatre mille mètres d’altitude, ont huit litres de sang au lieu de cinq comme c’est le cas ordinairement, cela leur permet de vivre à l’aise dans leur » milieu naturel « . Mais si des Européens mettent au monde et élèvent leurs enfants sur l’Altiplano, ceux-ci auront presque huit litres de sang à l’âge adulte ! De ce point de vue ils seront bien plus proches de leurs voisins que de leurs parents lesquels ne dépasseront pas cinq litres et demi malgré vingt années de vie adulte sur l’Altiplano.
On peut faire des remarques très voisines en ce qui concerne la colonisation, phénomène souvent très brutal et qui a frappé l’Afrique d’une manière beaucoup plus étendue. Soyons réalistes, les » côtés positifs de la colonisation » ne sont bien souvent que des à‑côtés essentiellement au service du colonisateur, ainsi les infrastructures, ports, voies ferrées, routes, conçues dès le départ pour la » mise en valeur » du territoire, pour desservir les meilleures mines, les régions de cultures les plus rentables. Je ferai tout de même une exception pour les services de santé qui ont fait un travail remarquable dans des conditions très difficiles et je reconnais bien volontiers qu’avant la colonisation l’Afrique a connu autant de guerres internes, d’esclavage et d’oppressions que les autres continents.
Culture, tradition et valeurs
Nous devons nous pencher sur la notion de » culture « , c’est essentiellement ce que l’on est » hic et nunc « , ici et maintenant : éducation + religion + savoir-faire + quartier de vie + siècle où l’on vit. La culture est en perpétuelle évolution et de ce point de vue un citadin d’aujourd’hui est plus proche de la plupart des autres citadins des grandes métropoles que de son arrière-grand-père ou même de son grand-père.
Des repères raciaux
Il a fallu que je vienne en France pour que je voie des boubous et des griots pour la première fois ! Ma culture n’est plus le tam-tam et la pirogue, c’est l’avion et le téléphone portable (bien plus efficace que le tam-tam), mais on me reproche d’écouter Beethoven et de trahir ma » culture « . Nos repères restent raciaux : la notion de race est morte, mais son enterrement va durer des siècles.
La tradition est ce qui met en harmonie avec l’environnement physique personnel et l’on doit y inclure les outils correspondants (rites, habitudes, vêtements adaptés au climat et au métier, etc.).
Les » valeurs » représentent pour l’instant un domaine figé, elles mettent en harmonie avec l’environnement social. En Occident ce sont essentiellement les » dix commandements « , il faut y inclure les aptitudes à la communication et au respect des autres.
Le » milieu naturel « . Ah ! que n’entend-on pas à ce sujet ! Il faut souligner l’extraordinaire capacité d’adaptation de l’être humain et comprendre que le milieu naturel d’un jeune né et élevé près de Paris est l’Île-de-France, quel que soit par ailleurs le pays de ses grands-parents. Modibo Diarra est cosmonaute, son grand-père conduisait des troupeaux au Mali ! Je fais enfin la différence entre l’identité et la culture ; l’identité ce sont des éléments très concrets : taille, âge, lieu de naissance, ascendants, profession, etc. Mais la culture n’est pas innée, elle est acquise, je vous donne un exemple : si l’on vous demande de dessiner une maison française, africaine ou inuit, vous dessinerez une maison moderne, une case ou un igloo, c’est votre culture acquise qui vous dicte cela. Pourtant si les igloos existent encore (ils correspondent à une nécessité naturelle, compte tenu des matériaux locaux), il y a longtemps que les Africains ne construisent plus de cases.
Il nous faut refuser les migrants incapables de s’adapter à notre modèle
Mais elles restent dans les esprits.
Des situations ubuesques
Voilà un exemple frappant de notre sentiment de culpabilité : la polygamie a été admise parmi les migrants jusqu’en 1993. Aujourd’hui on la tolère encore parmi ceux qui n’ont pas la nationalité française, même si, en principe, on ne peut plus l’invoquer pour le regroupement familial. Cela conduit à des situations ubuesques, des mensonges qui révoltent les officiers d’état civil, comme ces enfants nés à cinq mois d’intervalle et attribués à la même mère.
Ce même état d’esprit nous fait enseigner, à grands frais, les langues africaines, bambara, peul, soninké, wolof, dans les écoles françaises ; toutes fantaisies qui retardent l’adaptation, perpétuent l’excision et la polygamie et sont tout à fait contraires à une saine intégration.
Je dénonce avec force l’hypocrisie de ces intellectuels dans leur fauteuil qui crient à l’arrêté » liberticide » quand un maire décrète le couvre-feu à minuit pour les moins de douze ans : » Ces enfants n’ont-ils pas le droit d’être dans la rue comme en Afrique » Comme si les conditions d’une ville française étaient celles d’un village africain. Ces mêmes hommes ne laisseraient sûrement pas leurs propres enfants en bas âge errer seuls dans les rues à minuit. En résumé : » Oui à la multiracialité, non à la multiculturalité. » Il nous faut refuser les migrants incapables de s’adapter à notre modèle.
Les Américains ont une devise typique à ce sujet : » America, you love it or you leave it ! »
Cet article est extrait d’un exposé présenté le 4 avril 2006 au groupe X‑Démographie-économie-population.
Quelques questions
L’esclavage n’a-t-il pas été la plaie universelle de l’humanité ?
Bien entendu, et les civilisations ne diffèrent que par le moment où elles ont répudié l’esclavage.
Pourquoi donc les tribus sont-elles si importantes en Afrique, aux dépens sans doute des nations ?
Les nations auraient normalement dû jouer un rôle très important dans le développement de l’Afrique, mais le panafricanisme a tout brouillé. Le sentiment panafricain est une création des Noirs américains qui savaient que leurs ancêtres venaient d’Afrique, mais qui ignoraient de quel pays exactement. Les premiers dirigeants africains ont commis une erreur pharaonique en attirant les esprits de ce côté. Cela a déconstruit et fragilisé l’idée de Nation et dès les premières difficultés chacun s’est retrouvé dans sa tribu.
Culture et islam ?
Les jeunes » musulmans » français sont bien peu musulmans, seule une petite proportion va régulièrement à la mosquée, respecte l’interdiction de boire du vin et fait un ramadan rigoureux. Il est donc essentiel de ne pas les stigmatiser et de ne pas provoquer de réactions.
Attachement de ces jeunes à la France ?
Je ferai trois catégories : 1) ceux qui aiment la France, comme Abdel Malik qui a écrit le livre Qu’Allah bénisse la France ! 2) ceux qui pensent » Nous aimerons la France quand elle nous aimera ! » 3) ceux qui sont perdus et ne savent que penser… et qui donc mettent le feu pour appeler au secours.
Que pensez-vous de l’historien Pétré Grenouillot qui a écrit que l’esclavage n’était pas un génocide ?
Cela certes lui a valu une volée de bois vert de la part des intellectuels » politiquement corrects « . Mais je pense qu’il a quand même raison. L’esclave était considéré comme du bétail, ou au mieux comme un cheval de course, mais on n’achète pas un cheval de course pour le jeter dans un précipice.
Quelle est la situation des Métis ?
Les Métis sont considérés comme des Noirs en Europe et comme des Blancs en Afrique, cette situation défavorable ne peut s’améliorer que dans le ciment d’une vraie nation et je suis persuadé qu’un jour prochain la couleur de la peau n’aura pas plus d’importance que celle des yeux ou des cheveux (ces derniers eux aussi sont noirs, jaunes, rouges ou blancs !). Ce qui me fait homme c’est l’humanisme qui est en moi et qui fait que les discriminations s’arrêtent. Rappelons-nous cette phrase magnifique de l’écrivain antillais Daniel Maximin » Je suis à la confluence de quatre parties du Monde : l’Afrique, l’Europe, l’Asie, les Amériques. »